Un film qui résiste bien au temps qui passe, à la fois acerbe, ironique et tendre qui se moque gentiment de l'aristocratie catholique ruinée qui se refuse au travail et de la police des églises, rigide et sotte, qui taque en vain les pilleurs de tronc. Un Mocky efficace et relativement sage dans le ton qui n'arrive cependant pas toujours à éviter les outrances. Bourvil est extra dans ce rôle où l'on pourrait si ce n'tait anachronique voir le Don Camillo de Fernandel s'adresser à Dieu avec la voix de Gérard Depardieu. Francis Banche un peu à contre emploi et Jean Poiré très à son aise, complètent à merveille la brochette d'acteurs Et quel plaisir de revoir le Paris des années 60 avec ses Arondes, ses 403, ses bistrots de quartier et ses édifices encore tout couverts de pollution
Une satire jubilatoire de ce bon JP Mocky à ses grandes heures: Un drôle de Paroissien est fort drôle et ne manque pas de tacler l’église comme il se doit en dénoncent certians travers . Un classique . Le duel que se livre l'épouvantable fainéant qu'est bourvil et francis blanche en commissaire asthmatique est savoureux . C'est un plaisir que de revoir Bourvil encore jeune avec une drôle de coupe de cheveux et jouant un ancien riche aristo obligé de piller les troncs d'églises . Témoignage riche d'une époque à revoir pour les anciens, ou à découvrir pour les jeunes. Du beau travail ! Attention, le film n'est pas à prendre au premier degré car il est immoral. Mais l'humour est plutôt bien tourné et les réflexions de Bourvil, son complice et les inspecteurs offrent également bien des questions d'ordre morale et logique au spectateur. Il n'y avait que Bourvil à l'époque pour jouer le personnage principal sans que l'on ne parvienne à le détester complètement. Un humour pas toujours très sein mais souvent bien tourné et aux nombreux jeux de mots. mais malgré tout le tout est certes parfois répétitif et lourdaud à la longue, mais c'est un réel plaisir de suivre cette comédie .
Avec un comique bon enfant, ce film avec Bourvil n'a pas très bien vieilli. Cette histoire de pilleurs de tronc d'église prend des proportions exagérées qui finissent par ne plus faire sourire.
voilà une comédie caustique contre la noblesse et l'Église catholique. La police est tournée également en dérision au passage. Avec un humour potache et des bons mots ciselés ("on se les pince, monseigneur" proclamé dans l'église froide de l'évêque...) les acteurs connus de l'époque se prêtent au jeu de massacre et nous offrent un divertissement bienvenu. L'ensemble reste daté, les ficelles sont grosses, mais on imagine avec délectation l'effet du film dans la France des années 60, Mocky n'allait pas se faire que des amis! TV mars 2023
Comédie très sympathique, délicieusement iconoclaste, et qui érafle au passage la haute bourgeoisie pour laquelle (ici dans ce film) il n'est pas concevable de travailler, héritage de la noblesse de cour jusqu'à la révolution au moins, et qui esquinte la police incapable d’arrêter un simple voleur de tronc. Les acteurs, Bourvil, Poiret, Blanche et tous les autres sont parfait, et même si le scénario parait un peu incohérent au regard de la prestation policière, on se régale. A voir par les amateurs de comédie sans prétention, et les fans des acteurs cités.
