Bon, je lis des critiques presses 5 étoiles qui disent que ce film est génial car il ne ressemble à rien de ce qu’on a pu voir ! Oui, bon, je n’ai jamais vu de mites en pull-over, ce n’est pas pour cela que si j’en voyais une je trouverai cela génial !
Avida c’est simple, c’est le film expérimental auteurisant moisi de service ! Parfois il y a un liant scénaristique ténu, parfois comme Tetsuo c’est plutôt une sensation, mais dans Avida rien ! Je ne vais pas trop m’étendre dessus d’ailleurs car c’est un ratage monumental. Un casting intéressant sur le papier, avec des figures variés comme Dupontel, Velvet, Fernando Arrabal, mais au final pour pas grand-chose ! Avoir des personnages excentriques c’est bien, encore faut-il en faire quelque chose, a minima ! Avida donne des séquences bizarres à ses acteurs, voilà, rien de plus à dire ! Pas de dialogues, une caméra qui reste très à distance de ses personnages, on pourrait avoir des acteurs de fortune je ne pense pas que ça se serait moins bien passé !
Le scénario est inexistant. Avida est une suite de séquences décousues à l’évidence auteurisante, esthétisante, quoique, mais rien de plus. On s’ennuie royalement, et j’adore ceux qui comparent ce mélange à du Bunuel ou à du Tati ! C’est réellement pathétique de ne rien connaître au cinéma à ce point ! Ici c’est faire de l’abstrait pour faire de l’abstrait, le film accumule des passages qui ne veulent rien dire, mais qui, pire, ne résonnent jamais entre eux ! C’est un assemblage patchwork qui ne touche jamais, qui n’émeut pas, qui ne fait pas rire, qui ne fait pas pleurer, et on tombe sur un final à rallonge qui rappelle bien l’inanité du produit ! J’en reviens ce que je disais en introduction : ce n’est pas parce que c’est original que c’est bien, et ce n’est pas parce que c’est abstrait qu’il y a un sens caché ! C’est peut-être juste que deux iconoclastes ont envoyé un pied de nez aux critiques intellectuello-bobos qui vont se creuser la tête pour trouver un sens ! Je ne suis pas de ceux-là, donc je me suis simplement ennuyé profondément !
Visuellement c’est là aussi très auteurisant, sans raison. Du noir et blanc, pourquoi ? Il n’y a pas de justification, d’autant que j’ai rarement vu un noir et blanc plus quelconque. Mise en scène minimaliste très maladroite (se mettre à distance des personnages si souvent, pourquoi ?), décors inutilisés (on a l’air d’être dans un zoo, mais finalement le contexte étant tellement mal décrit on n’en saura rien), et absence de bande son. Sans doute pour mettre en valeur des bruitages excessifs, mais c’est vain au possible car là encore, si chez Tati c’était justifié, ne serait-ce que par l’aspect humour et par le rendu de l’ambiance, ici c’est du pur effet de style auteurisant.
Bref, Avida est un gros navet qui tache, le film expérimental prétentieux à souhait ou iconoclaste à souhait, chacun choisira. Pour ma part détestant autant les films prétentieux que les essais iconoclastes dont je peux comprendre l’intérêt sur un format court ou moyen mais certainement pas en long, je ne peux guère donner plus que 0.5