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    Un drôle de paroissien
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    3,9
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    Alexarod
    Alexarod

    276 abonnés 1 867 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 juin 2015
    Dans la saga des films de Bourvil des derniers mois (merci à Gully d’ailleurs, la seule chaîne à passer de vieux films alors qu’ils valent mieux que bon nombre de bouses actuelles) tels les hussards, le Roi Pandore, tout l’or du monde…, c’est celui que j’ai préféré.
    Le jeu du chat et de la souris avec la police, ainsi que la réflexion orientée de bons catholiques sur ce que Dieu leur doit, y sont pour beaucoup (le fameux « Pourquoi travailler Seigneur, puisque vous m’avez crée paresseux ? »). En effet, c’est assez inventif dans les deux cas, jusque dans la justification perpétuelle des méfaits ; puis pour l’époque (1960), égratigner autant l’institution chrétienne était rare, trop. A noter que si Bourvil joue souvent les simplets biens gentils il est pas mal à l’opposé ici. Il reste certes naïf un peu, mais tend plus vers le roublard, on le rapprocherait plus d’un De Funès. D’ailleurs il faut noter qu’aucun acteur ne se loupe ici, c’est toujours très juste, donc agréable à suivre surtout avec un tel casting.
    Certes l’histoire peut ne pas plaire, surtout maintenant que tout cela a changé, mais on peut apprécier le fait que tout soit clair, fluide, sans complexification excessive et inutile (comme ce que l’on subit de nos jours, pour ajouter un aspect sérieux à un vulgaire blockbuster), tout jusqu’aux jeux de lumière. Par contre on a des longueurs, comme souvent dans les vieux longs métrages, et le rythme est lent, mais cela ne gène pas encore tant que ça, question d’habitude peut être. A contrario les décors sont soignés au point qu’on les croirait réels et la musique colle à l’ambiance paroissiale. Si la trame peut dérouter car inattendue, les dialogues sont bien trouvés et correspondent à la psychologie des personnages qu’ils contribuent à créer.
    Au final, un bon film en noir et blanc, où il ne faut pas s’attendre à la prestation habituelle de Bourvil ou à de l’humour à foison, mais plutôt à une farce sur la police (un peu ridicule façon guignol), ainsi qu’une petite critique impertinente de l’Eglise, d’une famille imbue d’elle-même et de la société spoiler: (car on dépense plus pour arrêter le voleur que pour endiguer la cause qui le pousse à cette extrémité)
    . Comme un autre membre l’a dit : du politiquement incorrect sans vulgaire, une amoralité cynique, un tour de force de nos jours (Gus ou Lars ne vous sentez pas –trop- visés).
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 24 décembre 2014
    je ne regarde plus trop les comédies avec Bourvil car on ne rit plus des mêmes choses qu'il y a cinquante ans. Mais un drôle de paroissien est une heureuse exception tant l'histoire est originale et l'humour avant gardiste. Le film n'est pas pourtant une charge anticléricale et jean Pierre Mocky ne pratique pas le second degré dénigrant que pratiquent certains humoristes de nos jours .Tout en pratiquant une ironie subtile, Il conserve en effet une réelle empathie pour son personnage qui ne correspond pas au benêt habituellement interprété par Bourvil mais plutôt a un doux anar qui s'ignore. Contrairement à d'autres films de jean Pierre Mocky ,le film n'est pas non plus bâclé et réalisé à la va vite mais plutôt classique dans sa réalisation et soigneusement construit ce qui peut expliquer son succès vis à vis d'un public plus large que celui que rencontré habituellement par le metteur en scène. A noter également que la collaboration de jean pierre Mocky avec Bourvil a donné lieu à une autre excellente comédie, la cité de l'indicible peur qui par contre n'a pas rencontré le même succès peut être en raison de son humour plus déjanté.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 825 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 décembre 2014
