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Un visiteur
5,0
Publiée le 5 février 2018
Splendide film historique surement le meilleur de Tavernier. Réflexions sur le pouvoir et la mort. Certaines scènes sont inoubliables. Marielle incroyable et Noiret et Rochefort dans le rôle de Dubois c grand homme politique de la période de la Régence.
De la débauche, du cynisme, de la folle naïveté, que le 17ème siècle nous semble proche, et que les personnages nous parlent ! Des acteurs magnifiques qui s'en donnent à cur joie dans des rôles tous plus noirs et répugnants les uns que les autres, sans qu'on parvienne ni à les haïr totalement ni à en absoudre aucun, même les plus purs, qui portent en eux une part de noirceur. Un film jouissif et désespérant sur la nature humaine.
Le chef d'oeuvre de Bertrand Tavernier !!! il a réussi à nous présenter un régent attachant, proche de notre époque, magistralement interprété par Philippe Noiret, que l'on peut pleurer sans retenue, le régent est mort !, Rochefort superbe dans un abbé Dubois complétement loufoque et un marielle inoubliable dans les bottes du marquis crotté. Adieu Mr Noiret ! pour moi, vous restez le Régent, à jamais...
Un régal! Tavernier parvient à réunir, avec pour prétexte un épisode de la régence (la révolte d'un petit marquis breton contre le pouvoir central), trois des plus grands acteurs français au meilleur de leur forme. Rochefort, qui campe un abbé Dubois cynique et politique, est particulièrement remarquable, mais Noiret (le régent) et Marielle (le marquis breton) sont à la hauteur! Une nouvelle fois, Tavernier dresse un portrait tout en nuances d'une période historique, montrant la légèreté, l'ouverture d'esprit qui caractèrisent la Régence (après la mort de Louis XIV), mais également les scandales financiers et autres prévarications. A noter : les apparitions dans des seconds rôles des acteurs de la troupe du Splendid.
Noiret/Rocherfort/Marielle avec des dialogues signés J. Aurenche sous la direction de B. Tavernier, est-il vraiment d'en rajouter pour ce film indispensable ? Le cinéaste croque avec beaucoup de naturalisme une époque troublée en dressant le portrait de 3 hommes réunis par un complot qui passera par quelques péripéties savoureuses. Surtout, le cinéaste ne réunit jamais les 3 monstres à l'écran en même temps et fait d'une farce une satire du pouvoir aussi féroce que juste. Noiret est tout simplement magistral dans un rôle noble et torturé d'un homme qui enchaîne les nuits de débauche (très peu présentes à l'écran toutefois) pour choquer mais qui tente malgré tout de garder son humanité alors qu'autour, les valeurs vacillent. Rochefort compose un personnage bien peu recommandable, adepte de la manipulation tandis que Marielle régale comme rarement dans un rôle taillé sur mesure pour son ton et son esprit frondeur. Un film parfis un peu lent et obscur mais qui bénéficie d'une reconstitution soignée et d'une fin en apothéose qui frappe fort. Quand à B. Tavernier, sa mise en scène est un régal du début à la fin, entre travellings élégants et composition de plans redoutables. D'autres critiques sur
S'en donnant à coeur joie, le trio Noiret-Rochefort-Marielle se révèle excellent dans ce long-métrage réussi de Bertrand Tavernier. Celui-ci mélange allègrement et avec brio faits historiques et farce potache... Que la fête commence... aussi pour les spectateurs!...
Chronique amère de la cour du régent de France. Tavernier n'y va pas de main morte avec les personnages et situations (orgies, trahisons, obsédés sexuels, misère noire, ...). Réalisation avec pas mal de travelling caméra à l'épaule. Mais le meilleur du film c'est les dialogues qui sont ironiques et impertinents.
S'il est vrai que l'on peut-être au départ quelque peu surpris par le ton désinvolte de l'ensemble, il faut reconnaitre qu'au final cette oeuvre a de quoi séduire. En effet, Tavernier a réussi à rendre ce "Que la fête commence" vraiment étonnant de bout en bout, que ce soit par sa plume caerbe et souvent grincante qu'un non-conformisme fortement déclamé. De plus, certains moments sont assez irrésistibles, et il nous est assez plaisante de voir tous ces personnages s'affronter avec une telle aisance oratoire et un plaisir aussi communicatif. Noiret est excellent comme à l'habitude, mais étonnamment un peu éclipsé par ses deux compères Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Bref, un film vraiment (sur)prenant, plaisant et au fond assez instructif, qui va s'en plaindre?
un film qui montre cette période de l'histoire de France comme une grosse farce cynique mais pas forcément loin de la vérité. A voir pour son trio d'acteurs.
