Valérie Lemercier ne sen cache pas, elle a puisé son inspiration dans divers reportages de télévision, biographies et autres magazines consacrés aux têtes couronnées. Elle décide ensuite den réunir les banalités les plus grotesques pour tenter de construire une farce bouffonne sur fond de murs contemporaines. Le pari est audacieux car il est très difficile de réussir dans ce genre. Beaucoup ont essayé, beaucoup se sont cassés les dents. « Palais Royal », hélas, manque cruellement dinspiration car il singe son modèle grossièrement, sans inventivité, sans nuance, dans une narration où ne subsiste aucun suspense ou surprise, vu que tout ce qui y est raconté a déjà été mille fois relaté. On reste ici dans la moquerie de bas étage, vulgairement et platement pastichée, dans une suite de gags de mauvais goût éculés. Pour réussir à se moquer, il faut sans doute avoir de lamour ou de la compassion pour son modèle, sous peine de tomber dans la facilité de la méchanceté gratuite qui, hélas, fait loi dans ce « Palais royal ». Pour couronner le tout, lécriture, aussi bien des dialogues, des situations que des personnages, est bâclée, tombant uniquement dans le pastiche grossier, incohérent, très peu crédible. Comme exemple, le personnage de la princesse Armelle interprété par Valérie Lemercier, qui dans un premier joue les bonnes poires naïves et qui dun seul coup, extrêmement brutalement, se transforme radicalement en vengeresse antipathique, cynique, égoïste et lucide. Tous les comédiens sans exception se retrouvent broyés dans leur costume dartifice, dans leur dialogue sans nuance, dans leur situation sans volume. Même limmense Michel Aumont ne parvient pas à se dépêtrer de lhumour gluant qui règne dans ce récit. Valérie Lemercier a eu le mauvais instinct de croire que son seul talent pouvait labsoudre de ne pas céder à la facilité. Il nen est rien. Le spectacle est à tout niveau pitoyable !