    Ce film de Jean-Pierre Mocky est un bonheur du début à la fin. Quel plaisir de retrouver les géniaux Bourvil, Francis Blanche et Jean Poiret. Et quelle délice d'assister à la rencontre de ces trois acteurs – à l'époque déjà bien installés – avec l'univers subversif du jeune Mocky. De nombreux cinéastes pseudo-subversifs actuels (Lars Von Trier, Steve McQueen,...) devraient revoir ce film pour comprendre que la vraie immoralité se trouve certainement ailleurs que dans l'exhibition d'organes génitaux en gros plans. Par ailleurs, s'il est d'une drôlerie de tous les instants – et tout en se moquant ouvertement de l'Eglise, de la police, de la morale et des conventions – ce long-métrage est plus profond qu'il n'y paraît dans sa réflexion sur la foi, le rapport à Dieu et à l'institution religieuse, assez bien résumé par un Bourvil mi-sincère mi hypocrite : « Pourquoi travailler, Seigneur, puisque vous m'avez créé paresseux ? ».
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 393 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 décembre 2014
    Un film tout à fait réussi que ce Un drôle de paroissien, une fable bien aimable, rythmée, divertissante, qui s’avère une comédie d’excellente facture.
    Les acteurs déjà sont tout de même mémorables. Bourvil trouve ici un de ses meilleurs rôles, un peu plus recherché que d’habitude, et il s’en empare de façon surprenante. La diction notamment est étrange, il fait un mix entre l’aristocrate et le type un peu niais, et le résultat est étonnant, mais à mon sens réussi. A ses cotés on trouve deux autres acteurs excellents, et surtout Jean Poiret qui s’avère vraiment mémorable, tandis que Francis Blanche est un inspecteur populaire typique du temps. Les seconds rôles sont très solides, avec l’étonnant et flegmatique Jean Yonnel, dont on sent qu’il vient du théâtre, mais qui s’avère au final très amusant bien que déconcertant au début.
    Le scénario est rondement mené. Le film est sans temps mort, avec une gradation excellente, il y a des passages assez hallucinants (les déguisements) et le résultat est un métrage drôle, tendre finalement, qui peut faire penser à certaines bandes dessinées comiques. En tout cas le divertissement reste assuré sans problème, et même si dans son propos le film a vieilli, néanmoins il reste toujours efficace, en tout cas pour ceux qui savent encore ce qu’est un tronc d’église.
    La réalisation est tout à fait efficace. Mocky livre un métrage réussi en la matière, se montrant notamment très à l’aise pour mettre en valeur ses scènes amusantes. Le passage de l’église avec tous les déguisements ou les personnages anachroniques est brillamment filmé, et tout le sens comique de ce morceau de film réside vraiment dans la mise en scène. Les décors nous font visiter toutes les églises de Paris ou presque, et c’est donc tout à fait plaisant, tandis que la photographie se montre intelligente. Ainsi le rêve est par exemple illustré en couleurs, et des scènes comme la course poursuite dans l’église gagne vraiment à se regarder en noir et blanc. Ceux qui ont vu comprendront. Sinon la musique est aussi recherchée, et je dirai qu’elle révèle ce qu’est Un drôle de paroissien. C’est un film futé, mit en scène avec intelligence, ayant un propos et surtout se débrouillant vraiment pour mettre en valeur les détails. Ce n’est pas si fréquent, et en tous les cas c’est là un excellent Mocky, qui garde encore beaucoup de saveur, et qui fait partie des incontournables de Bourvil. 4.5.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    68 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 août 2014
    Un film charmant et délicieusement immoral qui pêche un peu par le jeu des acteurs. Mocky n'a pas volé sa réputation et délivre ici une petite bombe d'impertinence. Le propos est toujours très bien amené et détricote avec plaisir les enjeux bigots de l'église de 1960. Au-delà d'être toujours très fin dans ses implications morales et dans l'évolution de ses personnages, le film est plutôt drôle et très bien rythmé. Le tout manque de rebondissements, mais il est agrémenté d'idées de mise en scène intéressantes (la scène du rêve... en couleur notamment). Le gros défaut est peut-être le jeu de Bourvil, malheureusement, qui, en voulant jouer un illuminé, en fait un peu trop et reste peu crédible dans ce rôle, entraînant parfois ses partenaires de jeu.
    willycopresto
    willycopresto

