Orgueil et Préjugés est un film impressionnant, dans le sens où, adaptation d'un roman culte de la littérature classique anglaise, il parvient à mêler réinterprétation et personnalité visuelle intense, film d'auteur et divertissement pour enfants/ados/adultes. Un film pour tous les âges, modèle de romance, qui ne s'embarrasse pas des stéréotypes et codes scénaristiques habituels du genre, se plaçant déjà comme une pépite du genre, si ce n'est du cinéma historique en général.
Dès le départ, on se rend compte de la qualité de la reconstitution : actrices et acteurs, fidèles à l'époque, présentent un travail d'étude des moeurs de l'époque suffisamment approfondi pour qu'on s'y sente rien que par leurs mimiques et leur accent. Ils arborent des costumes tout aussi réussis, réalistes et riches en couleurs différentes, aidant son réalisateur, Joe Wright, a composer l'aspect pictural de ses plans.
Et si l'écriture est de grande qualité (les rapports entre les personnages, l'intrigue, la magnifique rhétorique des personnages, tout est très travaillé), on retiendra surtout sa mise en scène extrêmement soignée et d'une imagination débordante. Réalisant là son premier long-métrage, Joe Wright marque un grand coup et surprend son monde, avançant au public qu'il fait partie de cette nouvelle génération de petits virtuoses en herbe, promus à un grand avenir mais qui se cherchent longuement dans leur carrière.
Dès ce premier film, Wright nous amène donc des plans d'une grande ambition; outre l'évidente personnalité de sa colorimétrie et ses nombreux plans dignes de tableaux (le travail sur les couchers de soleil, les intérieurs et les grandes plaines est fantastique), c'est surtout pour sa représentation des mouvements de foule qu'Orgueil et Préjugés fascine autant qu'il divertit, le point culminant de cette gestion du monde se trouvant dans la sublime scène du bal, digne des plus grands auteurs, au plan séquence incroyablement bien tourné, qui gère admirablement bien les actions des personnages et figurants, terminant de poser son cadre réaliste.
Dès ce premier film, Wright nous amène donc des plans d'une grande ambition; outre l'évidente personnalité de sa colorimétrie et ses nombreux plans dignes de tableaux (le travail sur les couchers de soleil, les intérieurs et les grandes plaines est fantastique), c'est surtout pour sa représentation des mouvements de foule qu'Orgueil et Préjugés fascine autant qu'il divertit, le point culminant de cette gestion du monde se trouvant dans la sublime scène du bal, digne des plus grands auteurs, au plan séquence incroyablement bien tourné, qui gère admirablement bien les actions des personnages et figurants, terminant de poser son cadre réaliste avec une grande précision.
Ses plans sont tout aussi esthétiques qu'ambitieux : si la recherche sur les couleurs attestera d'une grande harmonie dans le choix de la colorimétrie, le degré de vie des réceptions, défilés et autres moments cérémonieux épousera presque le réalisme chirurgical des meilleurs romans de satire sociale, entraînant ses personnages et son spectateur dans une peinture soignée des moeurs de l'époque, avec le mépris et la distinction forcée des nobles et bourgeois de l'époque.
Au milieu de cela, Keira Knightley qui tente de se sortir de cette famille vendue au désir de devenir riche, tenue avec classe par un Doneld Sutherland touchante et très juste. Elle évolue avec ce même charme qu'elle a depuis ses débuts au cinéma, se rapprochant souvent de sa performance dans le Pirates des caraïbres de Verbinsky, tout en incarnant l'opposé de Darcy, rendu avec sobriété par un Matthew Mcfadyen au charisme inexistant, personnalité de brun ténébreux mollasson presque taillée pour son rôle.
D'une rare beauté visuelle, Orgueil et Préjugés nous présente une histoire d'amour peu commune, entièrement basée sur la fierté et les faux-semblants, tout en accumulant des personnages à la psychologie suffisamment profonde et travaillée pour approfondir les rapports qu'entretiennent nos deux héros, objet du désir de l'autre et du spectateur, qui ne prie plus que pour une chose, les voir enfin ensemble.
Un film charmeur, plaisant, beau et émouvant, visuellement magnifique et très intéressant dans sa manière de narrer l'histoire, qui aurait sûrement gagné à prendre quelqu'un d'autre pour interpréter Darcy; n'ayant pas lu l'oeuvre d'origine, il m'est impossible d'attester de sa fidélité au personnage originel, mais il manque, à n'en pas douter, de présence pour embrasser l'importance du rôle qui lui est assené. On est proche du grand film, comme l'atteste cette incroyable scène de marche autour de Darcy, où Knightley et Kelly Rilley marchent en se jaugeant autant qu'elles se jugent. A voir, une romance de référence.