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Un visiteur
5,0
Publiée le 27 février 2014
Un film prodigieux , des dialogues pleins de verve et un trio Philippe Noiret / Jean Rochefort / Jean- Pierre Marielle absolument magistral ! Un tableau magistral, lui aussi , de la Régence , servi par une magnifique réalisation de Bertrand Tavernier dont c'est le deuxième film , passionnant !
Oui Que la fête commence, est un film qui respecte bien la 'réalité historique', et il est bourré de références et d’anecdotes exactes. Le casting aussi rend l'histoire prenante, Jean-pierre Marielle et Jean Rochefort au mieux de leurs formes ! Traité avec pas mal d'humour et sans politiquement correcte, je ne peux qu'adorer !
Avec "Que la fête commence", Tavernier retrace un pan de l'histoire qui grâce à ses interprètes et à sa réalisation minutieuse allie truculence et gravité dans cette formidable reconstitution historique.
Le roi soleil est mort, le jeune Louis XV est encore trop jeune pour régner et son oncle le duc d'Orléans dit le Régent assure la transition. Philippe d'Orléans était un libertin amoureux de la bonne chair. C'est cette période charnière d'une royauté en déliquescence que Tavernier et Aurenche choisissent pour réunir ce que l'on peut aujourd'hui appeler un trio magique composé de Noiret, Rochefort et Marielle alors tous les trois au sommet de leur forme. Le tout porté par des dialogues enlevés décrit formidablement la comédie du pouvoir telle qu'elle se poursuit de nos jours. On observe les mœurs d'une caste uniquement centrée sur elle-même au sein de laquelle certains ne pensent qu'à conforter ou accroître leur position tel l'abbé Dubois , ecclésiastique athée conscient de la fragilité de sa position de ministre et qui tente d'arracher au Régent le statut d'archevêque pour assurer définitivement sa position sociale. Jean Rochefort apporte toute sa servile arrogance déjà rodée chez l'avocat François Desgrez rôle qu'il tint de façon récurrente dans la saga des Angéliques. Jean-Pierre Marielle qui aborde sa grande période Seria est complètement habité par son rôle de hobereau breton sorte de Don Quichotte qui en prélude aux soulèvements à venir tente de lever les populations contre les impôts et taxes qui frappent la petite noblesse de région. Philippe Noiret enfin qui était déjà de la première réalisation de Tavernier avec Rochefort offre ce mélange de truculence et de mélancolie qui habite ce régent peu attiré par le pouvoir et bien conscient que quelque chose ne tourne pas rond dans l'organisation de cette société à ordre qui se délite faute de savoir se réformer. Certains à la sortie du film ont voulu voir dans le dilettantisme du régent une analogie lointaine avec le tout nouveau président Giscard d'Estaing amateur de jolies femmes et passionné de chasse. Autour des trois piliers du film à qui Tavernier déjà très malin laisse la bride sur le cou, s'agglutine un casting de premier choix, savoureux mélange de vieux briscards tel Alfred Adam , Marcel Dalio, Michel Beaune et de jeunes pousses comme Nicole Garcia, Daniel Duval, Christine Pascal actrice fétiche de Tavernier ou encore quelques membres de la troupe du Splendid. Le film au budget pourtant réduit est formidablement photographié dans des décors naturels qui renforcent encore la vraisemblance du récit. A ce sujet on peut déplorer que sous prétexte de meilleure reconstitution les effets numériques aient pris le pas sur les décors naturels pour les films dits historiques. "Que la fête commence" est la parfaite illustration de la plus grande proximité du public avec l'action quand il peut regarder de vrais acteurs dans de vrais décors pour les films à costumes. Tavernier fait preuve ici d'un vrai sens du rythme qui permet à son film d'être tout à fait valide en cette époque où la vitesse prime sur tout le reste. Le metteur en scène ne s'attarde donc pas sur chacune des scènes qu'il cherche malgré tout systématiquement à agrémenter de petites illustrations cocasses des mœurs de l'époque. La fin volontairement dramatique s'annonce comme un présage des grands soubresauts à venir. Il est vrai qu'à voir cette organisation sociale anarchique et inégalitaire au possible on se dit que l'issue était fatale. C'est peut-être ce qu'avait senti avant tout le monde ce régent à l'âme poètique ,auteur de deux opéras dont de nombreux extraits illustrent la musique du film. Le film apporta une notoriété indestructible à Bertrand Tavernier qui fort heureusement confirmera de manière fort éclectique, parfois engagée mais toujours honnête et humaniste tous les espoirs qu'il avait fait naître. Espérons tout de même que cette pochade ne soit pas non plus prophétique de ce qui attend notre système capitalisme qui à travers le comportement de nos élites (affaire DSK,...) semble suivre une même pente déclinante.
