Meg Stuart propose une réflexion sur la façon dont la chorégraphie s'inspire du comportement des individus dans leur vie de tous les jours. Le film examine donc les postures naturelles du corps dans la société. La chorégraphe a choisi différents mouvements et a ensuite reproduit leurs infinies variations. Elle offre ainsi non seulement une observation du mouvement en lui-même mais également de l'état affectif, émotif et psychologique dont il est issu et qu'il entraine. Meg Stuart déclare qu'elle obtient ce résultat "à partir d'expériences de la vie réelle, en observant les gens dans la rue. Les marginaux m'intéressent particulièrement". Elle pousse sa réflexion pour observer surtout ce qu'on en prend en général pas le temps de voir : les microévénements du corps.
A l'initiative du projet, on retrouve la rencontre de deux disciplines : le cinéma et la chorégraphie. Pour mettre en lumière cette dualité, le réalisateur a utilisé deux espaces ; les espaces publics, comme le palais de Tokyo à Paris, le Schiffbau à Zürich ou d'autres extérieurs. L'appartement de Meg Stuart, situé à Bruxelles à quant à lui servi d'espace dit "privé".
Le titre Somewhere in between (que l'on pourrait traduire par "quelque part entre deux choses") évoque l'indétermination qui régit le film : celle des lieux (espaces privés / espaces publics), celle de l'identité de la protagoniste du film ou encore celle des situations ou des rapports entre les personnages, qui évoluent durant le long métrage.
Le film a été présenté pour la première fois pour le 57ème festival International du Film de Locarno, qui s'est tenu en Suisse du 4 au 14 août 2004.