Un film éblouissant, surprenant, et qui a très bien vieillit. Une fantaisie surréaliste, fantastique, féerique, remplie d’humour et d’auto- dérision. Il y a du Jacques Tati dans l’enchainement incessant des gags visuels, des effets spéciaux utilisant la couleur, des teintes flashy ou pastels , un travail énorme réalisé , les contrastes et les roses fushia. Il y a le texte de Raymond Queneau, atypique, persifleur, irrévérencieux, parfaitement utilisé. Avec cette surprenant petite fille de 12 ans, très mature, très bien joué par Catherine Demongeot ,très fraîche et culottée, qui ne fera pourtant pas carrière dans le cinéma) .Elle utilise beaucoup de gros mots , et n’hésite pas à parler de sexe, questionnant sans cesse la sexualité de son tonton , magnifiquement interprété par Philippe Noiret. Il y aussi le délire, souvent baroque et complétement explosif dans la dernière demi-heure, annonçant bien plus tard ( 1960 vs 1968) Blake Edwards , dans son fameux film culte « the Party ». Le film bascule, dans la folie douce, dans le délire, dans le fracas, le bar/restaurant de la famille, en constant travaux est détruit, tout est cassé , c’est bien « toute » la société qui explose. Des allusions très intelligentes, à l’art abstrait, à l ‘occupation pendant la 2e guerre, une bande son hyper-travaillée , base jazz. Des scènes de rue du Pigalle et du 9 -ème arrondissement formidables. Un film d’une immense richesse, la séquence de poursuite en voiture avec le faux policier vicieux, est un must, et la descente de la Tour Effeil avec Zzaie récitant des insanités est culte. Un film dont on parle peu, pas très côté, un peu oublié, mais qui est une vraie pépite du cinéma français, à redécouvrir. Un chef d’œuvre du baroque et du délire.