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ferdinand75
563 abonnés
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4,0
Publiée le 7 mai 2020
Un très bon film de Bunuel, qui n'atteint pas les sommets érotiques de "Belle de Jour", mais qui adapte ( grâce à la touche de J.C. Carrière )avec intelligence le roman de Pierre Louys. Les deux jeunes femmes sont exquises, Carole Bouquet , toute jeune , fausse ingénue, perverse , et Angelina Molina représentant la sensualité latine , très charnelle.
C'est le 2eme film de Bunuel que je regarde après Le charme discret de la bourgeoisie. Ici on retrouve Fernando Rey et Angelina Molina pour le côté espagnol et Carole Bouquet de d'autres pour le côté français. Le film raconté les tribulations amoureuses d'un riche, voire immensément riche Français, F. Rey, qui tombe passionnément amoureux de sa femme de ménage jouée à la fois par Molina et Bouquet. Il est finalement tyrannisé par cette femme qui le hante à jamais. En plus de cette analyse amoureuse, d'autres thèmes comme le terrorisme, la politique et des thèmes plus sociaux.
Film à voir parceque le dernier de Luis Bunuel, parce que la fin d'une certaine Espagne, pour le scénario adapté d'un livre du sulfureux Pierre Louÿs. Carole Bouquet en Conchita c'est un peu bizarre mais on s'y fait.
Tout dernier film de Luis Bunuel qui adapte très librement La Femme et le pantin, Cet obscur objet du désir n’est sans doute pas le meilleur film de son auteur, mais il peut représenter la quintessence des thèmes qui l’ont animé durant sa très longue carrière. Ainsi, l’homme est toujours soumis à ses désirs sexuels, tandis que l’amour ne peut vraiment se concevoir que par des rapports de force entre individus pas toujours consentants. On notera aussi une certaine misogynie qui n’a rien de politiquement correct, mais qui, là aussi, est une constante de l’œuvre du réalisateur. Tout ceci est brillamment réalisé et permet aux acteurs de donner le meilleur d’eux-mêmes. Dans un rôle dédoublé (comme pour mieux illustrer la duplicité féminine), Carole Bouquet et Angela Molina sont bien deux faces d’une même pièce. Un film important et marqué par une certaine perversité, typique des années 70 que l’on adore.
Dans son ultime film, Luis Buñuel offrait une réflexion ludique et lubrique sur le désir amoureux et sexuel. Sans jamais se prendre très au sérieux, son long-métrage est un conte cruel et facétieux sur la frustration de ne pouvoir accéder à ses envies les plus profondes. L'originalité du film délicieusement porté par Fernando Rey tient dans le fait que l'objet du désir, une jeune femme prénommée Conchita, est interprétée par deux comédiennes distinctes, les superbes Carole Bouquet et �ngelina Molina. Très théâtral et très drôle.
Quel objet surprenant, on se croirait dans les années 60. Une composition surréaliste qui devait avoir du sens pour le metteur en scène, mais qui nous laisse intrigué quant au message subliminal des deux versions de la Conchita, objet de tous les désirs d'un vieux beau friqué. On a du mal a être aussi troublé que F. Rey, impassible au milieu des bombes terroristes qui explosent. Curieux, original et daté sans être convaincant. TV 2 - avril 2018
Un film sur l’attraction et presque la perversion. L’hallucination d’un désir par la dualité de ces femmes et la déception provoquée par l’eau versée au début du film. Fin assez étrange comme la possibilité d’un réalisateur d’annihiler tout comportement contraire à l’amour véritable: la passion et la tendresse.
J'ai moyennement été séduit par ce film. Je ne comprends pas vraiment l'intérêt de faire jouer un même rôle par deux actrices (en soi toutes les deux excellentes). J'ai trouvé que ça m'apportait strictement rien au film si ce n'est que de le rendre plus confus. Le film ne passerait pas du tout s'il sortait aujourd'hui (où les femmes « s'achètent » ou presque). J'ai trouvé que certains dialogues étaient téléphonés (notamment dans le train) et manquaient de naturel. L'histoire n'est au final pas si originale que ça et ne constitue pas un première au cinéma spoiler: (un homme qui se fait dupé par une femme qui n'en veut qu'à finalement son argent) . La fin ne m'a pas du tout convaincu et m'a laissé de marbre (elle est assez étrange). Bref, je suis content que ce film ait lancé la carrière de Carole Bouquet mais franchement je le trouve bien surcoté.
