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    Les 400 coups
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les 400 coups" et de son tournage !

    Le premier film de François Truffaut

    Les Quatre cents coups fut financé par les beaux-parents de François Truffaut à travers la société de production du cinéaste, les films du Carosse. Ces derniers avaient gagné beaucoup d'argent en 1959 en achetant les droits sur la France du film russe Quand passent les cigognes qui obtint un peu plus tard la palme d'or à Cannes. Le film coûta 40 millions d'anciens francs et en rapporta le double rien qu'avec les ventes de droit à l'étranger. Le premier film de Truffaut connut également un important succès public en réunissant plus de 400 000 spectateurs.

    La popularité des Quatre cents coups ne s'est pas démentie depuis. Ainsi, en 2001, le héros d'Et là-bas, quelle heure est-il ? du taïwanais Tsai Ming-liang regarde le premier long métrage de Truffaut à la télévision. Jean-Pierre Léaud fait d'ailleurs une apparition dans le film.

    André Bazin

    Les Quatre cents coups est dédié à André Bazin. Ce dernier avait recueilli et aidé le jeune François Truffaut alors qu'il traversait une période très difficile. Il était considéré comme un père par le cinéaste. Très influent critique de cinéma de l'après-guerre, c'est lui qui a lancé la carrière du réalisateur aux Cahiers du cinéma. André Bazin décède en 1958, le premier jour du tournage des Quatre cents coups dont il n'aura jamais vu aucune image.

    Jean-Pierre Léaud

    Jean-Pierre Léaud fut recommandé à François Truffaut par un de ses amis. Le jeune adolescent était le fils d'un assistant-réalisateur. Comme Truffaut plus jeune, il traversait une enfance turbulente ce qui les rapprocha tous les deux. Le cinéaste fut conquis par son côté "gouailleur" et l'engagea pour jouer le rôle principal de son premier film après plusieurs essais. Leur relation dépassera par la suite largement le cadre de cette aventure. En plus de la série des Doinel, Léaud joue dans Les Deux Anglaises et le Continent et La Nuit americaine. François Truffaut lui dédicace en 1969 son film L' Enfant sauvage.

    A noter, Jean-Pierre Léaud tenait un petit rôle en 1957 dans La Tour, prends garde!.

    La rupture

    La sortie des Quatre cents coups provoque en mai 1959 l'incompréhension des parents de François Truffaut. Ils ne se reconnaissent pas dans le portrait qui est fait d'eux dans le film à travers ce qu'en relate la presse. Le beau-père du cinéaste lui envoie une lettre de reproche auquel il répondra de manière virulente en déclarant :"Depuis la mort d'André Bazin, je n'ai plus de parents." Truffaut ne renouera des liens avec eux que trois ans plus tard.

    Genèse du projet

    En 1957, François Truffaut est contacté pour tourner une partie d'un film à sketch. Il s'attelle alors à un film sur l'adolescence, le mensonge de Bernadette mais le projet tombe à l'eau. L'année suivante, le producteur Paul Graetz lui demande d'écrire un long métrage sur l'enfance avec Jean Aurenche. Le courant entre les deux hommes ne passent pas et le film ne se fait pas. Pendant ce temps, Truffaut continue de s'intéresser à l'enfance. Il prend des notes dont une courte histoire intitulée la fugue d'Antoine autour d'un épisode de sa propre adolescence. L'idée refait surface quand après le tournage de ses deux premiers courts, sa belle famille accepte de l'aider financièrement. Il fait appel au scénariste et romancier Marcel Moussy qui après quelques hésitations accepte de travailler avec lui. Les deux hommes écrivent les Quatre cents coups.

    Pour pouvoir tourner, François Truffaut a désormais besoin d'une dérogation du CNC. Pour réaliser un film, il faut à l'époque avoir déjà effectué trois stages et avoir été trois fois second assistant puis trois fois premier assistant. La dérogation lui est accordé. Une fois le casting terminé, le tournage peut alors débuter.

