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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 19 mars 2013
Le roi soleil est mort, le jeune Louis XV est encore trop jeune pour régner et son oncle le duc d'Orléans dit le Régent assure la transition. Philippe d'Orléans était un libertin amoureux de la bonne chair. C'est cette période charnière d'une royauté en déliquescence que Tavernier et Aurenche choisissent pour réunir ce que l'on peut aujourd'hui appeler un trio magique composé de Noiret, Rochefort et Marielle alors tous les trois au sommet de leur forme. Le tout porté par des dialogues enlevés décrit formidablement la comédie du pouvoir telle qu'elle se poursuit de nos jours. On observe les mœurs d'une caste uniquement centrée sur elle-même au sein de laquelle certains ne pensent qu'à conforter ou accroître leur position tel l'abbé Dubois , ecclésiastique athée conscient de la fragilité de sa position de ministre et qui tente d'arracher au Régent le statut d'archevêque pour assurer définitivement sa position sociale. Jean Rochefort apporte toute sa servile arrogance déjà rodée chez l'avocat François Desgrez rôle qu'il tint de façon récurrente dans la saga des Angéliques. Jean-Pierre Marielle qui aborde sa grande période Seria est complètement habité par son rôle de hobereau breton sorte de Don Quichotte qui en prélude aux soulèvements à venir tente de lever les populations contre les impôts et taxes qui frappent la petite noblesse de région. Philippe Noiret enfin qui était déjà de la première réalisation de Tavernier avec Rochefort offre ce mélange de truculence et de mélancolie qui habite ce régent peu attiré par le pouvoir et bien conscient que quelque chose ne tourne pas rond dans l'organisation de cette société à ordre qui se délite faute de savoir se réformer. Certains à la sortie du film ont voulu voir dans le dilettantisme du régent une analogie lointaine avec le tout nouveau président Giscard d'Estaing amateur de jolies femmes et passionné de chasse. Autour des trois piliers du film à qui Tavernier déjà très malin laisse la bride sur le cou, s'agglutine un casting de premier choix, savoureux mélange de vieux briscards tel Alfred Adam , Marcel Dalio, Michel Beaune et de jeunes pousses comme Nicole Garcia, Daniel Duval, Christine Pascal actrice fétiche de Tavernier ou encore quelques membres de la troupe du Splendid. Le film au budget pourtant réduit est formidablement photographié dans des décors naturels qui renforcent encore la vraisemblance du récit. A ce sujet on peut déplorer que sous prétexte de meilleure reconstitution les effets numériques aient pris le pas sur les décors naturels pour les films dits historiques. "Que la fête commence" est la parfaite illustration de la plus grande proximité du public avec l'action quand il peut regarder de vrais acteurs dans de vrais décors pour les films à costumes. Tavernier fait preuve ici d'un vrai sens du rythme qui permet à son film d'être tout à fait valide en cette époque où la vitesse prime sur tout le reste. Le metteur en scène ne s'attarde donc pas sur chacune des scènes qu'il cherche malgré tout systématiquement à agrémenter de petites illustrations cocasses des mœurs de l'époque. La fin volontairement dramatique s'annonce comme un présage des grands soubresauts à venir. Il est vrai qu'à voir cette organisation sociale anarchique et inégalitaire au possible on se dit que l'issue était fatale. C'est peut-être ce qu'avait senti avant tout le monde ce régent à l'âme poètique ,auteur de deux opéras dont de nombreux extraits illustrent la musique du film. Le film apporta une notoriété indestructible à Bertrand Tavernier qui fort heureusement confirmera de manière fort éclectique, parfois engagée mais toujours honnête et humaniste tous les espoirs qu'il avait fait naître. Espérons tout de même que cette pochade ne soit pas non plus prophétique de ce qui attend notre système capitalisme qui à travers le comportement de nos élites (affaire DSK,...) semble suivre une même pente déclinante.
Sur fond de véritables faits historiques, Bertrand Tavernier brosse une fascinante peinture de la régence avant l'accession au trône de Louis XV. Une reconstitution impressionnante de costumes et de décors, des intrigues politiques et conspirationnistes faciles à suivre dans une ambiance de débauche, d'orgies et de luxure. Une mise en scène grandiose, une oeuvre superbe, avec un casting qui réunit ces monstres sacrés du cinéma français que sont Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort et Philippe Noiret, tous les trois absolument fantastiques, secondés par des acteurs encore quasi inconnus à l'époque comme Jugnot, Lhermitte, Michel Blanc. Un chef d'oeuvre qui en impose par son opulente richesse.
Avec "Que la fête commence", Tavernier retrace un pan de l'histoire qui grâce à ses interprètes et à sa réalisation minutieuse allie truculence et gravité dans cette formidable reconstitution historique.