Ce drôle de paroissien, c'est Bourvil, qui pille les troncs des églises. Fils d'une famille d'aristocrates catholiques qui met un point d'honneur à ne pas travailler et être des sangsues de la société. Bourvil a une révélation divine: Dieu lui a intimé l'ordre de piller les troncs des églises, mais juste ce qu'il faut. La grande qualité du film est Bourvil, qui rend crédible son personnage, le seul un peu attachant de cette famille d'aristocrate, hypocrites et menteurs. L'interprétation de Bourvil est telle qu'il arrive à présenter son pillage des troncs comme quelque chose de bon, de très catholique! Il est très fort. Bourvil est pourchassé par le groupe de policier (leur chef est Francis Blanche dans un numéro de débile de haut vol) qui s'occupe de la sécurité des églises et qui est ridiculisé par ce voleur qui les nargue. Le défaut du film est justement cette bêtise énorme des policiers, qui si elle peut susciter l'humour, dessert la crédibilité du film, si tant est qu'il en ait besoin. Le grand plaisir du film est l'ensemble des décors naturels de Paris, notamment les églises (normal, vu le sujet), lieux des pillages et des planques des policiers. Le film n'est finalement pas irrévérencieux, si ce n'est envers la famille des aristocrates qui est montrée comme des poltrons, et envers les policiers, qui sont faiblement intelligents. Au milieu il y a le personnage de Jean Poiret, toujours pince-sans-rire (du Jean Poiret quoi), le copain ironique de Bourvil. Bref, une curiosité.
« Un drôle de paroissien » est le 5ème long-métrage de Jean-Pierre Mocky sorti en 1963. Il n’a pas pris une seule ride et c’est en soi le gage d’un très bon film. Quel plaisir que de voir Bourvil qui très catholique et après avoir reçu un signe du ciel, va – malgré la tradition familiale aristocratique de ne pas travailler (« Nous sommes une goutte de paresse dans un océan de labeur »), - subvenir aux besoins de sa famille le visage angélique d’un premier communiant et le pas alerte … en vidant seulement la moitié des troncs des églises … mais très rapidement de passer du caramel mou (« de préférence au chocolat et onctueux ») à diverses techniques, de tenir des statistiques et de demander à Jean Poiret de faire le guet puis de l’assister ! Quel plaisir aussi de voir Francis Blanche de la brigade de surveillance des églises dire « qu’il travaille dans les bracelets et les chaînettes », de se confesser à Bourvil … et de voir aussi Jean Tissier déguisé en sœur à cornettes. La fin avec ce deo gratias repris en cœur par les policiers et les portes battantes de la sacristie est une excellente trouvaille. Merci Jean-Pierre Mocky pour ce très bon film qui écorche l’église et la police !
Il faut reconnaitre à ce "faiseur de navets" qu'il a quand même réalisé ce chef-d'oeuvre. Comme je l'ai dit dans une autre critique, Jean-Pierre Mocky a pourtant à mon avis, 2 ou 3 bons films. À mort l'arbite, celui-ci où il dirige les acteurs (assez rare chez lui) sont dirigés, et Les Compagnons de la marguerite pour lequel j'ai un avis positif et qui sans etre un grand film est vraiment loufoque. Une fois n'est pas coutume, cinq étoiles sans hésiter pour Mocky !
Un petit bijou de la comédie vintage avec Bourvil. C'est le premier film de Mocky que je vois (comme beaucoup, je connaissais plus le réalisateur de par ses coups de gueule que pour sa filmographie).
Le pitch est génial et parfaitement immoral (un homme n'ayant jamais travailler de sa vie décide pour arrondir ses fins de mois de voler dans les troncs d'une église, quel pourrait être un pire sacrilège). Toute la force du film est là. Le reste des péripéties fonctionne à merveille. C'est très drôle de voir toute la famille du protagoniste mettre en place une véritable entreprise structurée, organisée et profitable, tout comme le fait de voir les personnages principaux consacrer toute cette énergie et ce temps à cette mauvaise action. spoiler: Ils en arrivent même à investir dans les églises les moins cotées en espérant que cela rendra leurs troncs plus attractifs.
Le film a le mérite d'être court pour éviter d'épuiser jusqu'à la corde l'excellente idée de base. La comédie marche avant tout grâce à la bonhomie des personnages qui compensent largement leurs mauvaises actions. Les acteurs sont excellents, Bourvil en tête en petit diable particulièrement attachant. Il est excellent dans ce personnage espiègle. Son jeu du chat et de la souris avec l'inspecteur Cucherat est très drôle (et si l'on retire les aspects purement comique, on est très proche des histoires de braqueurs). Jean Poiret (acteur vedette des films du réalisateur) également. Ses dialogues entre Bourvil sont particulièrement croustillants. C'est surprenant que le film n'ait pas eu plus de succès que ça (même si ça reste peut-être le plus gros succès de Jean-Pierre Mocky).