    130 abonnés 1 352 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 décembre 2014
    Jean-Pierre Mocky aimait bien faire la satire des églises et de ses pratiquants : il réussit ici à merveille dans ce film réalisé en 1963 et au casting prestigieux dont il doit être le dernier survivant (en 2014) On aurait dû avoir Fernandel ou De Funès comme "drôle de paroissien" mais le premier a refusé (eut-il été crédible en don Camillo après avoir volé dans les troncs ?) et le second n'a pu être recruté pour des raisons de budget. D'ailleurs tout le film low cost est réalisé en noir et blanc sauf un intermède parfaitement onirique et inutile...Ils ont dû regretter en voyant que le film a fait un tabac avec plus de 2 millions d'entrées en salles, en des temps où la concurrence de la télé avait pour conséquence de voir de plus en plus de salles de cinémas de quartier mettre la clé sous la porte et les autres se désertifier. Un film qui a une valeur historique car il n'aurait plus beaucoup de sens aujourd'hui : les églises ont perdu beaucoup de fidèles, ne sont plus ouvertes en permanence : les troncs ont quasi disparu pour cause d'effractions quand ce ne sont pas les oeuvres d'art qui y sont dérobées...C'est un plaisir que de revoir Bourvil encore jeune avec une drôle de coupe de cheveux et jouant un ancien riche aristo obligé de piller les troncs d'églises pour subsister sa famille et lui : charité bien ordonnée commence par soi-même, voici sa devise ! Témoignage riche d'une époque à revoir pour les anciens, ou à découvrir pour les jeunes. Du beau travail !
    willycopresto
    Marceau G.
    Marceau G.

    387 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 août 2014
    Georges Lachesnay (Bourvil) et sa famille d'origine aristocrate vivent sans que qui que ce soit de cette famille ne travail, jamais (ordre du père !). Ils vivent donc du strict minimum. Et cette famille, très croyante, surtout Georges, le fils, compte sur dieu pour leur fournir le nécessaire... Jusqu'au jour où la famille est contactée par l'huissier... Georges se rend à l'église et prie le Seigneur de lui donner un signe pour le sortir de la mouise. À ce moment précis, il entend une dame qui laisse tomber des pièces dans un tronc... Pour lui, tout est clair, il a trouvé la solution ! "Un Drôle de Paroissien" est une chronique ironique et rigolote d'une France chrétienne et puritaine. Mocky fait du politiquement incorrect sans JAMAIS tomber dans le vulgaire. C'est la force de ce film : une amoralité cynique et omniprésente. Tout le film repose sur cet homme et son activité incongrue. Ce film est un exemple de second degré, grâce à ses dialogues acérés et très ironiques et à son scénario abouti. Bourvil est immense et on ne peut plus théâtral. Chapeau au reste du casting (Francis Blanche, Jean Poiret...). À voir !
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    271 abonnés 2 878 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 août 2014
    Film d'un amoralisme certain, et ô combien plus sensible à l'époque, Un drôle de paroissien garde aujourd'hui une réelle force comique, essentiellement grâce à ses comédiens tous remarquables. On s'amuse de l'inventivité toujours renouvelée de Bourvil pour perpétuer et améliorer sa "sainte" activité. L'irrévérence de Mocky s'exprime à plein. Petit plaisir coupable et jubilatoire.
    flushroyal
    flushroyal