Mon film préféré de Tavernier avec "Le juge et l'assassin" fait à peu près à la même période. Noiret, Rochefort, Marielle, un trio magistral (celui des "Grands Ducs" de Blier, bien des années plus tard) pour un film tout aussi magistral ayant la Régence pour sujet - ou plutôt toile de fond. Ainsi que les révoltes paysannes. Que dire de plus, sinon 'regardez-le' ? Ce film, récompensé par plusieurs Césars, est un authentique joyau du cinéma français.
Bertrand Tavernier qui n'a réalisé là que son deuxième film nous offre un film exemplaire. La palette d'acteurs est tout simplement grandiose: un Noiret parfait, un Rochefort hilarant en abbé et un Marielle tout simplement sublime et mémorable dans le rôle du marquis de Pontcallec. Les dialogues savoureux et le pittoresque des nombreuses scènes de libertinage nous emportent à rire tout le long du film et pourtant, la fin lui fait prendre une autre tournure par son final pessimiste et destructeur laissant présager les horreurs futures de la France. Une délicieuse satire.
"Que la fête commence" est un film qui régale le spectateur du début à la fin grâce à ses dialogues exquis et ses situations satiriques critiquant la débauche de la royauté. L'intrigue se passe en 1719. Louis XIV est mort et son petit-fils Louis XV est trop jeune pour assurer de suite sa succession, le pouvoir étant alors donné à Philippe d'Orléans. Ce dernier s'étant allié avec l'Angleterre et s'étant opposé à l'Espagne, le régent impose une politique irrespectueuse. Le film relate l'histoire de plusieurs hommes, celle d'un duc breton qui veut s'allier à l'Espagne pour renverser le pouvoir, celle d'un abbé lié à l'Angleterre qui influence le régent qui lui passe son temps à festoyer en méprisant la misère du peuple du dix-huitième siècle. Bertrand Tavernier livre une grande fresque intelligente reposant sur un scénario riche en rebondissements et en situations comiques pour traiter d'un sujet d'histoire qui pourtant devrait plus choquer qu'il ne prête à sourire. Le fait d'immiscer l'humour et la satire dans ce film permet de critiquer plus facilement des institutions comme l'Eglise et le pouvoir car même si le film donne l'envie de rire, il révèle la véritable nature de ces personnalités qui ne sont pas des modèles à suivre. Les acteurs du film interprêtent tous leur rôle de façon remarquable, Philippe Noiret est désopilant dans la peau du régent, Jean Rochefort joue le rôle de l'abbé brillamment avec hypocrisie et profit et Jean-Pierre Marielle remplit son rôle de révolutionnaire breton avec le talent que l'on lui connaît. Le film montre également que la guillotine n'existait pas encore à cette époque et le spectateur imagine avec effroi la souffrance des hommes condamnés à mort décapités avec une hache qui nécessitait plusieurs coups. Le réalisateur montre la décadence du pouvoir et de ses malversations, le final symbolique indiquant ce qui allait se produire soixante-dix ans plus tard: la Révolution. Bertrand Tavernier signe ici un grand film subversif et cruel.
Non seulement la fête commence, mais elle dure deux heures ! Tavernier est si fin, qu'il nous permet d'oublier l'aspect temporel, sans pour autant céder à la tentation des anachronismes. L'interprétation de Noiret, Rochefort, et Marielle, dont je craignais la présence pour leurs cabotinages légendaires, sont ici magistraux. Le scénario est fin, intelligent, et porté en image avec une ingéniosité tantôt drôle, burlesque, tantôt grave, portant à la réflexion. Jamais, on ne pense "c'est un film en costume" ; une réelle fluidité nous permet d'adhérer aussi bien à la cause de ce cher Pontallec, que de comprendre les étranges mécanismes de la Régence. Tavernier ne se contente pas de dresser un portrait immoral de la noblesse, il nous rappelle par une très belle scène finale, que la fête n'a pas commencé pour le peuple. Un instinct de révolution intelligent, qu'il n'est pas mauvais de sentir en une période d'obscurité financière...
Un film prodigieux , des dialogues pleins de verve et un trio Philippe Noiret / Jean Rochefort / Jean- Pierre Marielle absolument magistral ! Un tableau magistral, lui aussi , de la Régence , servi par une magnifique réalisation de Bertrand Tavernier dont c'est le deuxième film , passionnant !
Le meilleur film de Tavernier, et pour moi l'un des classiques du cinéma Français. A mi-chemin entre la farce et le drame, un tableau étonnament moderne, cynique, et profondément humain de la régence. La comédie de la vie, magistralement interprétée par trois très grands acteurs au sommet de leur art : Noiret, Rochefort et Marielle.
