"Journal de L'Otaku Sensei, apprenti cinéphile et critique amateur sur Allociné et SensCritique; nous sommes le 6 Mai 2017, aujourd'hui, j'ai enfin découvert le film Watcmen: les Gardiens, film de Zack Snyder à qui l'on doit les spectaculaires Sucker Punch (2011), Man of Steel (2013) ou encore Bataman VS Superman: L'aube de la Justice (2016). Cela faisait longtemps que je tenais à découvrir ce film sur lequel ne cesse de pleuvoir des acclamations élogieuses le qualifiant ce film de l'écurie DC comics (Batman le Défi, Batman Begin, The Dark Knight...ect) comme l'un des meilleurs films de Super Héros de tous les temps. Je me suis donc attaqué à ce qui semblait être un bon gros morceau de choix de 2h45 sans trop connaître la nature du long métrage. Le film commence, très vite se succèdent les rues sombres et inquiétante avec la voix off d'un narrateur mystérieux puis vient alors la violence, le sang et une profond mélange de psychologie-philosophie, si intense et abouti que je ne saurais vraiment décrire. Aucun doute, je venais de découvrir en Watchmen un film de Super Héros unique en son genre, fin de citation"
Watchmen: Les Gardiens, adapté du comics éponyme d'Alan Moore et Dave Gibbons par DC comics, sorti en 2009 et réalisé par Zack Snyder (à qui l'on doit le film 300 sorti 2 ans auparavant), nous entraîne dans l'Amérique de 1985, en pleine Guerre Froide. Plus que jamais la tension est à son comble et la menace d'une 3ème guerre mondial nucléaire entre les Américains et L'URSS n'a été aussi présente dans l'air et les esprit. En ces temps sombres, la team de super héros costumés garante de la paix, les "Watchmen", poussés à la retraite par le gouvernement, doivent faire face au mystérieux meurtre d'un de leur acolyte: le Comédien". Tandis que les différents super héros, sous le choc, font face aux troubles idéologiques et comportementaux d'une société américaine déboussolée/révoltée, remettant en cause l'hégémonie du Super Héros, l'un des Watchmen: Rorshach, justicier cagoulé, décide d'enquêter.
Mais qui est donc l'assassin du Comédien ? Et si cet assassinat du héros n'était que le début d'une longue série de meurtres ? Qui tire les ficelles dans l'ombre ? Entre le Super Héros et l'arme nucléaire, ou est la vraie menace ? Le Super Héros est il un Dieu protecteur bienfaisant ? Un simple outil de propagande ??
Voilà pour le pitch global sans trop spoiler.
Verdict : Les mots me manque pour qualifier Watchmen: les Gardeins tant ce film est un véritable OVNI dans le genre film de Super Héros ! On avait jamais vu ça !
Très vite, dès les premières minutes de Watchmen, les points sur les i sont mit, le spectateur n'est pas devant un film de Super Héros Hollywoodien popcorn conventionnel avec ces justiciers en collant luttant contre des robots extraterrestre et des explosions à tout va façon Avengers/style Michael Bay. On y va pas par quatre chemin, avec Watchmen, la marchandise n'est pas celle que l'on attend, si le film pour l'étiquette "film de Super Héros, DC comics", le style est bien différent.
Watchmen pose ses marques, son originalité par son style; trash, violent, inquiétant, lugubre, à la manière d'un Thrilller policier, de film de gangsters moderne, de comédie noire à la Pulp Fiction ou Sin City d'un Tarrantino (on pourrait même penser qu'il s'agit d'un précurseur pour Kick Ass de Matthew Vaughn sorti l'année suivante).
L'histoire et le scénario du film sont tout sauf conventionnels, d'une profondeur et d'un niveau de réflexivité philosophique jamais atteint dans un film de Super Héros. Dans une complexité "hiéroglyphique", Snyder en parfait alchimiste parvient à, comme le dit le Dr Manathan à un moment: "fabriquer de l'or avec de l'oxygène" à travers les textes et les thématiques sous jacentes.