    32 abonnés 910 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 août 2014
    Une amusante comédie satirique qui n'hésite pas à torpiller le cléricalisme et l'hypocrisie de la bourgeoisie, le tout avec une ironie et de savoureux dialogues qui rendent le film tout a fait réjouissant. Si on pouvait se poser la question si l'idée de départ pouvait durer 90 minutes, le scénario se révèle limpide et déroule tranquillement une succession de scènes cocasses et piquantes. Les personnages sont particulièrement hypocrites et interprétés par des acteurs qui parviennent à manier parfaitement l'ironie. Les scènes ou le personnage de Bourvil s'adresse à Dieu et cherche à justifier ses actes font particulièrement mouche. Les seconds rôles avec Jean Poiret et Francis Blanche contribuent à la sympathie de la distribution. La caméra de Mocky pose un regard sans concession. Par ailleurs, tout le monde en prend joyeusement pour son grade puisque les fonctionnaires et la société du profit sont aussi subtilement épinglés par ce film malin. Agréable et amusant tout autant qu'acide et piquant. Une recette efficace.
    soulman
    soulman

    85 abonnés 1 209 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 juillet 2014
    Peut-être le chef-d'œuvre de Mocky. J'ai vu ce film d'innombrables fois et je ne m'en lasse pas. C'est une charge peu subtile, certes, contre l'église et ses grenouilles de bénitiers, contre la police aussi, mais assénée avec un tel allant, jouée par de tels comédiens que l'on est gagné peu à peu par une hilarité douce et rédemptrice. Bourvil, Blanche et Poiret sont épatants. Marcel Pérès est grandiose.
    Critik D
    Critik D

    152 abonnés 1 103 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 juillet 2014
    Une magnifique comédie réalisé par Jean-Pierre Mocky et menée par Bourvil. Une critique de l'aristocratie fainéante, qui pense subvenir à ses besoins par le biais d'action mais ne doit en aucun cas travailler. Bourvil est tout bonnement excellent, même si une fois de plus il semble camper un simple d'esprit enfermé dans ses principes, il a une finesse dans son jeu qui fait la différence et qui nous rend son personnage intéressant et même attachant. C'est un très bon film, qui n'a pas encore souffert d'un ajustement numérique des plus dégueulasses. J'ai découvert ce film récemment et je le recommande fortement, c'est beau, c'est drôle et c'est magnifiquement joué. A voir absolument.
    Ricco92
    Ricco92

    221 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2014
    Sorte de Tartuffe moderne, Un Drôle de paroissien fait partie des très bons Mocky. Le réalisateur parodie gentiment les profiteurs de la générosité des fidèles grâce à d'excellents acteurs comme Bourvil, Jean Poiret ou Francis Blanche (dans un rôle à la base prévu pour Louis de Funès). Ces derniers nous offrent un festival de déguisements osant montrer ainsi des voleurs à l'apparence de religieux. Si l'aspect blasphématoire peut être moins choquant qu'à l'époque, l'humour du film reste toujours d'actualité, humour qui évite toute vulgarité (chose qui n'est pas toujours le cas chez Mocky). Ce film qui marque la première rencontre entre le cinéaste et Bourvil peut donc être vu et revu avec plaisir.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 22 juillet 2014
    Sur une idée relativement simple, Jean-Pierre Mocky arrive à bâtir une comédie plaisante. Mais « Un drôle de paroissien » n’est pas une comédie aussi simplette qu’elle en a l’air et vaut le détour.

    Ce film est surtout une délicieuse satire de la bourgeoisie qui au non de principes éculés ne souhaite absolument pas travailler même si la famille se retrouve sans un rond : « Nous sommes une goutte de paresse dans un océan de labeur ». George Lachesnaye (Bourvil) a alors une révélation pour faire rentrer à nouveau l’argent dans les caisses familiales : piller les troncs des églises. Peu à peu, il monte une véritable petite entreprise de pillage et sillonne les églises de la région parisienne accompagné de son associé, Jean Poiret.

    Mais le héros n'est pas un anarchiste sans scrupules, c’est un croyant pratiquant, grenouille de bénitier, qui est persuadé du bien-fondé de son action et l’explique lors d’une conversation mémorable avec Jean Poiret en comparant son activité à celle du commerçant.

    On retrouve une critique un peu à la Guignols des gendarmes ou plutôt de la « Brigade de Surveillance des Eglises » dirigée par Francis Blanche. Ces derniers en sureffectif sont absolument incapables d’arrêter le pilleur de tronc et se font rouler à chaque nouvelle tentative.

