La Doublure est un Veber relativement simple, pas très mémorable mais pas désagréable non plus, un peu plat, et pas assez piquant en dépit d’une histoire prometteuse.
Le casting est comme souvent chez le réalisateur un atout de taille. Gad Elmaleh s’avère très convaincant dans la peau de François Pignon, il est drôle, léger, et surtout très juste, ne surjouant pas et ne s’enlisant pas dans le cabotinage outrancier. Face à lui Daniel Auteuil joue le méchant dans un film comique, cela lui va bien, et ses déboires sont très appréciables ! Quelques bons seconds rôles comiques, avec des récurrents du réalisateur comme Michel Aumont, Richard Berry qui reviendra pour L’Emmerdeur, et ici un casting féminin de charme ! Taglioni est un peu roide dans sa prestation, en revanche belle présence de Virginie Ledoyen, et Kristin Scott Thomas s’amuse visiblement beaucoup elle aussi !
Le scénario comme je l’ai dit était prometteur mais s’avère au final un peu trop superficiel. Pas beaucoup de rythme en partie centrale, un film qui avance assez laborieusement, en dépit de situations parfois très drôles, et d’une certaine tendresse morale bienvenue. Le film se veut gentil, peut-être un peu trop, et cela donne à La Doublure un caractère un peu mou, un peu « au milieu du gué », peinant à choisir entre l’humour noir qui aurait vraiment pu s’insinuer dans cette histoire, et le conte gentil qui n’est pas franchement suffisant pour tirer La Doublure de la comédie mineure.
En dépit de cela l’efficacité Veber est présente. Mise en scène dynamique, décors et photographie de qualité même si c’est un peu trop lisse parfois, avec une bande son trop discrète mais pas désagréable, quoique sans personnalité particulière. La Doublure n’est pas un ratage, loin de là, mais c’est un petit métrage qui passe sans retenir outre mesure l’attention, décontractant mais pas super imaginatif, qui s’oublie donc assez vite. 3 cependant car je ne me suis pas ennuyé et le casting est solide.