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    Memories of Murder
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    4,3
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    444 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 26 avril 2013
    Memories of Murder, de Bong Joon-ho est un film rare, pour pas mal de raisons. C'est un authentique polar dans lequel on est sans cesse colleté à l'enquête, à ses rebondissements, ses interrogations, ses interrogatoires. De ce point de vue déjà, le film dénote une absence totale d'effets faciles, de tape à l'oeil: film sobre et limpide, il évite totalement l’esbroufe facile et la complaisance. La mise en scène, très efficace, sonne juste et claque comme les sons du petit matin dans un froid sec hivernal. De cette absence d'artifices naît une terrible proximité: nous sommes très proches de ces flics paumés et dépourvus d’inspiration; nous sommes très proches surtout, trop proches, de ces victimes humiliées gisant sur le sol froid des nuits ruisselantes de pluie, attendant dans une terreur muette la violation de leur corps, de leur esprit.
    D'une indiscutable drôlerie, le film aux accents parfois presque burlesque laisse cependant, de ce côté aussi, un goût amer. Ce quotidien tourné en dérision, ces petites manies pas tout à fait anodines, ces flics brutaux et bêtes , tous ces gens laissés pour compte, attardés ou ruraux crottés,laissent entrevoir une critique sociale , une pique acérée envers une société injuste et cruelle.
    Les décors sont d'une justesse et d'une simplicité sidérantes, le jeu de tous ces excellents acteurs aussi; plus vrais que nature, ils ne laissent s'installer aucune distance entre leurs personnages et eux-mêmes: chapeau!
    Finalement, ce film est un régal tout en distillant une certaine nausée: je suis ressorti conquis mais mal à l'aise aussi devant un film intrinsèquement dérangeant, révélateur qu'il est des failles et des limites de la condition humaine. Œuvre dédiée à l'erreur dans toutes ses dimensions, ce film est un sans-faute.
    Vutib
    Vutib

    135 abonnés 701 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 avril 2013
    Quelle claque !
    Ce film sud-Coréen signé Bong Joon-ho (qui a entre autre réaliser le très bon "The Host") est carrément époustouflant. Il prouve qu'il n'y a pas forcément besoin d'un budget Hollywoodien et d’innombrables artifices (explosions, fusillades ...) afin de mettre sur pied un excellent thriller. En fait, Memories of Murder surpasse tous ses homologues américains car il se veut réaliste, extrêmement touchant et impeccablement mis en scène. Ce film résume à lui seul les qualités indéniables que porte la nouvelle vague du cinéma sud-coréen. Mémorable portrait d'une police rurale crapuleuse et inefficace au possible, Memories of Murder s’appuie sur une enquête criminelle démente et extrêmement prenante. À la fois critique et parfaitement encré dans la réalité, ce petit bijou met en "confrontation" deux flics que tout oppose. L'un est maladroit et incompétent tandis que l'autre est méticuleux, logique et professionnel. Affiliés sur la même enquête, ils vont devoir "collaborer" tant bien que mal. L'intrigue est transversale et touche la vie personnelle de chacun, à travers des scènes émotionnellement fortes et très poétiques, comme seul le cinéma Asiatique sait en faire. La caméra subjugue par tant de maîtrise, les paysages agricoles enchantent. Les dialogues sont fins et souvent cocasses, car l'humour n'est pas de reste dans cet impeccable mélange de genres. L'ambiance se fait de plus en plus lourde, la tension est rapidement palpable. On est complétement scotché à notre fauteuil, devant les nombreux échecs qui ponctuent cette rude et violente investigation. Les acteurs sont tous parfaits, faisant preuve d'un naturel hors-du-commun. La musique est émouvante et se marie à merveille aux fragrances de cette œuvre.
    En ressort complétement hébété de ce film, qui est ma foi quasi-parfait. Simple, délicat, efficace, émotionnellement nuancé et déchirant, Memories of Murder saura trouver sa place au panthéon contemporain du 7ème Art ! Une claque je vous dis !
     Kurosawa
    Kurosawa

