Je n'en démords pas : Valérie Lemercier est douée. Nettement au-dessus de certaines actrices dites comiques du moment, comme les soeurs Lamy, pour ne citer qu'elles. Mais voilà, Valérie Lemercier en tant que cinéaste, j'ai donné deux fois. Et deux fois, je n'ai pas aimé. Pire encore, "100% Cachemire", film basé sur l'adoption, avait été pour moi une véritable torture. Comme je l'avais dit, "Palais royal" allait en quelque sorte constituer un juge de paix. Ici, pas d'adoption d'un enfant russe ou de bonne femme de cinquante piges qui doit retourner chez sa mère. Non. Ici, c'est la Monarchie qui en prend pour son grade. Bien plus que la Cour de Belgique, c'est la Cour d'Angleterre qui ramasse. Le personnage du Prince Arnaud, avant qu'il ne prenne ses fonctions contre toute attente, fait très largement penser à ce que fut le Prince Harry avant qu'il ne rencontre celle qui est aujourd'hui son épouse. La Reine Eugénia, avec ses tenues aux couleurs chatoyantes (jaune, rose, vert) et ses galures ridicules renvoie incontestablement à Elizabeth II. La princesse Armelle, quant à elle, et ça n'aura échappé à personne, rappelle de suite la Princesse de Galles, Lady Diana. D'ailleurs, Lemercier dresse d'elle un portrait d'abord flatteur et ensuite démoniaque. La faisant passer pour un loup déguisé en agneau. Mais ça ne s'arrête pas qu'à ça. Valérie Lemercier avait-elle un compte à régler avec Diana Spencer ? Où voulait-elle juste se marrer et descendre le temps d'un film une icône de son piédestal ? Allez savoir. Chacun se fera son idée. Le tableau étant exposé, on se dit alors que ce "Palais royal" avait tout pour être fendard. Mais ça ne prend pas. Ou très peu. Le début est extrêmement poussif. Et l'on y déplore la présence de Mathilde Seigner. Au final, on ne se souvient que du clin d'oeil aux Beatles lorsque les quatre potes traversent le passage piéton. Le film prend un peu de son envol dés lors que la princesse Armelle se transforme en pendant féminin de Machiavel. Mais ça reste trop gentil. Le vernis s'écaille un peu, mais ce n'est pas suffisant. Quand on y regarde de plus près, on s'aperçoit que le film n'offre que très peu d'humour acide. Alors que c'est ce que l'on attendait de lui. Ce que l'on retient avant tout, ce sont de bons numéros d'acteurs (exceptées Mathilde Seigner et Maurane) et des dialogues qui, à défaut d'être ciselés, sont quand même sympathiques. Il y avait bien mieux à faire.