Noiret ne joue pas, il est et sera toujours ce Régent désabusé qui regarde passer avec bienveillance et bonhomie le crépuscule d'un monde. Un Régent tellement supérieur à la vieille noblesse -symbolisée par le pitoyable et gâteux Duc du Maine- qui redressera une France en lambeaux laissée par Louis XIV -qui s'est toujours méfié de ce neveu trop brillant- entre petits soupers libertins et ruine des agioteurs lors de la fantastique expérience du père de la finance moderne John Law. A l'heure des feuilletons écrits au kilomètre on savoure des dialogues brillants et cyniques (tu ne vas pas te mettre à croire en Dieu l'Abbé ? Non, bien sûr, mais quand je serais Pape, qui sait...). Un Rochefort qui en fait des tonnes et campe un Abbé Dubois plus vrai que nature (l’anecdote de l'Abbé sautant sur tous les meubles de la pièces est authentique comme la majorité des détails d'un film historiquement très bien documenté). Un Dubois cynique à l'ambition illimitée mais qui se révélera un très grand serviteur de l'état. Un Marielle flamboyant qui cherche sans espoir à ressusciter un monde qui s'en va : c'est un trio d'acteurs extraordinaire au service d'un des meilleurs films français. N'oublions pas une Christine Pascal qui campe une prostituée-femme fille-confidente (ne serais-ce pas la femme parfaite ?) miroir féminin du Régent. Trois destins à la foi nihilistes (Le régent sait que sa petite protégée ne lui fera pas revenir sa jeunesse, Dubois qu'il restera quoi qu'il fasse un petit abbé et Marielle que son monde a disparu à jamais) mais tellement humains. Seul petit bémol, la scène finale du carrosse où Tavernier le marxiste cherche à justifier une révolution impensable à l'époque qui ne viendra que 70 ans plus tard. Plus que cette vision qui se pose en juge d'une époque on retiendra le destins de trois personnages qui ont fait l'histoire sans s'en rendre compte et passèrent sans illusions mais avec élégance du Grand siècle à celui des Lumières.
Des dialogues flamboyants, des personnages truculents, des acteurs au sommet de leur art, une réalisation d'une justesse parfaite, cette comédie iconoclaste est absolument jubilatoire jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que nous rions d'un drame. Seul bémol: la révolution a-t-elle encore besoin qu'on la justifie?
Un nobliau breton réclame des comptes à Philippe d'Orléans qui occupe ses nuits en grivoiserie. Tavernier offre un tableau magistral et insolent des frasques intimes de la régence. Une fresque cocasse et pleine d'humour.
L'histoire de France, celle du Régent Philippe d'Orléans. Si on assiste peu à des batailles on est plongé dans les intrigues de Cour mais c'est surtout le jeu de Noiret, Marielle et Rochefort qui font de ce film un petit plaisir (dialogues très bien écrits pour ces personnages charismatiques). Le Régent est présenté comme un être sensible, qui préfère grâcier que punir, qui se lasse de ses hommes de Cour, qui préfère la putain la plus gentille etc en contradiction avec l'ambitieux abbé Dubois (un impérial Rochefort).
A ceux qui en douterait, Bertrand Tavernier flirte, au sein de son cinéma, avec la pensée surréaliste. Amoureux des écrits d’Aragaon, coréalisateur d’un film sur Philippe Soupault, l’œuvre de Tavernier renvoie au cynisme absurde des derniers films de Bunuel. «Que la fête commence» (France, 1975), deuxième long-métrage du cinéaste, situe son action au début du règne de Louis XV en se nourrissant d’anecdotes réelles glanées par divers historiens. Au terme de la régence de Louis XIV, l’Histoire des rois français opère un déclin qui mènera le pays à la Révolution. Tavernier, passionné d’Histoire, observe ce déclin et en formule l’hideuse décadence. Le Régent de France complote autour du roi avec l’abbé Dubois et pervertit les traditions sacrées en organisant de copieuses orgies dans ses appartements. Le style de Tavernier pour cinématographier ce monde en perdition est identique à celui de «L’horloger de Saint Paul». L’intrusion affective de la caméra dans les actions par un usage récurrent de la «subjective indirecte libre», d’après l’expression de Deleuze, permet de capter la vérité des scènes, de rompre la frontière du quatrième mur imposé par le théâtre. La pratique est d’autant plus vivifiante que dans le précédent film du cinéaste puisqu’ici les costumes et les décors d’époque installent de leur statut de pastiche une distance avec le spectateur. L’intrusion de la caméra au sein même des situations qu’opère Tavernier à de multiples occasions permet de retrouver la proximité qui manque aux films d’époque. De cette heureuse initiative d’approche, il reste des morceaux dans «La fille de d’Artagnan». La part surréaliste du film, notamment due aux dialogues, provient de citations véridiques. La présence de l’abbé Dubois, aspirant à monter de grade dans l’Eglise, qui n’est même pas baptisé, copule à vau-l’eau et jure sans cesse rappelle, dans l’idée des contrastes, le corps de ce bourgeois qui se rue dans la boue par passion pour une femme dans «L’âge d’or» de Bunuel.