    578 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mai 2016
    Bong Joon-ho met en scène le récit d'une série de meurtres commis en Corée dans les années 80 en se focalisant sur l'impuissance de la police à trouver le tueur. La singularité du film est d'adopter un ton comique (en tout cas dans un premier temps) pour brosser le portrait de flics pas très malins, ancrés dans une campagne arriérée - représentation et critique d'une Corée provinciale très en retard sur Séoul - où le principal témoin, déficient, permet une poignée de scènes très drôles en même temps qu'il dégage une véritable inquiétude, laquelle présuppose son importance dans l'enquête. Mais là où Bong Joon-ho est redoutable, c'est qu'il ne se cantonne pas à un propos qui tenterait de justifier la succession de meurtres par l'incompétence des autorités mais mise plutôt sur l'intelligence du tueur, dont on ne verra jamais le visage (procédé repris par Fincher dans "Zodiac", film ressemblant beaucoup à celui-ci), qui déjoue également les méthodes plus sérieuses d'un policier venu de la capitale. Moins enclin à rire que ses collègues, il est pourtant tout aussi impuissant, comme si finalement l'échec de la police était moins liée à une question de compétence qu'à l'idée de fatalisme du lieu et d'amateurisme structurel. Combattre le Mal en personne dans une région sauvage qu'il connaît parfaitement tout en n'ayant pas à disposition des moyens scientifiques nécessaires (la Corée dépendante des Etats-Unis pour les recherches d'ADN), c'est le défi que ne parviennent pas à relever des policiers qui finissent par regarder les cadavres s'empiler, un constat qui glace le sang et qui finit par ne plus du tout faire rire le cinéaste (et le spectateur) dans une dernière demi-heure d'une noirceur terrifiante. "Memories of Murder" parvient avec brio à mêler une ironie grinçante à une tristesse émouvante, comme dans cet épilogue contemporain où l'acharnement d'un enquêteur, hanté toute sa vie par cette affaire, trahit une colère plus générale, partagée, celle de savoir que le meurtrier est toujours en vie. Un film ample, stylisé et impressionnant de maîtrise.
    septembergirl
    septembergirl

    601 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 décembre 2013
    Un très bon thriller, au ton bien particulier, à la fois cru, âpre, violent et burlesque. L'histoire policière est absolument prenante, servie par une mise en scène intelligente, soignée, rythmée, et par un jeu d'acteur parfait. Un film juste et bien ficelé qui s’avère tout aussi passionnant que le plus récent "Mother" pour Bong Joon-ho ! Un réalisateur qui, avec Park Chan-wook et Na Hong-jin, constituent les maîtres du cinéma sud-coréen !
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    680 abonnés 2 990 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 janvier 2019
    Si Memories of Murder est de l’ordre de la prouesse, c’est parce qu’il parvient non sans génie à réécrire les codes du polar par un jeu de décalage autant tonal que dramatique donnant naissance au plus complexe des labyrinthes, le labyrinthe de la banalité, d’un quotidien à visage normal qui n’éveille guère de suspicion. C’est un vaste concert discordant où plusieurs voix s’emmêlent sans jamais trouver une harmonie, comme une multitude de tuyaux qu’un même coude ne saurait joindre : le temps file à la manière de l’eau, la pluie efface les traces et inscrit le meurtre dans la nature. On entend gronder l’orage politique que le village, microcosme porteur du système sud-coréen, cristallise via ses cadavres et à travers les journaux. Memories of Murder opère donc un déplacement, se définit comme le hors-champ d’un temps de rupture avec la raison et de l’apparente mainmise de l’homme sur son environnement. Flamboyant.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    75 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 septembre 2017
    Les deux autres films que j'avais vu de Bong Joon-Ho m'avaient fais fortes impression ("Snowpiercer" et "Okja") mais ce n'est rien à coté de "Memories of murder" qui m'a mis une véritable claque. Déjà la réalisation de Bong Joon-Ho est d'une maîtrise absolue. Le réalisateur coréen parvient à instaurer une ambiance super sombre la limite du sordide en proposant des scènes de tension qui clouent le spectateur à son fauteuil. Visuellement le film est d'une grande beauté et chaque plan est conçu avec une grande maîtrise. Si le film sert avant tout un propos très sombre, il les contrebalance à merveille par des moments d'humour superbement bien amenés. Jamais un film ne m'a à la fois autant fait rire et à la fois fait peur surtout que l’utilisation est toujours totalement justifiée et ne nuit jamais au bon déroulement du film. Cela est du à l'écriture qui est d'une grande justesse, proposant un scénario très bien équilibré, qui manie à merveille les changements de ton et de rythme. Le film développe plusieurs thématiques très intéressantes et développent à merveille ses personnages notamment le duo de flics qui sont hallucinants de justesse et sont servis par d'excellents interprètes. Je pourrai parler encore longtemps de toutes les trouvailles visuelles du film et de la richesse de ses thématiques tant ce film m'a totalement subjugué. "Memories of murder" est un film grandiose, brillant qu'il faut absolument voir tant il atteint pour moi un niveau rarement atteint.
    Truman.
    Truman.

