Ben Stiller prend lui-même les commandes d’un film parodique relativement dynamique, se jouant de tous les aléas du cinéma, des acteurs aux équipes techniques en passant par la production, les agents et les scénaristes. Oui, ici, place au tournage d’un film de guerre, un tournage scabreux qui, faute de tourner en rond, prend des allures de camp de survie. Tonnerre sous les tropiques est malheureusement un film inégal. Oui, si le sujet traité, la manière dont il est traité, est originale, voire novatrice, la qualité des dialogues n’est pas très relevée. Si les effets visuels et les moyens mis à disposition de Ben Stiller sont remarquables, il n’en fait pas toujours un usage adéquat. Il en va de même pour ce qui est des acteurs. L’on préfèrera dès lors Robert Downey Jr, Tom Cruise ou Nick Nolte, à Stiller lui-même, à Jack Black qui en fait des tonnes ou encore au dénommé Alpa Chino, dont je ne me rappelle plus le nom.
Bref, tout commence, de manière relativement audacieuse et ingénieuse par une série de bandes annonces bidons, tendant à présenter les personnages que l’on suivra plus tard, soit des stars du cinéma ou de la chanson, tous présents sur le tournage de Tropic Thunder. En quelques mots, les caprices de stars, le manque de crédibilité du film, la mésentente entre les différentes parties entraînent le réalisateur et quelques autres larrons à propulser les acteurs dans un milieu hostile, tout le monde tombant nez-à-nez avec une nature inhospitalière et un cartel de la drogue locale. Bref, le tournage d’un film se transforme en véritable chemin de croix, tout en autodérision.
Inégal aussi, je l’ai dit, au niveau des dialogues, souvent peu subtiles. Parfois, cependant, Robert Downey Jr, maqué en black pour l’occasion, délivre quelques sorties amusantes, plus amusantes que le nihilisme du personnage de Ben Stiller face à la situation. La surprise vient cependant de Tom Cruise, d’avantage drôle de par son look et de par son parlé. Bref, Tropic Thunder est un film audacieux mais manquant de maturité, Jack Black en est ici le parfait exemple. L’on apprécie cependant la manière dont est décortiquée la filiale cinématographique découlant de la création d’un film, ou toutes les parties, comme mentionné, on leurs rôles à jouer.
Il est par ailleurs intéressant de décortiquer l’apport de chaque personnage au film en regard aux types d’acteurs qu’ils incarnent à l’écran. L’acteur oscarisé et toujours en quête de difficulté se récompensant par des prix prestigieux, le bouffon de comédie typées américaines, la star de rap US au cinéma et l’acteur d’action dépassé par les évènements, looser pour certains et star pour d’autres. Le rapport entre tous les protagonistes est donc là clé de voute d’un film qui caricature tout le monde, tout en offrant une certaines sincérité, qui mise sur la balance, l’emporte de justesse avec la finesse d’ours affamé, les répliques aux ras des pâquerettes et une grossièreté d’adolescents. 12/20