    Cette comédie loufoque a perdu son côté corrosif d’antan. Bourvil à l’époque a pris sur lui car incarner un personnage qui pille les églises n’est pas très catholique pour un catholique comme lui.

    spoiler: Tout rentre dans l’ordre à la fin, notre héros s’en sort et l’argent de l’église revient à l’église. Amen.
    Akamaru
    Akamaru

    3 088 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 juillet 2014
    Jean-Paul Mocky se moque frontalement et avec délice de l'Eglise dans cette comédie acerbe,qui use de la loufoquerie comme d'une arme à un seul tranchant. "Un drôle de paroissien"(1963)permet de retrouver Bourvil dans un rôle étonnant: celui d'un aristocrate déchu qui au lieu de se mettre à travailler,écoute les signaux divins et se met à piller les troncs des Églises. Ce qui donne lieu à de savourantes séquences d'inventivité,et de poursuites amusantes entre les gendarmes et le voleur. Bourvil a spécialement adapté son phrasé et sa démarche,en plus d'une coupe de cheveux de premier communiant! On pourra reprocher à Mocky(problème récurrent) de ne pas faire dans la subtilité et de s'approcher d'un peu trop près d'un humour égrillard. Mais le plaisir procuré,lui,est bien réel.
    Guillaume836076
    Guillaume836076

    81 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juillet 2014
    Le meilleur Jean-Pierre Mocky que j'ai pu voir. Cette première collaboration avec Bourvil est très réjouissante à plus d'un titre. Très bien écrite et remarquablement mise en scène, cette comédie satirique, à l'esprit très "anar" avant l'heure, n'a rien à voir avec les films complétement bâclés que le réalisateur nous livre depuis une vingtaine d'années. Impertinence et humour noir tiennent le haut du pavé sur un sujet rudement gonflé pour l'époque. Aristocratie, clergé et police nationale sont joliment et intelligemment écornés - imaginez qu'à la sortie toute la frange de la France bourgeoise, traditionaliste et bien-pensante criai au scandale ! On pourrait même soupçonné Mocky de faire de ce film une sorte d'éloge de la paresse !
    Certains dialogues et situations complétement loufoques nous valent d'ailleurs de francs fous-rires, sans pour autant atteindre le niveau d'un Audiard. Le point de vue n'est toutefois pas aussi virulent que certains films ultérieurs du réalisateur, qui ont beaucoup moins bien vieillis qu' "Un drôle de paroissien". Ici, Mocky a beaucoup de tendresse pour ses personnages absolument tous irrésistibles et formidablement campés par des acteurs apparemment très heureux d'être de cette aventure. Bourvil est épatant en "Aristo illuminé fou-gentil" avec un jeu bien plus subtil et sombre que dans ses comédies antérieures et prouve encore une fois la grande palette de jeu dont il était pourvu. D'ailleurs, le ton " sérieux" du jeu voulu par le réalisateur apporte plus de force au film. Mais mon préféré c'est Francis Blanche en "Inspecteur de la Brigade des Cultes " (pas sûr que ce soit exactement son titre... ), complétement à côté de la plaque... Ah ! J'oubliais aussi la loufoquerie de Jean Tissier.
    Il y eu la Nouvelle Vague pour les films dits "sérieux", il y eu Mocky pour révolutionner le ton un peu trop franchouillard et ronronnant de la comédie française en panne d'inspiration depuis le début des 50's - sauf les comédies d'Autant-Lara (Occupe-toi d'Amélie, L'Auberge rouge et surtout La Traversée de Paris) et Duvivier (Don Camillo, La Fête à Henriette et L'Homme à l'imperméable). A cet égard, la séquence onirique -scène clef de l'intrigue- bouscule et fait basculer le film dans un registre plus "Bunuelien", où Mocky casse les codes en utilisant volontairement la couleur. Au passage, beau travail du grand chef opérateur Léonce-Henri Burel jouant autant sur les clairs-obscurs du noir et blanc que sur la lumière éclatante du technicolor pour cette scène onirique.
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