Si Watchmen pourra décevoir certains car (il est nécessaire d'avertir) le film est en fin de compte avare en terme de scène d'action réellement spectaculaires, l'intérêt de Watchmen n'est pas dans l'intrigue mais il s'agit bien d'un film de Super Héros axé dans un cinéma de personnage.
Dans la lignée d'un X-Men, Watchmen continu efficacement de questionner la place du Super Héros/du Surhomme dans la société humaine. Et Snyder, encore plus que B.Singer, parvient à donner une épaisseur psychologique des plus solides à ces protagonistes.
On regrettera malheureusement les quelques sacs de noeuds dans le développement des personnages, trop distants et énigmatiques pour que le spectateur puisse s'identifier pleinement à eux. D'une certaine manière, on peut dire que les personnages n'enlèvent jamais vraiment leur masque.
L'histoire est solidement bâtie de bout en bout et maîtrisée dans les détails, on sent que Snyder sait ou il va et ou il veut nous mener. Le film prend son temps pour nous présenter son univers fictif, nous familiariser avec ses codes, ses lois et d'installer des personnages tourmentés en conflit avec ces lois pour ensuite nous embarquer dans une série de mystères et une intrigue d'une imprévisibilité totale et pleine de révélations qu'on ne voit pas venir. Bien évidemment la longue durée du film sera peut être difficile à avaler pour quelques uns, l'action étant surtout de mise dans le dernier "acte", les séquences de dialogues sont nombreuses.
Snyder va presque jusqu'à imiter Pulp Fiction de Tarrantino dans sa manière de gérer le temps diégétique (temps de l'action dans le film) en insérant des flashbacks.
Le récit et l'Amérique fictif de 1985 sont réussis, Zack a parfaitement réussi à donner de la vraisemblance à son univers de Guerre Froide post guerre du Vietnam.
Dans ce contexte dramatique de manifestations et d'émeutes aux Etats Unis, le réalisateur, tout au long du film, propose une réflexion et une remise en cause du Super Héros et de la justice façon V pour Vendetta. Le Super Héros de Watchmen est un super héros métaphysico-politique.
Zack Snyder nous montre des super héros dépassés aux idéaux révolutionnaires (le personnage de Rorshach dénonçant la société américaine comme un caniveau gigantesque rempli d'ordures et corrompu). Si les Super Héros existaient, le cours de l'histoire aurait il été différent ? C'est la question que pose Snyder en revisitant les grandes périodes de crise avec l'ajout de super héros comme la guerre du Vietnam. Le film casse tout les mythes de Superman. Dans Watchmen,
le Super Héros n'est pas invincible et pas bon par nature (genre le Comédien dans un flashback qui va jusqu'à tirer sur une femme enceinte); ils sont tourmentés par leur pulsions au même titre que les citoyens ordinaires. Le film ouvre souvent le débat: le Super Héros contre l'arme nucléaire et Snyder laisse volontairement ce débat ouvert pour nous amener à réfléchir.
Cette mise en contexte nous fait vraiment revoir notre conception du super héros et ça, jamais un film ne l'avait fait aussi bien !
Et une telle réflexion peut compter sur une mise en scène des plus grandiose ! Par les grands moyens, les plans, le cadrage ou encore le traitement des couleurs à l'image, Watchmen parvient à nous saisir, à nous faire ressentir l'inquiétude, le malaise constant ressortant lié au parfum de débauche et de criminalité de ce New York fictif.
Bon, je vais m'arrêté là mais ce n'est qu'une analyse personnel; il y aurait tout une disserte à faire tant le propos du film est consistant.
Watchmen: les Gardiens est définitivement un OVNI parmi les films de Super Héros, du jamais vu ! Dans une Amérique alternative dans les années 80, Snyder revient au fondamental de la question du Super Héros. Entre film de gangsters, comédie noir, Thriller et film de Super Héros, Watchmen nous offre une oeuvre des plus intéressante du catalogue DC, Le Super Héros métaphysique et politique !
A voir.