    226 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 août 2013
    Non seulement un de mes films préféré mais aussi l'un des meilleurs films Coréen et l'un des meilleurs Thriller qui existe a mes yeux !
    Memories of Murder parle de l’enquête policière sur le tout premier serial killer en Corée du Sud .
    Inspiré d'une histoire vraie qui se déroula dans les années 80 on voit des policiers désabusés et inefficace face a ce meurtrier, des flics qui sont prêt a balancer un innocent en prison et l'accuser des crimes pour passer pour des flics efficaces . Une enquête qui patauge ou les méthodes les plus inhabituel seront mise en oeuvre pour arrêter le coupable .

    Le tout est agréablement saupoudré d'humour, un humour génial qui empêche le film de sombrer dans une certaine noirceur.
    Les acteurs jouent beaucoup a la réussite de ce film, tous aussi géniaux les un que les autres, une démonstration de talents en tout genre, Song Kang-Ho aussi drôle que violent et Kim Sang-kyung qui démontre un talent dramatique intense, surtout sur la fin ou rien que son regard dira absolument tout .

    L’enquête est prenante du début a la fin , captivant et sans la moindre seconde de répit , pas la moindre seconde d'ennui ce qui rend ce thriller palpitant .
    Coté photographie c'est juste sublime , pas la moindre erreur .

    Il y a ensuite la fin, elle risque de décevoir certaines personnes mais a mes yeux c'est la que tout se joue et c'est là que l'on voit a quel point le réalisateur est talentueux , au contraire de "Zodiac" de David Fincher ou il prenait la liberté de donner son point de vu ici Bong Joon-ho le réalisateur ne donne rien il nous laisse face a la réalité total des faits .
    C'est ça qui rend la chose encore plus dramatique et intense , le fait de voir la triste vérité sur cette enquête .

    D'une puissance phénoménale Memories of Murder est un thriller puissant qui nous prend au tripes, drôle , émouvant et touchant munie d'interprétation exceptionnelle .
    Guimzy
    Guimzy

