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    Attila Marcel
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Attila Marcel" et de son tournage !

    Premier long … ou presque

    Habitué aux films d’animation avec Les Triplettes de Belleville (2003) et L’Illusionniste (2010), Sylvain Chomet signe son premier long-métrage filmé en prises de vues réelles avec Attila Marcel. C’est grâce à sa première expérience en la matière sur le film collectif Paris je t’aime (2006) que le cinéaste a pris goût à la mise en scène (hors films d'animation).

    Casting initial

    Yolande Moreau a été pressentie pour incarner le rôle de Madame Proust. Sylvain Chomet aurait alors retrouvé l’actrice césarisée qu’il avait dirigée en 2005, le temps d’un sketch, sur le film collectif Paris je t’aime (2006). Après la défection de l’actrice, le rôle a dû être remanié par le réalisateur au moment où Anne Le Ny l'a repris : "Le personnage de Madame Proust s’est développé différemment, en fonction de la sensibilité et la vision très forte qu’Anne [Le Ny] s’était faite de Madame Proust. Elle en a fait un personnage très attachant et qui me touche beaucoup. Quant à Paul, il s’est étoffé jusqu’à devenir prépondérant."

    Origine du projet

    Attila Marcel est d’abord une chanson qu’on retrouve dans la bande originale des Triplettes de Belleville : "Nous étions en 2000, je travaillais sur LES TRIPLETTES et m’est venue cette chanson - «Moi mon homme c’est un vrai / C’est un dur, un balaise / Je vois la mort de près / Dans ses yeux de braise / Il me fait ce que personne n’ose / Il couvre mon corps d’ecchymoses / Il m’assomme, Il m’poche les yeux / Il m’fait la vie en bleu» - ce pastiche d’Edith Piaf qui est effectivement sorti dans la BO des TRIPLETTES."

    La méthode Chomet

    Sylvain Chomet ne travaille jamais sur des scénarios préconçus et pour Attila Marcel, il n’a pas dérogé à son habitude. En effet, seulement quelques idées ont été écrites en amont. Le réalisateur revient sur sa méthode de fonctionnement : "Disons que je procède comme un archéologue : je trouve un petit bout d’os et me dis qu’il y a sûrement quelque chose en dessous. Chaque petit détail m’amène ensuite à découvrir le reste."

    Madame Proust

    Le nom du personnage féminin principal n’est pas sans rappeler celui de l’auteur d’"A la recherche du temps perdu". Un clin d’œil introduit par le cinéaste : "C’est un petit hommage à l’écrivain et à ses madeleines dont on détourne un peu le sens puisqu’il ne s’agit pas ici de la mémoire olfactive mais de la mémoire auditive."

    Titre alternatif

    Pour faire remonter les souvenirs d’enfance de Paul à la surface, Madame Proust lui fait goûter des tasses au contenu particulier : "On sait ce qu’elle met dans ses tisanes – on ne cache pas qu’il y ait dedans des traces de LSD. En accroche du film, j’aurais volontiers écrit : Attila Marcel, une apologie de la drogue, du bouddhisme et du ukulélé !", s'amuse Sylvain Chomet.

    L'éloge des personnes âgées

    Les vieilles dames occupent une très grande place dans la filmographie de Sylvain Chomet. Il le montre une fois de plus avec Attila Marcel : "Les personnes âgées ont une force et une sagesse qui me rassurent. Et elles ont une énergie que bien des gens de 20 ans n’ont pas. En écrivant La vieille dame et les pigeons et Les Triplettes de Belleville, je pensais à ma grand-mère que j’ai peu connue et sur laquelle j’ai beaucoup fantasmé. Pour les tantes, je me suis inspiré d’un dîner auquel un ami m’avait convié alors que j’étais encore jeune homme. Sa famille venait d’un milieu très aristocratique et j’avais été très frappé par la façon dont ces gens et leurs amis parlaient. À l’origine, je voulais que les personnages des tantes soient interprétés par des jumelles. Puis, quand Hélène Vincent et Bernadette Lafont sont arrivées, j’ai décidé que ce serait simplement deux sœurs. On a tous croisé un jour ce genre de sœurs qui ont passé toute leur vie ensemble, auxquelles on ne connaît pas d’amoureux, qui s’habillent exactement pareil et dont chaque geste semble synchrone avec celui de l’autre."

    Lieux de tournage

    Attila Marcel a été en grande partie tourné dans les studios de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne). Seules quelques scènes ont été filmées en extérieurs, notamment le cours de danse et les scènes du parc.

    Le choix de l'acteur

    Contre l’avis général de ses conseillers, Sylvain Chomet a décidé de confier le rôle principal de Paul à Guillaume Gouix, récemment reconnu pour son rôle de criminel barbare dans la série Les Revenants. L’entourage du cinéaste trouvait l’acteur "trop voyou pour incarner un petit-fils d’aristocrate". Le metteur en scène explique son choix : "Guillaume Gouix, que j’avais remarqué sur Internet, s’imposait dans mon esprit : il a quelque chose d’incroyablement touchant dans le regard, je suis tombé amoureux de ses yeux. Guillaume me fait penser à Lino Ventura ; Ventura était extraordinaire dans les emplois comiques et Guillaume a cette même force en lui : ce n’est pas facile de faire rire quand on n’a pas de dialogues !"

    Le montage

    Pour son premier film en prises de vues réelles, Sylvain Chomet a eu le plaisir de découvrir les joies du montage : "Lorsqu’on réalise un film d’animation, le montage réserve peu de surprises : c’est presqu’un bout à bout. En vues réelles, c’est un moment infiniment créatif : on peut vraiment faire quarante films à partir du matériel qu’on a tourné. Entre les mains de Simon Jacquet, Attila Marcel est ainsi devenu un film très tendre. Les tantes, par exemple, sont devenues des victimes alors que, sur le papier, j’en avais fait des monstres."

    Dernier film pour Bernadette Lafont

    Attilla Marcel est le dernier film dans lequel apparait la comédienne Bernadette Lafont, décédée le 25 juillet 2013, à l'âge de 74 ans. Elle est considérée comme l’une des égéries de la Nouvelle Vague, grâce à ses rôles dans Les Mistons (1957) de François Truffaut, Les Bonnes Femmes (1960) de Claude Chabrol et La Maman et la putain (1973) de Jean Eustache.

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