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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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3,0
Publiée le 16 décembre 2024
Faut-il voir dans la double interprétation du personnage de Conchita un simple clin d'oeil surréaliste? Ou bien l'image de la femme complète et objet universel du désir masculin, c'est-à-dire la beauté froide de Carole Bouquet associée à la sensualité d'Angela Molina? Et, si tout au long du film, le personnage de Fernando Rey ne voit aucune différence entre l'une et l'autre, c'est peut-être que l'amour et le désir rendent aveugle. En fait, l'intérêt pour le film tient moins à cette singulière et facétieuse disposition de la mise en scène qu'à l'obsession tragi-comique d'un homme vieillissant pour une jeune vierge. Cette passion amoureuse ultime, favorisée par de bien arrangeants hasards, conduit le "vieux beau" que joue Fernando Rey à toutes les prodigalités et à toutes les imprudences pour s'attacher la belle. Luis Bunuel semble s'amuser de la naïveté adolescente de Mathieu Faber -un autoportrait?- confronté aux promesses successives de Conchita et à ses atermoiements incessants qui trahissent sa parole et repoussent chaque jour le moment tant attendu... La mise en scène de Bunuel peut sans doute déconcerter par l'intrusion d'effets surréalistes mais ne manque ni d'esprit ni d'élégance. Le regard très personnel du cinéaste est d'autant plus nécessaire que le sujet de l'homme en automne et de la femme au printemps à été maintes fois abordé.
Moins frappadingue que "Le fantôme de la liberté", c'est indéniable. Mais, et c'est notamment pour ça qu'il était très fort, Bunuel parvenait encore une fois à nous surprendre en nous lançant d'énormes incongruités à la figure. Je puis vous assurer que le fait de convoquer deux actrices pour interpréter le même personnage est ici très secondaire. Cela se matérialise, par exemple, par un animal de compagnie insolite (le temps d'une courte séquence, cela dit), le terrorisme servant de canevas (voire de parallèle), un final qui fait poser question ou des personnages semblant complètement déconnectés (à l'image de l'impayable Valet Martin). Quant au propos du film en lui-même : du Bunuel pur jus. N'allez pas chercher aussi loin qu'une raillerie de la bourgeoisie, cela n'existe pas, ou si peu chez le cinéaste espagnol. Voyez simplement une peinture acide de la nature humaine, entre une jeune femme qui joue un jeu bien trouble et un homme qui se laisse envahir par la frustration sexuelle, quitte à en devenir violent pour, au final, faire preuve de lâcheté et de soumission.
Dans la première partie du film, celui ci semble en décalage avec notre époque contemporaine, les dialogues ne sonnent pas très justes et le jeu des acteurs me semble moyen. Puis au fil du temps l’histoire commence à devenir intéressante, irréelle mais presque poétique.
Mathieu Faber (Fernando Rey) profite de son voyage en train pour raconter son histoire avec Conchita (tour à tour Carole Bouquet et Ángela Molina) aux passagers qui se trouvent dans son compartiment. Il est en effet obsédé par cette femme qui semble lui céder par moment, tout en lui résistant fortement. On cherche tout au long du film à comprendre pourquoi ces deux femmes interprètent un seul et même personnage, il y a plusieurs pistes qui peuvent être à la fois déroutantes et décevantes. C’est en tout cas un film qui questionne et a suscité mon intérêt (on ne s’ennuie pas, c’est vivant de bout en bout) même si je m’attendais à voir un film plus original et culte.
Dernier film de luis bunuel, dont il reprend ses thèmes de prédilection qui sont la sensualité, le désir, le trouble. C est un film surréaliste, empli d ellipses, qui a la particularité d avoir 2 actrices pour le même rôle, l une joué par Carole bouquet plus froide et calculatrice et l autre joue par Angela molina plus sensuel et manipulatrice. Ce procédé permet à bunuel d incarner cette femme bifide qui rend fou Fernando Rey, grand bourgeois, amoureux transi, punit par son désir, comme tous les personnages dans ces films. Un très bon film assez bizarre mais intéressant
L'histoire de ce riche bourgeois abusé par une jeune garce qui se refuse à lui est prenante, surtout racontée sous forme de récit ferroviaire en flash backs. Par contre les touches surréalistes de Bunuel ( 2 actrices pour un même rôle, les attentats, les sacs de patates, le bébé porcelet etc.) n'ajoutent rien à l'affaire. Fernando Rey est parfait et les 2 actrices sont très belles.
Un film poussif et très pénblemement hermétique avec deux actrices (Carole Bouquet, la glace et Angela Molina, le feu) pour incarner la même femme inatteignable. Les actrices sont sublimement belles, les acteurs tous bons mais on a vite envie de quitter ce brave Fernando Rey et son sac de toile de jute porté sur un élégant manteau d'alpaga. Poids des fantasmes, d'un passé obscur, de toutes les frustrations que le pauvre bougre endure à tenter de connaître bibliquement sa fiancée bicéphale? On s'ennuie très vite et le générique prometteur -acteurs de premier plan, les noms de Luis Buñuel et de Jean- Claude Carrière- laisse le spectateur sur sa faim.On est très loin des "grands" Buñuel.
Ce genre de vieux films, ou de vieux acteurs d 60ans au physique au mieux quelconque, et assez peu soucieux de leur apparence, fricotent avec des belles jeunes femmes de 18/22 ans... c'est juste plus possible. Ca me répugne. Les temps étaient durs pour les actrices dans les années 60/70...