    168 abonnés 467 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 août 2013
    Depuis le Seven de David Fincher, le thriller policier s'est plus ou moins formaté sur ce modèle pour ne produire qu'une infinité de films sans grande saveur, qui peinent à s'affirmer comme du grand film. Mais dans le pays du matin calme, une perle apparaît. En effet, avec Memories of Murder, son deuxième film seulement, Bong Joon-ho dynamite le thriller autant par sa mise en scène que par sa structure en strates qui repense complètement la façon de raconter une enquête policière. Le résultat est assez surprenant et influencera des grands réalisateurs tel que David Fincher lui-même, avec Zodiac. Joon-ho nous démontre qu'il est doté d'une extrême habilité à mélanger les genres, comme c'était le cas aussi dans Barking Dog, mais là il fait encore plus fort. En partant d’un fait divers sordide, l’enquête à la poursuite du premier serial killer officiel de Corée redéfinit les codes du genre pour mieux leur faire côtoyer d’autres espaces d’expression. Ainsi la structure du film est un mélange de frustration et d'absurde. Frustation car les éléments habituels de l’enquête policière sont ici repensés, jusqu’à ne plus s’inscrire du tout dans le schéma que nous sert Hollywood depuis une dizaine d’années. Absurde car le film s'avère drôle à travers cette enquête pourtant ignoble de viols et de meurtres sur de jeunes filles. Et c’est en ça que Bon Joon-ho fait fort : il parvient à créer une ambiance que le spectateur ressent comme naturel, pour le pousser ensuite à analyser ses propres réactions instinctives. Et c’est à travers cette replongée dans l’expérience cinématographique vécue que le film dévoile finalement son cœur. Il s’agit d’un enquête mais avant tout d’un portrait au vitriol, non seulement de la police coréenne, mais de tout un pays. Car oui, Memories of Murdr est avant tout une dénonciation de l'incompétence de la police des petites villes dans les années 80, avec des agents aux méthodes peu orthodoxes d’un autre temps, responsables de violences inacceptables et dont la principale qualité était de savoir maquiller leurs dérapages. Ainsin nous sont présenté un duo de policiers qui fait très good cop/bad cop mais s’en éloigne immédiatement par leur bêtise. Très vite, Bong Joon-ho tourne en ridicule le fameux “instinct policier” véhiculé par le cinéma américain, à travers le personnage incarné par Song Kang-ho, et ce jusqu’au final extrêmement émouvant pour mettre en lumière le pathétique de la situation. Ainsi, en plus d'être une critique de la police locale, Bong Joon-ho fait aussi passer la Corée du sud pour un grand enfant incapable de s’assumer tout seul. La reconnaissance d'ADN, technologie que les coréens n'avaient pas à l'époque, doit être envoyée en Amérique qui est dès lors, leur seul et unique espoir. Et la démonstration est passionnante car elle est le fruit d’une écriture d’une finesse assez remarquable. De plus, le réalisateur prend bien soin de la qualité de ses personnages, qu’il ne va cesser de faire évoluer afin de créer l’émotion. Chaque plan, chaque scène est un changement d'état d'âme et d'esprit pour les policiers avançant lentement dans l'enquête. Ainsi, par l’élégance de sa mise en scène, la très bonne gestion du rythme de sa narration, la construction de ses personnages jamais figés ( comme l’évolution de l’inspecteur de Séoul incarné par Kim Sang-kyeong, bouleversant dans le final ), ses moments où le temps semble s’arrêter, la richesse de son propos qui dépasse largement le cadre du thriller et son ampleur dramatique, Memories of Murder est un petit monument du cinéma sud-coréen, passé malheureusement un peu inaperçu, mais vaut son pesant d'or.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 324 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un film d'une remarquable maîtrise où cette histoire de flics médiocres sait vite prendre une dimension tragique d'une rare intensité. Le propos est d'une justesse troublante et le regard d'une vérité confondante. On ressort de ce "Memories of murder" tout chamboulé. Plus qu'un régal, une merveille.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 septembre 2015
    Encore une fois les coréens frappent fort avec ce Memories of murder. Ça commence directement, sans introduction, ce qui m'a assez déstabilisé, mais quand l'intrigue est lancée le film devient vite très intéressant. Il l'est car original : les moyens des policiers sont risibles, ceux-ci sont assez ridicules et désemparés, réduits à fabriquer des preuves contre les suspects. Ensuite le film se passe à la campagne, avec une météo très nuageuse, donc son esthétique est très sombre et terne. L'histoire, d'autant plus qu'elle est inspirée de fait réelle, est glaçante, frustrante et haletante. L'interprétation est au sommet et la fin est...waouh.
    Un excellent thriller coréen, à voir.
    Florian Malnoe
    Florian Malnoe

