Plusieurs questions. La première, pourquoi 27 millions de dollars pour 2 acteurs sur 4 qui tiennent la route, le tout dans un film théâtral ? La suivante : Pourquoi autant de nominations aux différentes cérémonies ? Puis l'ultime : Pourquoi se foutre encore et toujours de la gueule du spectateur en le prenant pour un gamin attardé et naïf ?
Nous allons donc tâcher d'y répondre calmement, sans s'énerver. Parce que, finalement, ce film n'est pas si mauvais. C'est pas trop mal réalisé (mais bordel, le slow motion sur la baffe portée par Jude Law à Portman n'était pas nécessaire !), ça divertie (ouais, mais ça ne fait que ça...), ça se voit une fois et on oublie. Alors pourquoi tant de haine ? C'est bien simple, ne tergiversons pas plus longtemps.
Déjà, Julia Roberts. Dans le "genre mèmère sainte n'y touche nian-niante ma grand-mère est plus dévergondée que toi", elle s'en sort pas mal ! Son jeu est froid, monotone, et il n'est pas rare qu'on veuille lui mettre des tartes comme pour lui dire : "Remue-toi la prostate (!) bon sang !"
Second problème, Jude Law. Autant dans Bienvenue à Gattaca ou Stalingrad, il est de ceux qui portent des films, autant là il devient exténuant en se logeant dans son jeu pataud qui éreinte son personnage sybaritique. On se doute que le budget du film est élevé notamment pour son casting, mais vraiment, avec les deux loques pré-citées, y avait mieux à en faire ! Qui me fera taire ? Regardez les récompenses obtenues, et vous verrez qu'elles ont été remises à Portman et Owen, et qu'il n'est aucunement fait mention des deux autres zigotos.
Les récompenses, parlons-en justement ! Parce que le film n'a finalement d'intérêt, non pas dans son scénario facile type "liaisons dangereuses" modernes (Laclos si tu me lis..), mais bien le très bon jeu de Portman et l'extraordinaire performance de Clive Owen que je découvre véritablement dans ce film, après avoir vu Sin City ! Et là, que dire si ce n'est que chacune des phrases qu'il assène est à la fois cruelle, tordante, brutale et irritante ! S'il devait y avoir récompense, elle n'aurait d'yeux que pour lui ! Néanmoins, il faut noter que Portman, comme toujours, crève l'écran, et que cette scène où Owen et elle sont dans une salle isolée d'un club de strip-tease est désormais sujette à discussion un peu partout sur le net ?
Cette scène, venons-y. J'en ai marre de la surenchère Hollywoodienne qui estampille ses affiches de "Rated R" ou "Film pour adultes", alors qu'il n'y a rien de plus explicite qu'un vulgaire American Pie. J'en ai marre de ce cinéma qui ne s'assume pas et qui ne prend pas de risques visuels, qui s'auto-censure même après l'abolition du Code Hays, et résume ses oeuvres à la pudeur et au politiquement correct. Sommes-nous donc naïf et beunet au point de voir un visage de nourisson fondu dans un soleil chantant et à nous appeler Tinky Winky ou Laa-Laa ?
Chiasse, allez-y à fond, ou ne faites pas ! Assez de voir des films hachés au nom de la bienséance qui s'applique surtout pour la nécessité des studios de remplir les salles obscures ! Ceci résume mon avis sur Closer, entre adultes consentants, à voir pour Portman, mais surtout Clive Owen !