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 22 juin 2021
Ce film est vraiment bizarre il semble traiter de l'hypocrisie et de l'apathie des classes moyennes en particulier de leur hypocrisie sexuelle exprimée à travers l'engouement d'un riche homme d'affaires pour une jeune et belle danseuse espagnole. Mathieu passe tout le film à essayer de mettre Conchita dans son lit parfois elle semble prête à le faire et parfois non. Dans tous les cas il y a toujours un problème lorsqu'ils s'y mettent. Cette situation obsède Mathieu à tel point qu'il est presque inconscient des actes de terrorisme qui se produisent tout autour de lui. Ce n'est pas seulement dans le journal à la radio et sur la sonorisation du centre commercial. Il se fait agresser dans un parc il y a une fusillade sur le pas de sa porte il est menacé par une arme à feu et on lui vole sa voiture et il n'en a que faire. Car pour Mathieu cela n'a pas beaucoup d'importance comparé à ses aventures en chambre avec Conchita avec ce qui se passe pourtant autour de lui il devrait prendre conscience mais non. Comment ce film a-t-il pu être si bien accueilli par la critique est ce simplement dû à l'astuce grossière consistant à faire jouer Conchita par deux actrices qui passent d'une scène à l'autre et à l'intérieur d'une même scène. Curieusement cette bizarrerie perd de son étrangeté au fur et à mesure que l'histoire progresse et n'apporte vraiment rien. Les deux actrices ne dépeignent pas les différentes facettes d'une même personne comme cela a été suggéré. En général le film donne l'impression d'être un mélange de comédie muette de film sexy soft des années 70 mais pas dans le bon sens. C'est une satire trop large et elle n'est pas particulièrement perspicace ou drôle. Elle ne comporte pas de touches surréalistes Buñuel se moque-t-il de nous...
Après la brillante adaptation de Joseph Von Sternberg (avec Marlene Dietrich) du roman de Pierre Louÿs « La femme et le pantin », celle de Luis Buñuel fit long feu puisqu’il quitta le projet en 1958, refusant Brigitte Bardot imposée par la production, alors qu’il avait choisi Mylène Demongeot (Julien Duvivier réalisera le film qu’il jugea lui même « idiot et totalement raté »). Des années plus tard, avec son complice Jean-Claude Carrière, il écrivit une nouvelle adaptation. Dès les premiers jours de tournage, Maria Schneider quitta le film car elle trouvait le rôle trop déshabillé et trop osé. Comprenne qui voudra car elle avait tourné cinq ans plus tôt dans le « Le dernier Tango a Paris » et fera « La dérobade » en 1979. Et c’est tant mieux car deux jeunes actrices furent présentées à Luis Buñuel : Carole Bouquet (son premier rôle au cinéma) et Angela Molina. Les trouvant excellentes, mais très différentes, il engagea les deux. Et ce fut un coup de génie. La beauté glaciale et sculpturale de Carole Bouquet opposée à la sensualité torride d’Angela Molina exposent le désir sexuel d’un homme sous ses aspects différents, mais toujours aussi excitant et inlassablement inaccessible. La répétition, chère au réalisateur, qui mélange sans cesse l’excitation du but tout proche (faire l’amour) entretenu par des baisers poussés accompagnés de caresses sur les seins, exprime aussi la frustration du report à plus tard. Je t’aime moi non plus et je te déteste au moins autant moi aussi. De cette farandole obsessionnelle à la limite de l’onirisme, l’érotisme qu’elle exprime est entre coupée par un réel moderne, violent, sanglant et sans scrupules. Dernier film de ce grand cinéaste, la vieillesse n’a pas entamé son humour ironique, ni sa lucidité implacable. D’apparence familier, grâce à des acteurs habituels, à commencer par Fernando Rey (ici doublé par Michel Piccoli), mais aussi Julien Bertheau, Milena Vukotic, Muni, Bernard Musson et Ellen Bahl, le film laisse transparaître à la fois une réflexion désabusée sur le monde à venir où montrer des sentiments deviendra inconvenant, le sexe se fera rare et la violence de plus en plus présente (entre féminisme et puritanisme d’une part et bandes organisées et terrorisme d’autre part, c’est bien le monde d’aujourd’hui). Buñuel, tout en nous emmenant où il veut, à la manière d’Hitchcock (les deux hommes s’appréciaient beaucoup) et, plus surprenant, expose en creux la nostalgie d’un romantisme désuet, le tout dans une mise en scène élégante. Le testament brillant d’un grand.
Tiré d’un roman de Pierre Louÿs (La femme et le pantin), scabreux, mais d’un style indéniable. Humour moyen et l'incarnation d’une double personnalité par deux actrices n'est pas convaincante.
En 1977, Luis Bunuel signe son dernier long-métrage (qui est aussi un très beau testament), "Cet obscur objet du désir". Inspiré d'un roman de Pierre Louÿs, "La Femme et le Pantin", il conte l'obsession d'un aristocrate à l'égard d'une servante. Le film est le fruit d'une énième collaboration fructueuse avec Jean-Claude Carrière. On y retrouve l'amour immodéré du cinéaste pour le théâtre, comme en témoigne sa mise en scène ancrée sur les puissances du faux. À ce titre, le fait de faire interpréter Conchita par deux actrices aux tempéraments différents constitue un choix scénaristique magnifique. Par ailleurs, au moment des années de plomb en Allemagne et en Italie, le cinéaste fait également du terrorisme un acteur venant s'immiscer dans le quotidien des deux protagonistes. Il s'agit de l'un des plus beaux films sur le désir et surtout les frustrations obligées qu'il engendre.
C'est troublant et énigmatique, comme quasi tous les films de Bunuel. Film teinté d'érotisme, agréable à visionner, mais pas incontournable à mon avis. Je n'irais quand même pas jusqu'à dire que ce film est un chef-d'oeuvre, statut que beaucoup lui confèrent.