    119 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 août 2015
    Me refaisant actuellement tous les classiques et renommés polars sud-coréens de ces dernières années je dois dire que "Memories of Murder" est ma première semi-déception. La tension dramatique ne prend qu'à la toute fin (belle fin, il faut l'avouer), l'intrigue manque de souffle et ne renferme aucun moment véritablement marquant à par les 10 dernières minutes et les personnages manquent de crédibilité et font même assez clichés. Et ce n'est même pas à cause du côté burlesque du film, assez minime finalement. (Même si la piste des poils pubiens est grotesque). J'ai trouvé cette intrigue beaucoup trop plate et linéaire pour intéresser véritablement, surtout sur un durée de bobine de plus de heures qui nous étiole l'enquête comme pas possible. La seule véritable force de ce film vient en fait de sa fin qui ne donne pas l'identité du tueur et donne un suspense vain. Ce qui reste frustrant après tous les efforts accomplis et les pistes suivies. A retenir quand même cette manière de nous montrer à quoi s'ont prêt les forces de l'ordre du Pays pour boucler une grosse affaire qui les dépassent. Sinon côté interprétation c'est très bien mais pas aussi marquant que ce dont on a eu droit dans 'J'ai rencontré le diable" ou "Olb boy". Bref, un thriller un peu faiblard je trouve, avec une réputation un poil surfaite à mon goût. ça reste pas mal mais en faire un "chef-d'oeuvre" bien en dessus des productions hollywoodiennes du genre, non. Le cinéma coréen a fait déjà nettement plus intense, profond, et marquant selon moi.
    Cinememories
    Cinememories

    479 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 juillet 2017
    Après « Baking Dog », le coréen Joon-Ho Bong met de côté la comédie pour mettre en scène un polar d’exception. S’inspirant des faits réels où les crimes, ainsi que le tournage, ont eu lieu, il s’agit d’une affaire qui résonne comme inaboutie dès lors. Le premier Serial Killer ne laisse que dégâts et désolation sur son passage, enchainant les victimes sur un rayon de deux kilomètres… Rien que le contexte de l’enquête suggère bien des doutes, sachant que toutes les forces titanesques ont été mises en place pour mettre un terme à ce drame.

    Pour commencer, on nous baigne dans cet univers sinistre de la Corée du Sud. A la fin des année 80, la situation politique entre les deux Corée est tendue. Et alors que le décor est rural, on insiste fortement sur le quotidien des civils, formés à affronter l’éventuelle menace du Nord. Pourtant, on regarde attentivement ces paysans, ces ouvriers, ces policiers. A aucun moment, on ne ressent de la crainte et de la sincérité. La culture occidentale y est certainement pour quelque chose, ou il peut s’agit de cette période post-guerre qui induit un relâchement général. Ces habitants, loin de la capitale et de l’urbain, vivent et se contente de ce qu’ils ont à leur portée.

    Vient alors le nœud temporel où le profilage est inconnu des détectives déjà présents. Ils répondent aux noms de Doo-man Park (Song Kang-Ho) et Cho Yong-koo (Roe-ha Kim). Le premier fonctionne à l’instinct et le second avec ses pieds, littéralement. Ils emploient des méthodes archaïques, digne de la corruption pour arriver à leur fin. On passe des interrogatoires musclés à l’usurpation même de sa propre motivation. Park développe tout de même peu à peu une expertise, cas d’école, et qui aura le mérite d’être irrationnel par moment. C’est dans ce genre de moment que l’intrigue induit chez le spectateur le sentiment qu’il faut exploiter au maximum chaque piste. Mais la réalité est une histoire qui ne dépend pas de lui, mais de ces seuls protagonistes, entêtés à qui ont affectionne tout de me le succès.