Cette production des années Giscard rappelle par sa note de modernité "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola. Un sérieux travail de documentation Régence estampillé 1974. L'amusement de l'équipe est perceptible (film et bonus). Jean Rochefort dans ses "vêtements sacerdotaux", Noiret en Philippe d'Orléans plutôt attendrissant, Jean-Pierre Marielle en marquis aussi déchu qu'allumé, tous trois toujours bien secondés offrent quelques scènes impérissables. On sent l'envie de canarder en restant à bonne distance de Tavernier (le look des chirurgiens !). Du côté féminin, Marina Vlady toute jeunette rayonne en prostituée "bien tombée", tout comme Christine Pascal qui s'immortalise en petites phrases souvent caressantes. C'est l'après Louis XIV mâtinée seventies corps et âme. Gravité de situation et volonté de jouir de la chair jusqu'à s'endormir "sur le morceau" (ne vomissent jamais)... Soupers à chaises renversées, chuchotements sous les nappes, une luxure à rebondissements, toujours discrète, presque distinguée. Seul le langage, valant pour la Régence et pour les seventies, peut être cru au risque de froisser certains tympans psycho-rigides. Quand la caméra fonce au plus fort de l'intime, on a un peu peur. Ce devait être ainsi dans cette Cour-là se dit-on à part guerroyer, ils avaient du temps... Aux premières loges la légèreté des puissants, l'extrême pauvreté du plus grand nombre, les trafics humains... Aucune ride en 2012 si ce n'est le graphisme du générique et le son. Qu'on raffole ou qu'on s'offusque de ce pan d'histoire revisité, le voyage est plus pimenté qu'une suite de dates à apprendre pour le lendemain !
Cette truculente chronique historique se déguste comme un bon cru ! Le film tente de percer la personnalité très complexe du régent Philippe d'Orléans dont le personnage incarné brillamment par Noiret est le centre du film. Ce dernier contrairement à ce qu'on raconte çà et là apparaît plutôt sympathique (même si ça se gâte à la fin). En comparaison l'abbé Dubois (Rochefort) est odieux et Pontcallec (Marielle) a tout de l'agité. A Noter Marina Vlady sublime en mère maquerelle ainsi que des scènes de bordel (les "petit soupers") filmées de façon intelligente et sans moralisme obligé. Un grand film dont on regrettera juste la séquence finale, ratée.
Donnez vous la peine d'entrer et que la fête commence ! déclame Philippe Noiret à la fin du film de Bertrand Tavernier. Ce film, co-écrit par Jean Aurenche, vaut plus pour son caractère historique et son interprétation irréprochable que pour ses scènes festives ( celles-ci font cinq minutes du film en tout et pour tout ). L'histoire se passe sous la régence de Philippe d'Orléans en 1719. Son conseiller l'abbé Dubois tente de contrecarrer le noble marquis de Pontcallec, un révolutionnaire breton...Tavernier réunit dans ce film la fameuse bande des grands ducs ( le solennel Philippe Noiret, le flegmatique et pourtant énergique Jean Rochefort et l'extravagant Jean-Pierre Marielle ), et le film n'est pas sans être doté de certaines qualités d'écriture ( certains dialogues sont cultes, imagés comme cette "carte de France", etc...). Malheureusement pour moi, j'avoue être resté un peu en dehors du film et l'ensemble m'a paru ambitieux mais inégal. Ce film fut récompensé par quatre oscars ( dont celui du meilleur scénario ) et on peut y apercevoir des acteurs tels que Thierry Lhermitte, Clavier ou encore Gérard Jugnot dans leur premiers rôles...A découvrir.
Jubilatoire chronique historique qu'offrait en 1974 l'ecclectique Bertrand Tavernier."Que la fête commençe" narre le destin de 3 personnages-clés dans la France de 1719.Epoque charnière appelée la Régence,où après la mort de Louis XIV,et alors que Louis XV était trop jeune pour régner,Philippe D'Orléans diriga le pays,entreprenant de profondes réformes,tout en se livrant à des orgies libertines indécentes,en comparaison du peuple vivant dans la faim et la misère.Loin de tout didactisme ou d'un cours historique,Tavernier propose une satire acerbe des moeurs de la France pré-révolutionnaire du XVIIIème siècle.Ce ton,savamment désinvolte est le meilleur atout d'une oeuvre qui parle pourtant de sujets graves(famine,peine de mort,duplicité,Eglise corrompue et lubrique...).Philippe Noiret incarne un régent lassé de jouer,désabusé au point de laisser son premier ministre cynique condamner à mort des innocents,tout en voulant devenir archevêque en étant païen!Rôle magnifiquement tenu par Jean Rochefort,vicieux comme jamais.Enfin,Jean-Pierre Marielle en marquis de Pontcallec,est l'empêcheur de tourner en rond.Idéaliste breton,qui croit pouvoir renverser le pouvoir avec ses seules belles idées.La reconstitution,tant au niveau des costumes que des décors,est parfaite.La véracité historique n'est jamais prise en faute.En 40 ans de carrière,c'est le meilleur film de Tavernier avec "L.627".