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real-disciple
85 abonnés
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2,5
Publiée le 20 juin 2012
Difficile de rentrer dans cette histoire moins subtile que Belle de Jour. On peut noter que le désir est ici incarné par deux femmes qui n'est qu'une, Fernando Rey obsédé par l'idée de coucher avec elle (Conchita ou la pureté représentée) pour réaliser un fantasme, elle ne lui promet que l'amour. Un peu compliqué sur les bords, pas mal de questions en suspens, une fin étrange font de ce dernier film de Bunuel une énigme insondable. On en ressort un peu déçu.
Un récit original et pour le moins surprenant sur les thèmes principaux de la soumission, du je t'aime moi non plus, du désir inassouvi, et tout ça interprété avec brio par le trio d'acteurs (Carole Bouquet est radieuse). Les femmes sont au centre de ce film, elles ont tous les pouvoirs et possessions de leur corps et de leurs désirs. La seule erreur du film :spoiler: la fin avec l'explosion , je n'ai pas compris pour quelle raison le film se termine ainsi.
Bunuel, le héros du mouvement surréaliste des années 1920, a déjà 77 ans quand il réalise ce long-métrage. Interrompant le tournage au bout de quelques jours parce qu'il était insatisfait de la prestation de Maria Schneider dans le rôle de la danseuse Conchita, il engage finalement deux actrices pour se relayer et incarner ce personnage. Voilà un choix payant: que deux actrices se partagent le même rôle est un phénomène unique qui a donné lieu à diverses interprétations: une personne a toujours plusieurs facettes, argumentait-on; Mathieu (interprété par Fernando Rey) est vraiment amoureux de deux femmes, ou Conchita incarne tout simplement la Femme dans sa dualité. Le vieux maître, lui, balayait d'un revers de la main ces belles constructions philosophiques, disant qu'il n'avait simplement rien trouvé de mieux et que cette décision n'était qu'un pis-aller. De manière surréaliste, Bunuel refuse en effet la justification consciente et rationnelle de processus inconscients, parle de hasard ou d'illuminations dont il ne saisirait pas le sens lui-même parce qu'il n'y a rien à comprendre. Le plus curieux, en fait, est que le scpectateur oublie très vite que deux actrices se partagent le rôle, alors que Molina et Bouquet ne se ressemblent vraiment pas. Cette superposition de deux personnes différentes est facilitée par l'aspect du film. En effet, Bunuel, l'iconoclaste fervent d'images, le catholique athée, réussit avec son style sobre et sévère à nous faire accepter les évènements les plus bizarres, qui finissent par sembler plausibles: c'est ainsi qu'un piège à souris se referme avec un claquement sec au cours d'une conférence sérieuse qui se déroule dans un bureau distingué; une voiture explose à l'arrière—plan. Les personnages semblent trouver qu'il s'agit de la chose la plus normale du monde, ce qui fait que le spectateur n'est pas seulement appelé à s'interroger sur l'ordre établi et notre accoutumance à celui-ci, mais qu'il fait lui-même l'expérience de la rapidité avec laquelle nous devenons insensibles à ce qui semble absurde, qu'il s'agisse des attentats terroristes jamais expliqués perpétrés par le « Groupe armé révolutionnaire de l'Enfant Jésus », ou du double rôle de la belle Conchita. En somme, « Cet Obscur objet du désir » fait partie de ces films incontournables qu'on se doit de voir une fois dans sa vie.
Cet obscur objet du désir vu par Parkko : 5.5/10 supprimer
Mouais. Bunuel et moi c'était pourtant une histoire cinématographique qui avait bien commencé. J'ai beaucoup apprécié des films tels que Viridiana, Le charme discret de la bourgeoisie, L'ange exterminateur ou encore Le journal d'une femme de chambre. Mais après ma première petite déception - Belle de jour -, j'enchaine sur la suivante - Cet obscur objet du désir -.
Je pense que dans ces deux longs-métrages (qui se ressemblent sur pas mal de points) n'ont pas la force des Bunuel que j'aime. Car ce que j'aime chez Bunuel, c'est son sarcasme qui parcourt tous ses films mais sans aucune retenue. Mais au lieu d'avoir des films moralisateurs et manichéens, Bunuel condamnait tous ses personnages, aucun n'était sauvé quasiment. Du coup, c'était une espèce de satire sociale bien appuyée, volontairement grossière mais qui faisait souvent mouche.
Et ce n'est plus le cas dans Cet obscur objet du désir. Il garde à la fois son trait incisif et moqueur mais cela ne s'adresse plus que sur certains personnages. Du coup, cela entraine une sorte de déséquilibre dans le film qui devient final assez peu subtil et malheureusement peu pertinent. A noter que le doublage d'Angela Molina est assez mauvais.
Film bien construit (même si à la longue c'est peut-être un peu répétitif). Un film plus tendre que certains autres du cinéaste sur ces cibles préférées mais je trouve le portrait des femmes aux travers le personnage de Conchita (jouer par deux actrices en alternance) vraiment antipathique et un peu cliché mais c'est fait avec beaucoup de classe.