Un nobliau breton réclame des comptes à Philippe d'Orléans qui occupe ses nuits en grivoiserie. Tavernier offre un tableau magistral et insolent des frasques intimes de la régence. Une fresque cocasse et pleine d'humour.
Des dialogues flamboyants, des personnages truculents, des acteurs au sommet de leur art, une réalisation d'une justesse parfaite, cette comédie iconoclaste est absolument jubilatoire jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que nous rions d'un drame. Seul bémol: la révolution a-t-elle encore besoin qu'on la justifie?
Cette truculente chronique historique se déguste comme un bon cru ! Le film tente de percer la personnalité très complexe du régent Philippe d'Orléans dont le personnage incarné brillamment par Noiret est le centre du film. Ce dernier contrairement à ce qu'on raconte çà et là apparaît plutôt sympathique (même si ça se gâte à la fin). En comparaison l'abbé Dubois (Rochefort) est odieux et Pontcallec (Marielle) a tout de l'agité. A Noter Marina Vlady sublime en mère maquerelle ainsi que des scènes de bordel (les "petit soupers") filmées de façon intelligente et sans moralisme obligé. Un grand film dont on regrettera juste la séquence finale, ratée.
Le réalisateur soigne particulièrement ses dialogues et met en scène des personnages machiavéliques et réalistes à l'image de ceux joués par Jean Rochefort et Philippe Noiret. "Que la fête commence" traite d'évènements rarement mis en valeur au cinéma, qui permettent d'aborder des sujets intérressants comme le pouvoir, la manipulation ou encore la trahison. Tavernier se permet même de filmer la sexualité de façon très libre en nous proposant des scènes d'orgie et d'amour très esthétiques. Loin des films maniquéens comme peuvent l'être "L'homme au masque de fer" ou d'autres, "Que la fête commence" s'inscrit plutot dans la branche des films historiques pensés intelligement a la manière d'un "Barry Lyndon". Je conseille ce film a tout ceux qui aiment voir des réalisations travaillées dans lesquelles les personnages ont une psychologie complexe et réfléchie.
Cette production des années Giscard rappelle par sa note de modernité "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola. Un sérieux travail de documentation Régence estampillé 1974. L'amusement de l'équipe est perceptible (film et bonus). Jean Rochefort dans ses "vêtements sacerdotaux", Noiret en Philippe d'Orléans plutôt attendrissant, Jean-Pierre Marielle en marquis aussi déchu qu'allumé, tous trois toujours bien secondés offrent quelques scènes impérissables. On sent l'envie de canarder en restant à bonne distance de Tavernier (le look des chirurgiens !). Du côté féminin, Marina Vlady toute jeunette rayonne en prostituée "bien tombée", tout comme Christine Pascal qui s'immortalise en petites phrases souvent caressantes. C'est l'après Louis XIV mâtinée seventies corps et âme. Gravité de situation et volonté de jouir de la chair jusqu'à s'endormir "sur le morceau" (ne vomissent jamais)... Soupers à chaises renversées, chuchotements sous les nappes, une luxure à rebondissements, toujours discrète, presque distinguée. Seul le langage, valant pour la Régence et pour les seventies, peut être cru au risque de froisser certains tympans psycho-rigides. Quand la caméra fonce au plus fort de l'intime, on a un peu peur. Ce devait être ainsi dans cette Cour-là se dit-on à part guerroyer, ils avaient du temps... Aux premières loges la légèreté des puissants, l'extrême pauvreté du plus grand nombre, les trafics humains... Aucune ride en 2012 si ce n'est le graphisme du générique et le son. Qu'on raffole ou qu'on s'offusque de ce pan d'histoire revisité, le voyage est plus pimenté qu'une suite de dates à apprendre pour le lendemain !
L'histoire de France, celle du Régent Philippe d'Orléans. Si on assiste peu à des batailles on est plongé dans les intrigues de Cour mais c'est surtout le jeu de Noiret, Marielle et Rochefort qui font de ce film un petit plaisir (dialogues très bien écrits pour ces personnages charismatiques). Le Régent est présenté comme un être sensible, qui préfère grâcier que punir, qui se lasse de ses hommes de Cour, qui préfère la putain la plus gentille etc en contradiction avec l'ambitieux abbé Dubois (un impérial Rochefort).
Un film fait uniquement pour ceux qui s'intéressent à cette époque de l'Histoire de France dans une réalisation remarquable, mais un peu tâchée par le jeu hyperbolique de Marielle.
un film fort avec des acteurs toujours justes, Tavernier ne triche pas, il dépeint les moeurs de libertinage et d'arrogance du XVIII siècle avec brio, un vrai régal
Chronique amère de la cour du régent de France. Tavernier n'y va pas de main morte avec les personnages et situations (orgies, trahisons, obsédés sexuels, misère noire, ...). Réalisation avec pas mal de travelling caméra à l'épaule. Mais le meilleur du film c'est les dialogues qui sont ironiques et impertinents.