Un film sans dessus dessous et presque insoutenable. On est immergé dans une histoire d’amour absolument incompréhensible où l’on ne peut démêler le vrai du faux, ce côté vicieux me rappelle The game. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 4/5
« Cet obscur objet du désir » (1977) est le 32ème et dernier film de ce cinéaste alors âgé de 77 ans – film testament ?- peut être pris comme un nième marivaudage entre un homme veuf vieillissant bourgeois et décadent, Mathieu (Fernando Rey, acteur fétiche de Buñuel), et une jeune jouvencelle aguicheuse, Conchita magistralement interprété et filmée par Carole Bouquet d’une part et Angela Molina d’autre part pour montrer la double personnalité de cette femme. L’histoire est racontée dans un grand flash-back dans un compartiment de train entre Séville et Madrid à la grande satisfaction des autres voyageurs dont un nain psychologue (Pierre Piéral), un femme avide de savourer cette histoire d’amour, et un homme un peu dubitatif (Jacques Debary qui au passage était avant d’être acteur Instituteur à Amiens). Cette histoire se déroule en 2 grandes étapes : # le point de vue brut de l’homme qui veut évidemment coucher mais ne peut y arriver… et « amoureux » il va devenir aveugle et agir souvent ardeur mais sans succès car « il est bête et plus innocent qu’un enfant » comme lui dira plus tard Conchita. Cette première partie du film peut sembler lourde figée même en termes de réalisation mais a retro tout ce qui est dit et vu sert par la suite … d’où mon avis de dire que ce film ciselé par le coscénariste Jean-Claude Carrière, doit être décortiqué scène par scène dans les écoles de Cinéma. # le jeu de Conchita qui en fait bien prémédité bien que suggéré rapidement « Je ne suis pas une fille de ce genre-là », « Je suis à moi… je ne suis pas à ma mère, je me suis faite toute seule », « ma guitare (mon corps) m’appartient » … etc. et affiliée à l’extrême gauche. Elle va développer tout un jeu de séduction grossier (scène du mouchoir, du bonbon, embrasse mes cheveux ...) dans lequel notre vieil Mathieu va tomber de Charybde en Scylla voire une sorte de masochisme sans se douter – dans sa quête du plaisir - de la réelle personnalité de Conchita. Malgré un pitch comme on dit de nos jours léger, Buñuel arrive à nous tenir en haleine pendant 1 h 45 : tout le monde dans le compartiment du train et dans la salle d’attendre avec impatience comment l’histoire va se terminer et comment on peut expliquer la première scène du départ brutal de Conchita avant ce flash-back narratif ponctué par des scènes du train, des sourires ou des signes de désapprobation des personnages du compartiment … Finalement seul le serviteur de Mathieu avait vu juste dans le jeu de Conchita et avait compris la situation et pourtant dit à son maître de façon très crue que « les femmes sont des sacs de Mer… » et Buñuel de citer rapidement également un Philosophe Allemand disant « si tu vas avec les femmes, n’oublie pas le bâton ! ». Un film très macho donc au début … mais très féminin par la suite et - comme toujours avec Buñuel - des images chocs : un ouvrier qui passe dans la rue en portant un sac quand pour Mathieu l’histoire semble pouvoir se conclure, la tapette à souris, la mouche qui tombe dans l’apéritif, l’affiche de corrida, la procession religieuse, le cochon dans le sac de la diseuse de bonne aventure, le seau d’eau pour remettre la tête de Mathieu en ordre … et bien sûr toute une série de symboles : la clef, la grille, les miroirs, le saignement de nez de pseudo-défloration … Le tout baigne dans une atmosphère de terrorisme … qu’on comprendra dans la scène finale accompagnée de la Chevauchée des Walkyries après Mathieu ait longuement admiré à travers une vitrine une brodeuse semblant réparer une dentelle, la vie de Mathieu (?). Bref un grand Buñuel très critique de nombreuses choses (cf. la mère bigote pour racheter l’âme de son mari et qui est aveugle puis « accepte de l’argent » pour sa fille, le groupe armé de l’enfant Jésus, le PC qui déplore qu’un évêque ait été victime d’un attentat ...) mais à voir à plusieurs reprises pour en percevoir toute la finesse. Pour ma part, je l’avais pas revu depuis sa sortie et j’avais loin d’avoir tout compris à l’époque ! De façon plus moderne c’est le thème de l’homme à la recherche du plaisir (resté ici « obscur ») et de la femme à la recherche de l’amour … même si ici il y autre chose que l’amour.