    Autobiographie

    Les Quatre cents coups est un film largement autobiographique. Truffaut a connu une enfance difficile au point d'être enfermé dans centre d'observation des mineurs à Villejuif. L'histoire du mensonge raconté en classe est vraie aussi. Lui-même vivait avec sa mère et un beau père non pas fan d'automobile mais d'alpinisme. Le cinéaste s'est également servi d'anecdotes liées à l'enfance de son ami Robert Lachenay et à la personnalité de son interprète Jean-Pierre Léaud.

    Tournage

    Le tournage des Qautre cents coups fut un peu mouvementé par des contretemps. En plus du décès d'André Bazin, François Truffaut dut faire face à sa propre angoisse de ne pas être à la hauteur, à des coupes de courant lors des scènes dans l'appartement des Doinel, aux douleurs dorsales d'Albert Rémy ainsi qu'aux interruptions de la police. Une nuit le tournage fut arrêté pour tapage nocturne. Au moment de tourner la scène du cours de gymnastique dans les rues de Paris, un patron de bar eut à se plaindre de vol et des insultes de Jean-Pierre Léaud.

    Ce dernier n'est d'ailleurs pas en reste. Il s'est blessé à la main lors des scènes de l'imprimerie et a failli s'intoxiquer lors du tournage avec la photo brûlée d'Honoré de Balzac.

    Henri Decaë

    Pour tourner son premier long métrage, François Truffaut a préféré demander l'aide d'un professionnel expérimenté. Il a donc fait appel à Henri Decaë pour signer la photographie. Ce dernier avait tourné avec Jean-Pierre Melville sur Le Silence de la mer, Les Enfants terribles et Bob le flambeur. Il avait également collaboré avec Louis Malle sur Ascenseur pour l'échafaud et Les Amants et Claude Chabrol sur Le Beau Serge et Les Cousins. Le directeur de la photographie poursuivra son travail sur les films de Melville mais ne retravaillera pas avec Truffaut. Sur Les Quatre cent coups, Henri Decaë était le plus gros salaire de l'équipe devant le réalisateur et son co-scénariste.

    Doinel

    Le nom de Doinel ne fut attribué à Antoine qu'en plein milieu du tournage des Quatre cents coups. Jusqu'ici, le personnage était censé s'appeler Loinod, sans doute un hommage à Jacques Doniol-Valcroze dont la première partie du nom constitue un anagrame de celui du jeune adolescent. Doinel pourrait être un hommage à Jean Renoir puisqu'une de ses fidèles collaboratrices se nommait Ginette Doynel.

    Cannes

    Le Festival de Cannes tient une place très importante autour des Quatre cents coups. C'est de là qu'indirectement vient une partie du financement du film. C'est aussi là que naît son triomphe. La projection du film y est un immense succès et Jean-Pierre Léaud est porté à bout de bras à l'issue de la séance par une foule enthousiaste. Ironiquement, l'année précédente, François Truffaut s'était vu refusé son accréditation en tant que journaliste à cause de ses attaques répétées dans la presse contre cette manifestation qu'il jugeait sclérosée.

    Récompenses

    Les Quatre cents coups reçoit plusieurs récompenses venues du monde entier en 1960. Le film est même nommé à l'Oscar du meilleur scénario. Le prix le plus important reste cependant celui de la mise en scène obtenu au Festival de Cannes en 1959.

    Nouvelle Vague

    Les Quatre cents coups fait parti des premiers films manifestes de ce qu'on appelle déjà à l'époque "la nouvelle vague". François Truffaut rend d'ailleurs hommage à un de ses camarades Jacques Rivette puisque la famille Doinel va voir au cinéma Paris nous appartient. Ce mouvement se caractérise notamment par un goût pour les tournages en extérieur et le choix de sujets plus personnels pour les cinéastes.