"Cet Obscur Objet Du Désir" est surement le plus célèbre long-métrage de Buñuel, et c'est bien naturel... Ce dernier film est incroyablement représentatif du style de son cinéaste, une pointe de surréalisme (quelle idée brillante que d'utiliser deux actrices pour le même personnage, afin de la montrer sous deux angles bien distincts), une moquerie sincère du milieu bourgeois, un choc des cultures... Et bien sur une excellente mise en scène. Dans ce film, Luis Buñuel se montre une fois de plus et pour la dernière fois, extrêmement original, talentueux et corrosif. Vraiment excellent.
dernière oeuvre du célèbre réalisateur surréaliste espagnol Luis Bunuel avant que celui-ci ne meurt, le film joue habilement sur le caractère mystérieux et insondable du personnage féminin. En mêlant érotisme et surréalisme, le réalisateur parvient à exprimer ce désir qu'un homme peut avoir face à une femme qui lui fait espérer tant de choses avant de se dérober à lui. La grande bonne idée du film est tout d'abord d'avoir choisit 2 actrices pour incarner Conchita (les sublimes Angela Molina et Carole Bouquet qui font leur début) grande première dans le cinéma.
La première chose qui frappe dans ce film, c'est de faire jouer le rôle de Conchita par deux actrices, Carole Bouquet et Angela Molina (dont le doublage laisse vraiment à désirer), personnellement je préfère cette dernière, je veux dire physiquement, mais ce n'est pas la question, quel est l'intérêt de mettre deux actrices, je me le demande. Après même si je trouve cela inutile, ça ne m'a pas non plus dérangé, cette histoire de frustrations sexuelles, qui ne le serait pas à sa place, est intéressante et bien interprété par Fernando Rey. Pour son dernier film Luis Buñuel aura à nouveau joué la carte du surréalisme, et ce jusqu'à la dernière scène du film, très énigmatique. Un film sympathique qui oscille entre drame et comédie, à voir.
« Cet Obscur Objet du Désir » n’a pas l’humour absurde des deux précédents et géniaux films de Buñuel, « Le Fantôme de la Liberté » et « Le Charme Discret de la Bourgeoisie ». Il y a toujours une critique de la bourgeoisie dans ce dernier film de la filmographie du réalisateur espagnol, avec notamment les déboires amoureux d’un homme malmené par sa femme de chambre. La fin est assez déroutante. En parlant de la femme de chambre, c’est assez déroutant et on ne comprend pas bien pourquoi, deux actrices incarnent le même personnage et ce à tour de rôle durant tout le film. Il est amusant de voir Carole Bouquet jouer, au tout début du film, une femme de chambre. « Cet Obscur Objet du Désir » est finalement assez décevant.
Je revois ce film pour la 3ème fois (sur trente ans) avec la même passion amoureuse que Fernando Rey. Je rajoute rien aux critiques sauf que c'est rare de voir les seins de Carole Bouquet !
Pour sa dernière oeuvre le réalisateur Luis Buñuel a choisi d'adapter avec son collaborateur habituel Jean-Claude Carrière le roman de Pierre Louÿs «La Femme et le Pantin» en lui insufflant une bonne dose de surréalisme dont le meilleur exemple est le fait que le même personnage de Conchita soit incarnée par deux actrices différentes. Détail saugrenu, parmi tant d'autres dans le film, qui n'est absolument pas utile au bon déroulement de l'action mais sans lequel un film de Luis Buñuel ne serait pas un film de Luis Buñuel et donc en conséquence perdrait tout son sel. Fernando Rey, acteur fétiche du réalisateur, incarne à la perfection l'acharnement et la frustration sexuelles de son personnage et «L'obscur objet de désir» est brillamment représenté par Angela Molina et Carole Bouquet, même si j'ai une petite préférence pour cette dernière. Bien évidemment, le cinéaste en profite pour y égratigner par-ci, par-là la bourgeoisie, le clergé et le terrorisme. J'ignore totalement pourquoi j'ai mis quatre étoiles à ce film, peut être est-ce parce que ce que j'apprécis le plus avec ce cinéaste, chose grandement présente dans ce film, c'est le fait qu'il nous mène tout le temps là où on ne s'y attend pas. Le testament d'un maître.
Une peinture très réaliste des relations amoureuses, mais je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. En fait, j'ai fini le film comme le héros, frustré. Au suivant.
Un chef d'oeuvre indémodable qui dresse un portrait sans concession du concept de plaisir. Le désir selon Bunuel prend une tournure dramatique, car éternellement voué à la répétition et la destruction. Pour son dernier film, le cinéaste espagnol réalise l'odyssée d'un homme obsédé par la consommation de l'amour. La différence fondamentale qui le sépare de l'objet de ce dernier est qu'il s'agit d'un être doué de pensée, et qui n'a qu'une envie, être considéré pour ce qu'il est : un sujet. Par une mise en scène compartimentée sous la forme d'une suite de flash-backs, le cinéaste réalise une oeuvre bouleversante, parfaitement maîtrisée, qui achève de placer le réel et l'irréel sur un même plan d'indétermination. Le fantasme d'une Conchita double, grâce bouillonnante à l'espagnole et beauté froide incarnée par Carole Bouquet, semble en effet l'incarnation parfaite de tout un pan du cinéma de Bunuel, son essence même, à savoir que l'humain, animal social, ne peut se défaire de ses obsessions les plus fortes et reste condamné à l'éternel retour de son désir. Le très grand point final d'un très grand cinéaste.