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Un visiteur
3,0
Publiée le 16 décembre 2024
Tavernier portraiture les figures oubliées d'une histoire où la Révolution en germes porte déjà en elle la désillusion. Insolent, anarchiste, oserais je dire gauchiste ?
Ce film de Bertrand Tavernier évoquant la régence de Philippe d'Orléans à la mort de Louis XIV est conclu par un acte isolé de paysans en colère, incident moins anecdotique que symbolique annonçant rien moins que La Révolution et la sanction d'une monarchie dévoyée. On ne s'étonnera pas de ce dénouement "politique" tant le cinéaste a fait la démonstration, à travers une satire de moeurs à la fois fantaisiste et documentée, de l'incurie et de l'indignité de la gouvernance de l'époque. Alliance naturelle de l'aristocratie et de l'Eglise, le pouvoir est incarné ici par le Régent et par l'abbé Dubois, deux personnages "honteux" de l'Histoire de France et deux rôles savoureux pour Philippe Noiret et Jean Rochefort. Le premier est ce Philippe d'Orléans ambivalent, à la fois libéral lucide mais faible et paillard; le second est un ecclésiastique roublard, un roturier athée complotant pour obtenir la pourpre cardinalice. En petit noble fomentant une illusoire indépendance bretonne, le troisième larron, Jean-Pierre Marielle, fait bande à part. De ce sujet singulier et généralement cocasse, je retiendrai le souci d'authenticité des moeurs et la description d'une caste, d'un régime portés au libertinage, l'imposture religieuse et, globalement, la corruption de la monarchie. Amer ou truculent, le film est une peinture féroce d'un temps de débauche et d'un pouvoir coupé du peuple.
Malgré une grande performance de Philippe Noiret ce film historique est loin d'être le meilleur de Tavernier. La faute à des personnages pas tous attachants et à une histoire parfois confuse.
Le film repose sur un grand duo d'acteurs principaux, qui le sauve véritablement, et laisse le souvenir de quelques scènes réussies ou du moins de bonnes répliques ( évidemment toutes apocryphes). Cependant, le fond du film reste faible, ramenant la Régence à une joyeuse débauche pour les élites, avec une ambiance libertine des années 1970, en costumes du dix-huitième siècle.
Si tu dormais en classe lors des cours d’histoire, tu peux dormir aussi devant ce film. Par contre, si tu veux voir une reconstitution historique ouvre grand les yeux.
Que la Fête commence est trop scolaire à mon goût, car Tavernier ne choisit pas de faire l’intrigue la pièce maîtresse de son film : ce sont les personnages qui sont le moteur. Tavernier avait même pensé intitulé le film Le libéral, le cynique, l'idéaliste et la putain. Heureusement qu’il ne l’a pas pris car ici les personnages ne sont pas tout à la fois contrairement au film de Leone. Bertrand Tavernier est un brosseur de portrait, ce sont les personnages qui portent le film au travers des acteurs et des dialogues. Ce long métrage demande à être revu rien que pour ces paroles.
Trop scolaire à mon goût, car le film montre trop de détail dont on pourrait se passer comme par exemple l’histoire des seaux ou de la carte de France. Le réalisateur aurait pu gagner du temps mais on voit qu'il veut montrer qu’il a potassé pour faire ce film. Il insère ces scènes inutiles dans des plans séquences qui vont jouer aussi sur le champ et le hors champ. Ces jeux avec la caméra ne sont pas suffisants pour faire un film de cinéma. Ces plans séquences sont en opposition avec certaines scènes très ou trop théâtralisées. Ces plans séquences vont donc apporter un certain dynamisme et une tension, notamment quand la caméra est porté à l'épaule (mention au cameraman).
A noter que la musique du film, c’est celle composée par le protagoniste principal du film, le Régent.
Ma scène préférée : la séquence finale, car c’est là que la petite histoire rentre dans la grande histoire.
Malgré mon grand respect pour le Tavernier cinéphile et réalisateur, j'ai été déçu par le coté désordonné et irréaliste du film, autant dans les scènes grivoises peu cohérentes que par la teneur des dialogues. Heureusement reste des acteurs de grand talent iconiques des années 70.
Sous couvert de brosser une grande fresque historique de la régence de Philippe d’Orléans, Que la Fête commence est un navrant condensé de dérives soixante-huitardes. On y trouvera, pêle-mêle, un éloge de l’ivrognerie, de la vulgarité, de la prostitution, de la branlette, de la partouze et même… du viol. Cinéphiles s’abstenir !