    De plus, le manque de technologies, auxquelles ils ne sont pas familiarisés les empêche d’avoir l’esprit critique. C’est sans doute ce que le metteur en scène induit inconsciemment dans son cadrage et rythme. Inoffensif de départ, on pousse alors à l’attachement et la compréhension de cette équipe. Les enjeux sont réels, et on insiste bien sur le contraste qu’illustre les cadavres au beau milieu de champs vides, où le vent glisse sans cesse et sans remord. Par ailleurs, énormément de plans fixes, quelques fois coexistant avec des plans séquences d’une lourdeur prononcée. Le recul est donc apporté par le détective urbain Tae-yoon Seo (Kim Sang-kyung) qui vient faire avancer les choses. Tout au long du récit, on dresse alors le portrait du criminel. Il est patient, méthodique et serein. Tout porte à croire qu’il est comme tout individu que l’on croiserait quotidiennement. Le plus ordinaire de tous est donc le mieux placer pour organiser ses crimes, malgré ses habitudes psychotiques. On ne part pas avec grand-chose dans cette affaire qui peine souvent à proposer des indices ou des preuves irréfutables. Les suspects s’accumulent alors et beaucoup de contradictions viennent semer un doute permanent chez les enquêteurs.

    Ainsi, on s’amuse dans cette aventure. On s’amuse à vouloir gagner, chercher la vérité sans réellement l’atteindre. On frôlerait presque le statut de fiction par moment, mais chaque rebondissement nous fait oublier à quel point la loi de Murphy représente une force naturelle et spirituelle indéniable. Bien que le récit construit une belle chambre à idées, on réinvente le genre du polar sur des soupçons d’émotions, notamment de frustration. Dès lors, l’implication reste totale et on ne se prive pas d’éprouver de l’empathie. Face à autant d’inégalité, caricature sociétale d’une Corée divisée au cœur même de sa culture, on ne peut que se placer dans le cœur des plus faibles. Toute la réflexion de ce film consiste à savoir identifier cette catégorie, de comprendre comment le dominant opère et appréhende ce monde cruel.

    Dorénavant, « Memories Of Murder » est incontournable dans les grandes enquêtes du grand écran. Son réalisateur relève le niveau du cinéma coréen qui conforte sa place dans le domaine du thriller. Il s’agit d’un choc de culture qui porte le thème de la violence à son comble. Joon-Ho Bong joue ainsi avec les codes du polar et installe un ton sombre, décalé et burlesque qui reflète avec nostalgie l’hystérie des acteurs. Il dépeint, avec générosité, le symbolisme d’un genre en pleine renaissance !
    tixou0
    tixou0

    692 abonnés 1 994 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 5 juillet 2017
    Une intrigue qui aurait sans doute pu donner quelque chose de pas mal (avec une non-fin habile). Sous d'autres cieux. Mais là, franchement... Ne suis jamais entrée dans ces "Memories of Murder", cultivant la noirceur pour la noirceur (comme la pluie, pour la pluie) - sauf avec malaise (la femme coréenne, du moins en 1986, et zone rurale... quelle pauvre condition..), et même dégoût (que de violence gratuite chez ces policiers bas-de-plafond... même le "gars de Séoul" qui vient à leur emboîter le pas, et même à surenchérir...). Quant au jeu ampoulé des interprètes, l'indulgence de départ cède rapidement devant l'énervement.... Quelques jolis cadres au positif : bien peu au bilan, même simplement formel (on pourrait par exemple déplorer le montage souvent incohérent) ! Me demande s'il n'y aurait pas quelque forme d'aveuglement (voire de snobisme) à porter aux nues le cinéma asiatique, juste parce qu'il est asiatique !...
    lolohap
    lolohap

