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Un visiteur
3,0
Publiée le 8 janvier 2011
Un divertissement sympathique et original. De plus un cours d'histoire de France plus vivant que dans les manuels... certes un peu romancé, voire osé, mais bon, c'est ça le cinéma !
Jubilatoire chronique historique qu'offrait en 1974 l'ecclectique Bertrand Tavernier."Que la fête commençe" narre le destin de 3 personnages-clés dans la France de 1719.Epoque charnière appelée la Régence,où après la mort de Louis XIV,et alors que Louis XV était trop jeune pour régner,Philippe D'Orléans diriga le pays,entreprenant de profondes réformes,tout en se livrant à des orgies libertines indécentes,en comparaison du peuple vivant dans la faim et la misère.Loin de tout didactisme ou d'un cours historique,Tavernier propose une satire acerbe des moeurs de la France pré-révolutionnaire du XVIIIème siècle.Ce ton,savamment désinvolte est le meilleur atout d'une oeuvre qui parle pourtant de sujets graves(famine,peine de mort,duplicité,Eglise corrompue et lubrique...).Philippe Noiret incarne un régent lassé de jouer,désabusé au point de laisser son premier ministre cynique condamner à mort des innocents,tout en voulant devenir archevêque en étant païen!Rôle magnifiquement tenu par Jean Rochefort,vicieux comme jamais.Enfin,Jean-Pierre Marielle en marquis de Pontcallec,est l'empêcheur de tourner en rond.Idéaliste breton,qui croit pouvoir renverser le pouvoir avec ses seules belles idées.La reconstitution,tant au niveau des costumes que des décors,est parfaite.La véracité historique n'est jamais prise en faute.En 40 ans de carrière,c'est le meilleur film de Tavernier avec "L.627".
Bertrand Tavernier qui n'a réalisé là que son deuxième film nous offre un film exemplaire. La palette d'acteurs est tout simplement grandiose: un Noiret parfait, un Rochefort hilarant en abbé et un Marielle tout simplement sublime et mémorable dans le rôle du marquis de Pontcallec. Les dialogues savoureux et le pittoresque des nombreuses scènes de libertinage nous emportent à rire tout le long du film et pourtant, la fin lui fait prendre une autre tournure par son final pessimiste et destructeur laissant présager les horreurs futures de la France. Une délicieuse satire.
Cette œuvre de qualité relatant des faits historiques assez méconnus laisse le spectateur un peu perdu dans sa lourdeur. Les acteurs, la musique, les dialogues nous transportent néanmoins.
Film sans intérêt qui a énormément vieilli. On ne comprend pas quelle est l’histoire et les scènes qui se veulent érotiques sont tellement peu crédibles. Bref, fouillis et confus à mon gout mais je me suis arrêté au bout d’une heure.
"Que la fête commence" est un film qui régale le spectateur du début à la fin grâce à ses dialogues exquis et ses situations satiriques critiquant la débauche de la royauté. L'intrigue se passe en 1719. Louis XIV est mort et son petit-fils Louis XV est trop jeune pour assurer de suite sa succession, le pouvoir étant alors donné à Philippe d'Orléans. Ce dernier s'étant allié avec l'Angleterre et s'étant opposé à l'Espagne, le régent impose une politique irrespectueuse. Le film relate l'histoire de plusieurs hommes, celle d'un duc breton qui veut s'allier à l'Espagne pour renverser le pouvoir, celle d'un abbé lié à l'Angleterre qui influence le régent qui lui passe son temps à festoyer en méprisant la misère du peuple du dix-huitième siècle. Bertrand Tavernier livre une grande fresque intelligente reposant sur un scénario riche en rebondissements et en situations comiques pour traiter d'un sujet d'histoire qui pourtant devrait plus choquer qu'il ne prête à sourire. Le fait d'immiscer l'humour et la satire dans ce film permet de critiquer plus facilement des institutions comme l'Eglise et le pouvoir car même si le film donne l'envie de rire, il révèle la véritable nature de ces personnalités qui ne sont pas des modèles à suivre. Les acteurs du film interprêtent tous leur rôle de façon remarquable, Philippe Noiret est désopilant dans la peau du régent, Jean Rochefort joue le rôle de l'abbé brillamment avec hypocrisie et profit et Jean-Pierre Marielle remplit son rôle de révolutionnaire breton avec le talent que l'on lui connaît. Le film montre également que la guillotine n'existait pas encore à cette époque et le spectateur imagine avec effroi la souffrance des hommes condamnés à mort décapités avec une hache qui nécessitait plusieurs coups. Le réalisateur montre la décadence du pouvoir et de ses malversations, le final symbolique indiquant ce qui allait se produire soixante-dix ans plus tard: la Révolution. Bertrand Tavernier signe ici un grand film subversif et cruel.
un Tavernier, certes intelligent et rebelle, mutin presque, mais un Tavernier une fois encore bavard, parfois à la limite de la lourdeur, poussif à force de parler et de démontrer. Certes, Rochefort et Noiret font tout ce qu'ils peuvent pour sauver cette fête de la noyade, mais le bateau coule... Inexorablement.
