Un sujet pas souvent abordé au Cinéma sous cet angle politique. Ce film m'a rappelé par certains côtés « Féroce » sorti en 2002 dans l'indifférence générale (3 salles à Paris). Par rapport aux présidents, sympathiques et lisses, représentés dans les comédies modernes du cinéma américain (« Le Président et Miss Wade » (The American President, 1995), « Indépendance Day » (1995), « Président d'un Jour » (Dave, 1993), « Air Force One » (1997)), ce président-là a vraiment de la consistance et son côté obscur. C'est une approche plus psychologique et moins divertissante de la fonction de président avec ses petits arrangements avec la morale, l'utilisation et la manipulation des médias (...et donc du peuple !). Un film dans la lignée de « Simple Mortel » (1991), « Les Associés » (Matchstick Men, 2002) ou « Le Maître du Jeu » (Runaway Jury, 2003) en terme de manipulation de personnages. J'ai été frappé en voyant le film par le soin apporté aux détails dans le scénario (la vie quotidienne des policiers chargés de la protection des personnalités, les petits services demandés à son fils par la mère du président, les starlettes qui offrent leur corps au président...) et dans la réalisation (le mobilier, les costumes d'apparat). A noter aussi un casting remarquable : Jérémie Renier, que j'avais découvert et adoré dans « Violence des Echanges en milieu tempéré » (2004) est encore ici parfait, tout comme Albert Dupontel. Par ailleurs, si l'on compare ce film avec « l'Ivresse du Pouvoir » sorti en début d'année, j'ai personnellement préféré l'interprétation de la juge Benoît par Florence Thomassin, très complice avec les journalistes et toute en retenue, à celle d'Isabelle Huppert dans « l'Ivresse du Pouvoir », plus caricaturale. Qui tire les ficelles (le président, son mentor, la juge, le jeune idéaliste, le trafiquant d'armes...) ? Qui manipule qui ? Qui aura le dernier mot ? Tel est le suspense qui anime ce film.