    6 abonnés 114 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 septembre 2012
    Alors là, je suis vraiment très surpris, car je suis quelqu'un généralement bon public qui aime les films avec intrigues, plutôt psychologique et subtile. Avec un film coréen qui a autant de bonne critique, je me suis dis que je ne prenais pas bcp de risque. Mais là, je tombe de haut !! Le coté prévisible du scénario et la bêtise des inspecteurs m'a dérouté dès le premier 1/4d'heure, mais j'ai espéré jusqu'à la fin un dénouement inattendu qui allait me surprendre et expliquer les si bonnes critiques que le film à pu recevoir ...Le générique est arrivé et j'attends toujours d'être surpris .... Franchement, si ce film n'était pas coréen, je pense qu'il ferait parti des séries B du cinéma .... Il n'y a aucune finesse et surprise dans le scénar ... c'est affligeant. Au temps de FBI portée disparu, RIS police scientifique, le film paraît complétement dépassé et surtout on a l'impression d'avoir les pieds nickelés, tellement chacun des pistes semblent vraiment foireuses. Vraiment je tombe de haut !! Quelle déception !!. Je ne comprends vraiment pas les gens qui apprécient. Est-ca par snobisme culturo-intellectuel ... Ca fait sûrement bien d'apprécier le cinéma coréen dans un certain milieu, quelque soit le contenu ...
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 juin 2014
    J'attendais un peu plus de ce second film de Bong Joon-ho, qui confirme après Barking Dog qu'il est un cinéaste du décalage, de la satire noire et plus généralement du mélange de genres. Un procédé qui demande un dosage chirurgical, au contraire d'un produit brut (comme peut l'être, dans le genre, un Se7en) qui se met quant à lui au service d'une cause moins complexe et moins plurielle, sans que cela soit un mal bien entendu. Je préfère, généralement et à certaines exceptions près (comme A Clockwork Orange, mais n'est pas Kubrick qui veut), les œuvres de la seconde catégorie, car l'équilibre peut vite s'avérer précaire lorsqu'un cinéaste s'essaye à un exercice tel que celui de Memories of Murder, plutôt mais pas à cent pour cent réussi. La satire passe cette fois par une enquête criminelle sordide menée par des services de police dépassés, au milieu des années 1980. D'une part, on note que Bong Joon-Ho se désintéresse assez de la situation politique (la Corée subissait à l'époque un autoritarisme militaire) pour se concentrer sur ses répercussions sociales. C'est ce que dit principalement Memories of Murder, par son burlesque habile et son ironie assez mordante ; la vésanie d'une société qui finit par générer des psychopathes. Mais si ces déviances sont regardées comme ultra-fréquentes grâce à des personnages fréquemment névrosés ou hystériques, l'ensemble social est si déconstruit que Bong Joon-Ho ne semble pas vouloir en donner une image trop définitive, comme si ce naufrage collectif était la conséquence d'une erreur et non nécessairement de la noirceur de notre nature. Car oui, l'erreur est au centre de la réflexion, symbolisée par ces flics expéditifs et d'une bêtise qui leur coûtera cher. Conclu par l'épilogue avec adresse, ce constat assez triste sur la faiblesse humaine est pertinent et bien amené vers un climax puissant où le drame prend enfin l'envol que j'espérais. Malheureusement, j'ai été dérangé par des bruits extérieurs vraiment déconcentrant à ce moment fatidique du visionnage, précisément censé être celui où le film et ses réflexions atteignent leur acmé en même temps que l'impression produite sur le spectateur, ce qui explique sans doute ma semi-déception. Mais quand même, j'ai le sentiment que l'hybridisme de Memories of Murder retarde sa montée en puissance, et que si la palette d'émotions générée est large (amusement, gêne, colère, déception, tristesse...), celles-ci ne nous sont pas assez profondément injectées. Techniquement, sinon, Bong Joon-ho n'a pas la virtuosité de son confrère Park Chan-Wook, mais sa mise en scène s'est considérablement enrichie et le tout est très propre, ainsi que très joliment photographié. La B.O. est elle-aussi dosée au millilitre, et c'est dans le fond que cette fable sociale déchirée entre plusieurs registres, a échoué à m'offrir autre chose qu'un bon long-métrage.
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