À l’heure où les sentiments anticléricaux et antiaristocratiques ont quitté le devant de la scène sociale, Un Drôle de paroissien n’a pourtant rien perdu de sa verve satirique. Derrière la charge corrosive à l’encontre d’une double exaction – contre cette catégorie oisive et méprisante qui profite du labeur d’autrui, contre cette religion qui tire profits de la détresse humaine – s’active une mécanique comique exemplaire capable d’embrasser la farce de caractères, la parodie de film noir et de gangster, la filouterie d’un monde adulte qui n’a de cesse de se comporter comme de grands enfants. Chaque scène est savamment rythmée et s’insère dans un vaste crescendo au terme duquel notre paroissien sera passé du statut d’escroc à celui de hors-la-loi. Surtout, Jean-Pierre Mocky trouve en Bourvil la bonhomie d’une inquiétante banalité : bien loin de ses rôles de benêts habituels, l’acteur révèle un visage que nous ne lui connaissions pas. Nous entendons d’ailleurs dans la complexité de son jeu des échos au héros de la nouvelle mériméenne Les Âmes du Purgatoire, lorsque don Juan feignait la repentance finale pour atteindre, en réalité, le niveau de transgression ultime. Ici les incertitudes conduisent Georges Lachaunaye à se remettre plusieurs fois en question, notamment suite à un songe où il s’est vu mourir. Car ce qu’il y a de plus corrosif dans son personnage se tient justement là : agir au nom de Dieu, sous prétexte d’accomplir Sa volonté. En résulte une œuvre fort drôle et fort intelligente. Mocky donne à la comédie populaire ses lettres de noblesse.
Film cocasse qui est une sorte de démonstration de l’illumination dans la croyance. Bourvil est complètement habité par sa tâche et il le joue avec un tel sérieux que les situations les plus cocasses en deviennent totalement justifiées. C’est bien joué et souvent drôle par l’absurde.
Une satire jubilatoire de ce bon JP Mocky à ses grandes heures: de la bourgeoisie d'abord avec cette famille oisive qui préfère vivre ruinée plutôt que travailler, et surtout de la police, de manière outrancière cette fois ci, avec cette "brigade des églises" composée de clowns incompétents chacun à leur manière. Le tout est certes parfois répétitif et lourdaud à la longue, mais c'est un réel plaisir de suivre cette joyeuse comédie et son truculent casting, avec nombre d'acteurs qu'on retrouvera un an plus tard pour le génialissime "la grande frousse".
Les bons films ne vieillissent pas et force est de constater que celui-ci a vieilli. Mais ce n'est pas pour cela qu'il est mauvais loin de là, mais ce plaisir transgressif de voir un voleur de tronc qui se croit inspiré par le ciel n'est pas intemporel. Et puis, il y a ce côté gnangnan du personnage joué par Bourvil qui agace un peu, d'autant que le rythme est souvent lent. Reste de très bonnes choses, des répliques qui font mouches, un anticléricalisme subtil, une critique sociale finement distillée, et puis cette ingéniosité à nous montrer les 1001 façon de piller un tronc, c'en presque didactique ! On a connu Francis Blanche mieux en forme, mais Jean Poiret est très bon. En filigrane dans le film : un bonus en forme de documentaire sur les plus belles églises parisiennes.
Attention, le film n'est pas à prendre au premier degré car il est immoral. Mais l'humour est plutôt bien tourné et les réflexions de Bourvil, son complice et les inspecteurs offrent également bien des questions d'ordre morale et logique au spectateur. Il n'y avait que Bourvil à l'époque pour jouer le personnage principal sans que l'on ne parvienne à le détester complètement. Un humour pas toujours très sein mais souvent bien tourné et aux nombreux jeux de mots.