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    Les Amitiés maléfiques
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Amitiés maléfiques" et de son tournage !

    Primé à la Semaine de la Critique

    Présenté à Cannes en 2006 dans le cadre de la Semaine de la critique, Les Amitiés maléfiques est reparti de la Croisette couvert de lauriers : Grand Prix de la Semaine de la Critique, Prix SACD (ex-aequo avec Pingpong de l'Allemand Matthias Luthardt, sans oublier le Grand Rail d'Or, récompense décernée chaque année par un jury de cheminots.

    Sang neuf

    Si on excepte Natacha Régnier et Malik Zidi (vu notamment dans Gouttes d'eau sur pierres brûlantes et Les Temps qui changent), le cinéaste a confié les rôles principaux à des jeunes comédiens inconnus formés sur les planches, à commencer par Thibault Vinçon (alias André), ancien élève du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, où il a eu pour professeurs Catherine Hiegel, Daniel Mesguich ou Denis Podalydès. C'est d'ailleurs lors d'un atelier avec ce dernier que le réalisateur l'a remarqué (le frère de Bruno Podalydès jouait le rôle principal de Vert paradis). Il a également fait un stage à la FEMIS sous la direction de Philippe Garrel. Alexandre Steiger (dont Les Amitiés maléfiques marque la première apparition à l'écran) et Thomas Blanchard (pensionnaire de la Comédie-Française) sont eux aussi d'anciens élèves du Conservatoire.

    Les intentions du cinéaste

    "Avec Marcia Romano, ma co-scénariste, nous souhaitions travailler sur les amitiés un peu troubles qui se nouent au moment de la transition entre l'adolescence et l'âge adulte. C'est une période de la vie où on évolue en groupes pour se rassurer face à l'immensité des choix qui se présentent. Je me souviens qu'en général une personne se dévouait pour assumer le rôle de chef et définir l'identité du groupe : il fixait les règles, prenait les décisions et attribuait un rôle à chacun. Ce qui m'intéressait, c'est que dans ce type de bandes, il n'y a ni coupable, ni victime..."

    Régnier, au-delà du "Paradis"

    La jeune femme qui gravite autour de la bande de garçons des Amitiés maléfiques est interprétée par Natacha Régnier, héroïne du premier long métrage d'Emmanuel Bourdieu, Vert paradis.

    André le magnifique ?

    Le cinéaste parle de son héros, le charismatique et mystérieux André : "Au départ, on souhaitait le présenter comme un tyran qui domine une petite secte d'adorateurs. Mais, très vite, on s'est rendu compte que son discours devait avoir un sens et, qu'à la limite, il fallait qu'on puisse y adhérer. En revanche, on a conservé le sentiment partagé par son entourage d'avoir et victime d'un abus de pouvoir... Mais en fait, André révèle la vérité aux autres : il peut faire exister les choses en les désignant et bouleverser la vision du monde des gens."

    André, la science de la fiction

    Emmanuel Bourdieu revient sur les relations complexes qui se nouent entre André et les personnages de son entourage : "(...)"les rapports décrits dans le film sont constamment ambivalents. L'humour d'André provient notamment de sa cruauté et de la violence de son injustice. Les gens viennent à lui parce qu'ils sont en quête de sens et que leur vie chancelle : en échange, André exige d'eux leur liberté et leur foi en lui. C'est en cela qu'il vampirise ceux qui l'approchent car il vit de la croyance et du regard admiratif des autres (...) Cela me fait penser à Wittgenstein qui disait que le seul fait de devenir le héros d'une histoire, même d'une tragédie, peut vous sauver. Pour moi, la puissance d'André tient à sa capacité à créer une mise en scène et une dramaturgie de la vie quotidienne pour en tirer un récit extraordinaire. C'est un constructeur de monde qui possède une faculté de fiction qui ne passe pas par l'écriture."

    Les nouveaux romantiques

    Le cinéaste parle de la dimension romantique d'André : "C'était un enjeu très fort, notamment par rapport aux choix musicaux. Avec Grégoire Hetzel, le compositeur, on s'est inspiré de musiciens comme Schumann ou Hoffmann qui témoignent d'un romantisme de l'excès, sombre et violent, et non pas d'un romantisme du renoncement. Cette musique dégage une énergie dépourvue de sentimentalisme qui correspond parfaitement au personnage d'André. C'est de là que vient sa noblesse : jamais il ne s'apitoie sur lui-même."

    Intellectuel Emmanuel

    L'action des Amitiés maléfiques se situe dans le monde de l'université, tout comme Candidature, le moyen métrage qui fit connaître le cinéaste en 2001. Un univers que connaît bien Emmanuel Bourdieu : fils du grand sociologue Pierre Bourdieu, il est lui-même normalien et docteur en philosophie.

    La belle équipe

    Emmanuel Bourdieu a fait appel à plusieurs collaborateurs qui figuraient déjà au générique de Vert paradis, comme la scénariste Marcia Romano et le chef-opérateur Yorick Le Saux (qui ont tous deux travaillé à plusieurs reprises avec François Ozon) et le compositeur Grégoire Hetzel, à qui on doit aussi la partition de Rois et reine de Desplechin.

    Clin d'oeil

    Emmanuel Bourdieu a confié un petit rôle, celui d'un metteur en scène de théâtre, à Eugène Green, le réalisateur de Toutes les nuits et du Pont des arts

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