Après un troisième opus ayant déçu la majeure partie du public, un quatrième film de la franchise Terminator ne semble que pouvoir remonter la pente, les fans criant qu'il est impossible de faire pire. Côté réalisation, ce n'est de nouveau pas un grand du domaine qui va rassurer le monde. Un certain McG, connu notamment pour son Charlie et ses drôles de dames, s'est vu confier la réalisation de ce quatrième opus intitulé Terminator : Renaissance. Encore une fois, un challenge traître s'adresse à ce troisième réalisateur pour quatre films, d'autant que son curriculum vitae ne laisse présager rien de vraiment palpitant. D'un autre point de vue, la saga Terminator dispose d'un potentiel suffisamment important pour être en partie actrice d'une éventuelle émergence dans la carrière du réalisateur.
Un important changement mérite d'être pris en compte, ce quatrième opus se déroule uniquement au cours de l'époque futuriste de la saga, au beau milieu d'un monde post-apocalyptique, où les machines ont déjà largement pris le dessus sur l'Homme, quelques années après le jugement dernier. Un cadre donc fascinant que le public attendait impatiemment et qui offre une cohérence scénaristique intéressante, empruntant une fois de plus des chemins inédits afin d'élargir encore l'univers de la saga. McG excelle honorablement dans sa mission de réalisateur et offre une fresque visuelle fort convaincante, une étendue aride et désolée, certes déjà largement abordée, mais qui a son lot d'importances et reste suffisamment crédible aux yeux du public pour apprécier le métrage comme il se doit. Econome en effets spéciaux, le film livre quelques séquences d'action efficaces et distrayantes, parfaitement bien menées, mais dans l'ensemble relativement convenues. En effet, le réalisateur semble prendre son rôle bien trop au sérieux, au point de ne s'accorder le droit d'inclure la moindre touche personnelle à ses séquences d'action. Il en résulte un spectacle nerveux, certes distractif, mais quasiment dénué de personnalité, malgré les efforts établis pour le côté contemplatif, ce qui est bien dommage.
D'un autre côté, McG prouve son infini respect pour le créateur de la saga. En effet, malgré certaines limites scénaristiques qu'impose le contexte du film, le réalisateur tient compte de la totalité des richesses de l'intrigue globale. Il n'en oublie rien et développe ses thématiques avec un bel enthousiasme. Il élargit encore le champ de réflexion général avec l'apparition d'un certain Marcus Wright, incarné par Sam Worthington, qui s'avère être une pièce centrale de ce Terminator : Renaissance. La réflexion sur le robot doté d'une conscience apporte son amas de richesses et semble relier deux entités pourtant opposées farouchement lors des précédents opus, une ambition propre au réalisateur et qui offre à son film une très belle crédibilité scénaristique. De plus, la fulgurante ascension de John Connor au sein de l'armée rebelle lui attribue une importance capitale, que le spectateur retrouve parfaitement grâce à un Christian Bale, physiquement conforme au charisme du personnage, mais auquel l'acteur semble ne pas accorder suffisamment de grandeur, laissant un rôle manquant cruellement d'intégrité. L'absence d'Arnold Schwarzenegger n'arrangeant rien à une réalisation dans l'ensemble peu inspirée...
Au final, Terminator : Renaissance ne permet pas vraiment à la saga de remonter la pente mais rechigne tout de même quelques ressources non négligeables. Malgré son aspect impersonnel et sa trop courte durée pour réellement décoller, ce quatrième opus révise avec dignité la mythologie initiée par Cameron et livre son amas de fulgurances visuelles, ornée d'action nerveuse et efficace. Et puis, d'un point de vue scénaristique, McG respecte fermement (trop ?) les fondements du mythe, il offre de belles idées et fait preuve d'un esprit d'innovation décisif, ouvrant encore la voie à de nouvelles histoires et assurant ainsi à ce quatrième opus une place honorable dans la saga.