Pour sa deuxième réalisation, co-écrite avec Jean Aurenche, Bertrand Tavernier nous plonge avec une certaine effronterie dans la période dite de La Régence. Mise en scène de façon neutre, l’histoire est historiquement intéressante mais un peu confuse. Bien que n’ayant aucune scène ensemble, « Que la Fête Commence » réunit un immense trio au verbe haut : Philippe Noiret, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Un film un peu vieillot qui nous permet d’apercevoir, entre autre, quelques membres du "Splendid".
À la fois innovant, caricatural du ridicule du duc (en attendant que Louis XV grandisse au lieu de faire des cartes de France), film souvent vulgaire et très (trop ?) bavard. spoiler: On y voit à quel point les préoccupations du duc libidineux et pédophile sont loin des réalités du peuple. Au final, ce n'est pas si drôle à notre époque et ce duc certes gentil est insupportable. 3,4/5
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4,0
Publiée le 13 décembre 2022
Ce chapitre de l'Histoire de France est passionnant à suivre, dans la bonne tradition du genre, avec un trio d'acteurs au sommet de leur art! Philippe Noiret, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle! Ensemble, les trois grands du cinèma français des seventies, sous la houlette de Bertrand Tavernier, avec les images de Pierre William Glenn! Mais aussi des seconds rôles prestigieux et les quasi dèbuts de la belle et regrettèe Christine Pascal dans le rôle d'une affranchie au coeur meurtri par les dèbauches infâmes d'une sociètè gangrenèe! Noiret le fantastique est un libertin rongè par l'angoisse, èpris de justice sociale ...et de tendresse pour une prostituèe! Rochefort le remarquable est du genre coquin, cupide et paillard! Quant à l'èblouissant Marielle, c'est le voleur de poules, le pillard de clapiers, le conspirateur qui ne s'embête pas avec les parchemins! Voici donc de très bons moments d'acteurs avec une reconstitution et des costumes somptueux! Sorti en 1974, "Que la fête commence" est donc une oeuvre de qualitè, le second long-mètrage de Tavernier, brillant, très caustique et le ton toujours juste! A ne pas manquer...
Satire acide de l'hypocrisie courtisane ainsi que des pratiques clientélistes monarchistes, ce drame historique raille de même les prétentions révolutionnaires de nobliaux vantards mais impuissants. Ancrant son intrigue dans un monde de débauches voulues raffinées et de ruses rhétoriques, Tavernier emprunte au vaudeville tout en s'appuyant sur un trio d'acteurs au sommet desquels trône l'impérial Philippe Noiret. Dans une mise en scène qui se distingue toujours par sa mise en beauté des décors naturels, le récit assez rythmé quoique parfois redondant se suit avec plaisir voire rires. Un divertissement au charme suranné.
Deuxième long-métrage de Bertrand Tavernier, Que la fête commence… prend pour cadre la période de la Régence, au XVIIIème siècle, au moment où le duc d’Orléans exerçait le pouvoir en attendant que le jeune Louis XV puisse monter sur le trône. Porté par un trio d’acteurs génial (Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle) et de nombreux seconds rôles délicieux, ce film ambitieux et épris de liberté dans son ton et son écriture raconte les coulisses peu reluisantes d’un pouvoir décadent et pourri de l’intérieur, rappelant malicieusement que la Révolution française allait avoir lieu quelques 70 ans plus tard. En s’attardant sur les multiples intrigues et les mœurs légères du régent et de son cynique conseiller politique l’abbé Dubois, cette chronique acerbe et jouissive s’en prend autant à la noblesse qu’au clergé français. Enthousiasmant.
Tavernier choisit un curieuse période pour parler de la monarchie et de ses débauches. La période où le régent Philippe régnait en attendant la majorité de Louis 15. Les dialogues sont savoureux et évidemment les acteurs également qui jubilent à vue d'œil de réciter des textes aussi bien écrits. La mise en scène est assez perturbante parfois à filmer caméra à l'epaule la cour de Versailles. C'est une petite histoire mais qui se regarde bien et permet de savoureux cette grande pléiade d'acteur aujourd'hui disparu.
Avec son deuxième long-métrage sorti en 1975, Bertrand Tavernier offre une critique acerbe de la cour du régent du roi de France au début du XVIIIème siècle. La débauche et l’arrivisme politique des principaux personnages sont particulièrement bien décrits. Pourtant, si cette œuvre réunit un trio d’acteurs talentueux (Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort), seul le dernier cité évolue avec une véritable excentricité (ce qui lui vaudra le César du meilleur acteur dans un second rôle). Bref, la répétition des scènes de libertinage et les nombreux dialogues brisent le rythme de ce film dont la reconstitution historique mérite tout de même un visionnage.
Entre duperies, magouilles et décadences, Bertrand Tavernier dresse un portrait au vitriol des jeux de pouvoir. Une satire remarquablement écrite, aux dialogues ciselés, exploitant un contexte historique instable et passionnant : celui de la régence de Philippe d’Orléans.