Déjà adapté plusieurs fois au cinéma (avec Marlene Dietrich et Brigitte Bardot notamment), le roman "La femme et le pantin" de Pierre Louÿs trouve ici une résonance particulière chez Luis Bunuel. A l'aide de son complice Jean-Claude Carrière, Bunuel s'empare donc du sujet du roman et le transforme en "Cet obscur objet du désir" qui s'avèrera être son dernier film ! Un film testament tout à fait passionnant où le cinéaste reprend nombreuses thématiques de sa filmographie (le désir, le masochisme) tout en livrant une variation tout à fait personnelle sur la relation unissant le pauvre Mathieu Faber à Conchita, qui ne lui ouvre jamais les cuisses (ce n'est pas faute d'avoir essayé) mais qui n'hésite pas à danser du flamenco nue devant une foule de gens lubriques ou à coucher avec un jeune guitariste sous les yeux de Mathieu. Histoire d'amour contrariée (quoique Mathieu semble se faire assez vite à cette relation, dévoilant des attraits masochistes) racontée sous la forme de flash-back sous toile de fond terroriste (des attentats commis par le Groupe Armé de l’enfant Jésus (!) arrivent régulièrement au fil du récit), "Cet obscur objet du désir" entend démontrer l'incapacité de la société à réagir face à la violence qui le laisse apathique. Troublant dans son comportement, le pauvre Mathieu (Fernando Rey, doublé pour l'occasion par Michel Piccoli) ne parviendra jamais vraiment à saisir Conchita que Bunuel, d'abord par défi, a confié à deux actrices. Coup de génie permettant de donner du corps à cette femme sensuelle mais glaciale, chaleureuse mais distante. Ainsi, Bunuel préfère dénuder largement Angela Molina (sensuelle à souhait) et laisse Carole Bouquet, alors âgée de vingt ans, le soin de montrer une Conchita plus distante, plus froide mais néanmoins belle à tomber. Difficile de rester indifférent face à ce dernier film du maître Bunuel dont la patte et le regard acéré sont toujours tombés justes.
La seule chose que je souhaite rajouter sur ce film magnifique étrange prenant pervers et unique c est qu il est " inspiré de faits réels " comme on dit. Le roman de louys se basant sur les mêmes événements. A savoir les déboires de Casanova à Londres avec une intrigante nommée la charpillon. Le film de bunuel est celui qui est le plus proche de l histoire de Casanova. A lire ou relire.
Le désir d'un homme pour une femme qu'il ne parvient pas à avoir. Au cours du film, le spectateur s'impatiente autant que le personnage principal. Le jeu du réalisateur sur le spectateur est bon malgré les longueurs. Une interrogation intéressante et très vrai de l'exercice charismatique des femmes sur les hommes.
Adapté du roman de Pierre Louÿs (qui connait au moins 2 adaptations cinématographiques, celle de Julien Duvivier, « La femme et le pantin » en 1959 avec Brigitte Bardot et celle de Joseph Von Sternberg en 1935 avec Marlène Dietrich) à l’aide de Jean-Claude Carrière, l’histoire est simple : Fernando Rey (doublé par Michel Piccoli), notable qui rentre de Séville à Paris en train, renverse un seau d’eau sur la tête d’une jeune femme ; il explique aux passagers de son compartiment le pourquoi de son geste.spoiler: Il s’agit de son ancienne servante, Conchita, jouée par Carole Bouquet (âgée alors de 20 ans pour son 1er film) et Angelina Molina (22 ans), qui se refuse sexuellement à lui malgré tous ses cadeaux (le dernier étant une maison à Séville !). Le film est émaillé d’explosions terroristes. Un peu confus et probablement surréaliste pour qui a réalisé « Un chien andalou » (1928) et « L’âge d’or » (1930). .
Voilà un film qui, parmi les adaptations cinématographiques globalement décevantes du roman de Pierre Louÿs "La Femme et le Pantin", fait vraiment croire au destin tel qu'on peut louer ou comme on peut vouloir s'en débarrasser. Cette impression d'horrible destinée à laquelle on ne peut pas échapper est plus prégnante ici, bien que les actrices jouant le rôle de la femme cruelle - Carole Bouquet et Angela Molina - ne soient pas les plus performantes pour jouer sur cet aspect de la personnalité de leur personnage. Mais il faut avouer que leur jeu se fond l'un dans celui de l'autre et se prête à la folie de Buñuel d'une façon formidable. En revanche, la place du terrorisme, ambiguë et même floue, laisse une impression de bouche-trou qui prend toute son importance à la dernière image, impossible à interpréter et qui potentiellement gâche tout.