    Casting

    Pour incarner les parents d'Antoine, François Truffaut a fait appel à Albert Rémy, acteur très prolifique dans les années cinquante durant lesquelles il a notamment tourné sous la direction de Jean Renoir dans French Cancan ou Elena et les Hommes, et Claire Maurier qui s'était surtout distinguée au théâtre.

    Georges Flamand qui joue le père de René a lui aussi était acteur chez Renoir sur La Chienne. Il a également tourné sous la direction d'Abel Gance dans La Venus aveugle. Pour incarner les professeurs, François Truffaut a fait appel à un comique de la télévision, Pierre Repp, et à un comédien aperçu dans le Jour de fete de Jacques Tati, Guy Decomble.

    Patrick Auffray qui joue René, l'ami d'Antoine, est repéré lors d'une série d'auditions organisées à Paris.

    La série des Doinel

    Les Quatre cents coups est le premier épisode d'une série de cinq films ayant pour personnage principal Antoine Doinel. Celui-ci est toujours interprété par Jean-Pierre Léaud que l'on voit passer progressivement de l'adolescence à l'âge adulte. Les quatre films suivants sont Antoine et Colette, un moyen métrage tourné dans le cadre du film à sketch L' Amour a vingt ans, Baisers volés, Domicile conjugal et L' Amour en fuite. Le dernier sert principalement de récapitulatif de la série et intègre de nombreux flash-backs des films précédents.

    Influences

    On retrouve dans les Qautre cents coups deux influences importantes. La première est celle des films de Jean Vigo et notamment de Zero de conduite où le cinéaste s'attache au quotidien d'un groupe d'enfants. La seconde est celle d'Ingmar Bergman. Elle est notamment visible dans le regard caméra final inspiré de celui de Monika qui avait fortement marqué les jeunes critiques des Cahiers du cinéma. Les photos de cinéma qu'Antoine Doinel pique dans les Quatre cents coups sont d'ailleurs celles d'Harriet Andersson dans ce même film.

    Recherches

    Pendant l'écriture du scénario des Quatre cents coups, François Truffaut a fait de nombreuses recherches autour de la psychologie de l'enfance et notamment de ceux dont le comportement était jugé plus difficile. Il a lu de nombreux ouvrages sur le sujet et consulté des spécialistes de la question. Il s'est ainsi rendu chez des juges pour enfant, chez le directeur du service de l'éducation surveillée au ministère de l'éducation nationale. Truffaut a également rencontré Deligny qui pratiquait des expériences avec des enfants autistes. Ce professeur lui a notamment conseillé d'abandonner la séquence de la rencontre entre Antoine et la psychologue telle qu'elle était dans le scénario. Truffaut la remplaçera pendant le tournage par une improvisation de Jean-Pierre Léaud.

    Apparitions

    Plusieurs personnalités de la critique et du monde du cinéma font des apparitions dans le film. Jean-Claude Brialy qui a apporté son soutien à François Truffaut pour faire le film est l'homme qui aide à chercher le chien d'une jeune femme dans la nuit. Cette dernière est jouée par Jeanne Moreau avec qui le cinéaste est déjà en relation depuis quelques années pour l'adaptation de Jules et Jim. Jacques Demy pour sa part tient le rôle d'un policier. Le critique Jean Douchet prête sa silhouette à l'amant de la mère d'Antoine que le jeune garçon surprend dans la rue. Quant à François Truffaut, il apparaît en train de fumer à la sortie du manège tournant.

    L'Assistant

    Le 1er assistant mise en scène de François Truffaut sur Les Quatre cents coups est Philippe de Broca. Ce dernier passe à la réalisation dès l'année suivante avec Les Jeux de l'amour. Il tournera par la suite de nombreux grands succès populaires comme L' Homme de Rio, Le Magnifique, L' Incorrigible et plus récemment Le Bossu avec Daniel Auteuil et Fabrice Luchini. Philippe de Broca avait aupravant été assistant sur Le Beau Serge et Les Cousins de Claude Chabrol.

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