On n'est pas loin du chef d'oeuvre, et je finis par me dire que c'en est quand même un, j'enlèverais peut-être la demi-étoile par le fait que Bourvil parle un peu de manière récréative, certes c'est le personnage, mais quand même. Mis à part ce détail tout à fait personnel il n'y a pas grand-chose à jeter là-dedans, c'est à la fois un témoignage sur une époque où l'église "faisait recette" et avait une importance sociétale certaines, où les nobles étaient encore des personnalités à part dont on admettait presque qu'il était normal qu'ils ne travaillent pas, ou pas vraiment, et encore et toujours une époque où les rues de Paris semblaient désertes tant il était simple d'y circuler et même d'y stationner, avec des bistrots où on pouvait déposer des pièces de monnaie là, comme ça, sans se poser de questions. Le plus notable, compte-tenu du sujet, est le fait que rien n'est surdoué, Francis Blanche est d'une justesse exemplaire, Poiret est naturellement son propre personnage rigolard et détendu à un point tellement désarmant qu'il apporte vraiment dans le décalé mais pas clownesque, et alors Bourvil fait non-seulement une démonstration d'acteur, mais incarne tellement ce bonhomme tellement convaincu d'être dans son bon droit que cela fait beaucoup réfléchir à la manière qu'ont certains à réussir dans la vie ! A méditer... Bref, ce n'est pas du gag à tout va mais j'ai eu le sourire du début à la fin et un vrai plaisir à voir ce film d'une traite. Mocky, avant de se perdre un peu je trouve avec de temps en temps un grand film et de temps en temps du très moyen (Le miraculé me semble bien bof à côté, pareil pour "Les saisons du plaisir" où trop c'est trop, et finalement ça finit par être bêtement grotesque) a fait preuve ici d'une précocité étonnante à la réalisation qui est vraiment excellente, peut-être grâce au manque de budget (comme toujours) qui oblige à trouver des combines pour que l'on ne le ressente pas, ce qui est vraiment le cas ici, et permet surtout une trouvaille que je trouve incroyable : cette scène du rêve étonnante en tous points, et qui est la vraie scène déjantée du film, avec les personnages moribonds qui deviennent tout foufous et dansants. Avec un budget permettant de faire un film
tout en couleurs
ce ne serait pas aussi frappant, c'est génial. Bravo. Score d'affinité 63 : l'algorithme va sans doute s'améliorer encore !