Non seulement la fête commence, mais elle dure deux heures ! Tavernier est si fin, qu'il nous permet d'oublier l'aspect temporel, sans pour autant céder à la tentation des anachronismes. L'interprétation de Noiret, Rochefort, et Marielle, dont je craignais la présence pour leurs cabotinages légendaires, sont ici magistraux. Le scénario est fin, intelligent, et porté en image avec une ingéniosité tantôt drôle, burlesque, tantôt grave, portant à la réflexion. Jamais, on ne pense "c'est un film en costume" ; une réelle fluidité nous permet d'adhérer aussi bien à la cause de ce cher Pontallec, que de comprendre les étranges mécanismes de la Régence. Tavernier ne se contente pas de dresser un portrait immoral de la noblesse, il nous rappelle par une très belle scène finale, que la fête n'a pas commencé pour le peuple. Un instinct de révolution intelligent, qu'il n'est pas mauvais de sentir en une période d'obscurité financière...
Un film très plaisant notamment grâce à un trio d'acteur formidable mais aussi aux dialogues, irrévérencieux et savoureux. Le sujet était intéressant mais Tavernier a tendance à dramatiser la chose vers la fin par le biais du personnage de Noiret. La mise en scène est convenable mais la construction du film fait un peu trop théâtrale.
un film sympa qui retrace bien l' époque avec une philippe noiret a ce moment la au mieux de sa forme , rochefort est géniale aussi , marielle l' est autant
A ceux qui en douterait, Bertrand Tavernier flirte, au sein de son cinéma, avec la pensée surréaliste. Amoureux des écrits d’Aragaon, coréalisateur d’un film sur Philippe Soupault, l’œuvre de Tavernier renvoie au cynisme absurde des derniers films de Bunuel. «Que la fête commence» (France, 1975), deuxième long-métrage du cinéaste, situe son action au début du règne de Louis XV en se nourrissant d’anecdotes réelles glanées par divers historiens. Au terme de la régence de Louis XIV, l’Histoire des rois français opère un déclin qui mènera le pays à la Révolution. Tavernier, passionné d’Histoire, observe ce déclin et en formule l’hideuse décadence. Le Régent de France complote autour du roi avec l’abbé Dubois et pervertit les traditions sacrées en organisant de copieuses orgies dans ses appartements. Le style de Tavernier pour cinématographier ce monde en perdition est identique à celui de «L’horloger de Saint Paul». L’intrusion affective de la caméra dans les actions par un usage récurrent de la «subjective indirecte libre», d’après l’expression de Deleuze, permet de capter la vérité des scènes, de rompre la frontière du quatrième mur imposé par le théâtre. La pratique est d’autant plus vivifiante que dans le précédent film du cinéaste puisqu’ici les costumes et les décors d’époque installent de leur statut de pastiche une distance avec le spectateur. L’intrusion de la caméra au sein même des situations qu’opère Tavernier à de multiples occasions permet de retrouver la proximité qui manque aux films d’époque. De cette heureuse initiative d’approche, il reste des morceaux dans «La fille de d’Artagnan». La part surréaliste du film, notamment due aux dialogues, provient de citations véridiques. La présence de l’abbé Dubois, aspirant à monter de grade dans l’Eglise, qui n’est même pas baptisé, copule à vau-l’eau et jure sans cesse rappelle, dans l’idée des contrastes, le corps de ce bourgeois qui se rue dans la boue par passion pour une femme dans «L’âge d’or» de Bunuel.
un film qui montre cette période de l'histoire de France comme une grosse farce cynique mais pas forcément loin de la vérité. A voir pour son trio d'acteurs.
Un fabuleux casting pour un beau film qui s'intéresse à une période intéressante de l'histoire de France. Philippe Noiret incarne un Régent attachant entouré de personnages truculents. Dommage que la mise en scène a parfois du mal à trouver son rythme plusieurs histoires s'emboîtent mais l'ensemble reste délicieux à regarder surtout pour les passionnés de l'Histoire.
S'il est vrai que l'on peut-être au départ quelque peu surpris par le ton désinvolte de l'ensemble, il faut reconnaitre qu'au final cette oeuvre a de quoi séduire. En effet, Tavernier a réussi à rendre ce "Que la fête commence" vraiment étonnant de bout en bout, que ce soit par sa plume caerbe et souvent grincante qu'un non-conformisme fortement déclamé. De plus, certains moments sont assez irrésistibles, et il nous est assez plaisante de voir tous ces personnages s'affronter avec une telle aisance oratoire et un plaisir aussi communicatif. Noiret est excellent comme à l'habitude, mais étonnamment un peu éclipsé par ses deux compères Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Bref, un film vraiment (sur)prenant, plaisant et au fond assez instructif, qui va s'en plaindre?