Valérie Lemercier fait partie des personnalités humoristiques qui arrivent à perdurer sur le long terme et dont ses apparitions attirent toujours la curiosité des spectateurs, ainsi ses longs métrages sont assez rares mais vaut vraiment le coup d’œil, c’est ainsi que Palais Royal se présente comme son nouveau bébé, petit bijou dans l’humour burlesque et assez tordant réussissant haut la main l’exploit de marier à la perfection le style populaire et drôle, on regrette juste qu’elle n’est pas osée aller plus loin dans la satire. Palais royal ! est donc un film très plaisant, sorte de relecture de la vie de Lady Di avec la fameuse touche d’humour de Valérie Lemercier, ainsi voir un diadème tomber dans la soupe, un prince se balader en slip trop court…que de bons moments cassants ainsi le mythe du monde des souverains vu et perçu comme un monde sans faux pas. Palais Royal ! Est donc un film qui permet aussi de traiter des rapports ambigus entre les monarques et la presse à scandale le tout à base de gags comiques, de situations tordantes aidé d’un casting trois étoiles, insistant aussi sur la culture populaire au même titre que Podium, sauf que les deux réalisateurs ne partent pas dans la même direction lorsqu’il est question de parler de la misère sociale, Valérie Lemercier étant plus douce et prenant ce thème assez difficile au final a maitrisé, en utilisant le plus possible aussi la grossièreté, une de ses marques de fabriques, arrivant à faire passer tout ce jolies discours/gags par ses performances comiques qui touches aussi le comique de geste (ses traits clownesques cachent au final une femme qui quand elle veut peut être gracieuse.
Palais Royal est donc un film qui puise sa force dans son humour vachard et féroce qui rapproche le film de l’humour anglais bien connu et dont les français n’arrivent à égaler ou à comprendre. Ainsi alors que le film propose des gags certes drôles mais assez faciles, au fil que l’histoire avance et que l’on découvre une femme trompée qui va vouloir se venger, Lemercier propose une pléiade de gags encore plus irrésistibles, certes plus sombre mais beaucoup plus croustillants, relevant encore plus le niveau du film.
Chaque personnages du film possèdent une indication, un signe particulier qui lui est propre et qui permet d’apporter son lot de gags, ainsi on a droit à des archétypes (la belle-mère assez vacharde, la belle-fille soumise et cocue, le frère ainé ayant l’âme d’un futur roi et le fils cadet complètement à côté de la plaque, le meilleur rôle étant bien entendu celui de Armelle interprété par Valérie Lemercier qui s’offre ainsi son rôle en or parfaitement écrit permettant donc à la comédienne de se glisser de nouveau dans son personnage bien connu de tous de bourgeoise coincée, montrant à la suite de la découverte des tromperies de son mari la naissance d’une idole des temps modernes, appuyant encore un peu plus sur l’acharnement de la machine médiatique, on regrette cependant que certains personnages secondaires soient éclipsés dans la seconde partie, qu’est donc devenue Mathilde Seigner et Denis Podalydès, mais les acteurs offrent une très belle interprétation, on regrette que la cruauté des propos que le film véhicule s’applique plus sur les personnages que sur les situations, ainsi la scène où l’on voit la reine-mère payé un des paparazzis pour prendre sur le fait sa belle-fille ne surprendra personne, la charge que le film envoie sur ce type de médias et le rapport qu’entretiennent les familles royales avec eux restent assez superficiel, la réalisatrice en fait de même avec les initiatives caritatives et les talk-show de cet ordre-là, mais force est de constater que Valérie ne nous apprend rien de neuf là-dessus, en même temps dévoiler de nouvelles informations que la presse ne nous aurait pas montré aurait été difficile à glisser dans le scénario, se détachant un peu de son chemin initial, peut être aussi que la réalisatrice ne se sent pas aussi à l’aise lorsqu’il s’agit d’analyser ce monde qui bien que pas mal exploité par les journaux ne semble pas être connu de tout le public.
Merci Valérie Lemercier, merci de votre potentiel comique, capable de balancer des grossièretés de façon naturel, sans jamais tomber dans la vulgarité, Valérie Lemercier possède aussi de grand talent de dramatique qu’on arrive à voir dissimuler parmi les scènes du film un peu moins drôle, arrivant aussi à proposer un bon climat permettant à des comédiens comme Wilson, Vuillermoz, Aumont d’offrir des rôles magnifiques sans oublier la superbe Catherine Deneuve.
critique sur:cthiboy.blogs.allocine.fr