Classique instantané du western, film plus que culte, chef-d’œuvre du cinéma, Les Sept Mercenaires de John Sturges est un des meilleurs westerns que j’ai jamais vu et qui ne me lassera sans doute jamais. Un petit village de paysans du nord du Mexique subit les raids incessants de bandits menés par le pilleur Calvera. Accablés par cette situation, les paysans décident d’aller trouver du soutien de l’autre côté de la frontière américaine. Ils le trouve en la personne de Chris, courageux baroudeur et excellent tireur. Ensemble ils recrutent six autres hommes, tous mercenaires, chacun motivé par des raisons personnelles et un sens de l’honneur propre. Sorti en 1961, le film de John Sturges connut un grand succès notamment en France avec plus de sept millions d’entrées, ce qui fait un million d’entrées par mercenaire, pas mal du tout. D’abord il faut savoir que le film Les Sept Mercenaires est en fait un remake d’un autre chef-d’œuvre du Septième Art sorti en 1954 et intitulé Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa. Déjà on peut voir que l’industrie du remake existait déjà dans les années 1960 et ne date pas que des années 2000 contrairement à ce que l’on pourrait penser. Mais si on revient au film de Sturges il n’y a quasiment rien à lui reprocher puisqu’il a très bien vieillit je trouve : les dialogues passent toujours très bien, les scènes d’action sont toujours aussi géniales, la musique de Elmer Bernstein est juste mythique, le casting de stars est monumentale et le scénario est très prenant et on ne décroche jamais ! Les Sept Mercenaires est certainement l’un des films symboles du « film de bande » car il se concentre dans sa première partie, passionnante, au recrutement des mercenaires avec des scènes cultes comme celle avec le corbillard juste inoubliable, la deuxième partie montre les relations qui s’installent entre les paysans et les mercenaires ainsi que l’organisation des défenses du village, et la troisième partie met en scène les affrontements entre les bandits et les villageois aidés des courageux mercenaires menés par Yul Brynner. Le film est passionnant car l’histoire met en avant la morale qu’il ne faut jamais se décourager, le dépassement de soi-même est bien mit en avant par Sturges où les paysans, au départ peureux, finissent par combattre Calvera et ses hommes pour gagner leur liberté. Ensuite on peut dire que le film est encore plus intense grâce à sa musique culte qui est inoubliable et qui contribue à faire l’identité du film, les scènes de fusillades sont spectaculaires avec des gunfights superbement mit en scène par John Sturges qui ne rendent pas le film vieillot car ils sont toujours aussi efficaces. Mais l’élément où le film excelle c’est bien évidemment dans son casting de stars de l’époque, devenu des icones du cinéma. Il faut savoir qu’en 1961 Steve McQueen, Charles Bronson, James Coburn, Robert Vaughn et Eli Wallach étaient quasiment inconnus à l’époque et que la star du film c’était Yul Brynner. Aujourd’hui on peut penser que ce casting pour l’époque était démentiel dans un western, toutes ces stars d’Hollywood, alors qu’en fait la totalité des acteurs étaient à leur début en 1961 ! Depuis Les Sept Mercenaires, tous ces géants du cinéma ont tourné dans de grands films comme Charles Bronson dans le monument Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone et James Coburn dans un autre chef-d’œuvre du même Sergio Leone : Il était une fois la Révolution. Parfois, ces acteurs ont pu se retrouver sur le tournage d’un même film comme ce fut le cas avec La Grande Evasion encore de John Sturges où Steve McQueen, Charles Bronson et James Coburn se partagent l’affiche. Et si Les Sept Mercenaires est aussi populaire aujourd’hui c’est bien grâce à ce casting de stars de l’époque où tous les mercenaires ont leur propre identité et sont traité à égalité, chacun a droit à ces scènes mémorables, Brynner et McQueen avec la scène du corbillard, Bronson avec les enfants ou Coburn avec le duel au couteau, et enfin ceux d’entre eux qui meurent ont droit à une scène forte en émotion et en violence. Enfin un petit mot sur le méchant de l’histoire, Calvera, interprété par un excellent Eli Wallach qui tournera six ans plus tard sous la direction de Sergio Leone dans le film Le Bon, la Brute et le Truand qui lui vaudra son plus beau rôle au cinéma, celui de Tuco alias le truand. A la fois western populaire, remake d’un classique japonais et film de bande, Les Sept Mercenaires connaîtra de nombreuses suites qui n’égaleront jamais le film originel de John Sturges et restera dans les mémoires des cinéphiles comme l’un des plus grands westerns américains jamais réalisé.