Le château ambulant du très grand Hayao Miyazaki. Un film que j'ai dû voir une dizaine de fois et qui est mon deuxième film préféré après un autre film de Miyazaki et qui est Princesse Mononoke. Le château ambulant raconte l'histoire de Sophie une jeune vendeuse de chapeau qui rencontre par hasard Hauru dans une ruelle alors qu'elle se rendait chez Césari. Malheureusement ou heureusement pour elle, Hauru est recherché et entraîne donc Sophie "dans une histoire qui ne vous concerne pas". Sophie va donc après être victime d'un maléfice de la sorcière des landes, celle qui recherchait le magicien Hauru. Le maléfice consiste simplement à la rendre vieille. Puis s'enfuyant de chez elle pour ne pas choquer son entourage, elle tombe sur le fameux château ambulant, la demeure du magicien et de là va découler le film d'animation.
Comme on le sait, dans les films du maître de l'animation japonaise, contrairement aux films des studios américains, chaque personnage n'est ni tout blanc, ni tout noir. On rencontre des "antagonistes" même si le terme n'est probablement pas approprié, mais on se rend compte par la suite qu'ils ont un bon côté.
Le film joue beaucoup sur le fait de ne pas juger selon les apparences et trois personnages en sont la preuve : Hauru, Sophie et la sorcière des landes.
Hauru est au premier abord quelqu'un de très propre, très intelligent, très séduisant, très rangé dans sa tête et très confiant. Mais quand Sophie va entrer dans sa maison, dans son "château ambulant", le désordre de ce dernier représente bien son état mentale et ce qu'il cache. C'est Sophie qui va sauver Hauru à commencer par ranger et nettoyer physiquement sa demeure avant de le faire mentalement. Après avoir retrouvé ses vrais cheveux foncé, le magicien se dévoile à Sophie dans la chambre pleine à craquer d'objet de toute sorte. Elle est l'opposé du reste du château et pourrait représenter son identité profonde au delà des peurs qu'ils va avouer à Sophie au chevet de son lit.
Mais cela marche aussi dans l'autre sens. Sophie qui est devenue une vieille dame, accroît son complexe de ne pas se trouver belle. Même après avoir rencontré le magicien au début du film, elle n'y croit pas, car il est connu pour ne s'intéresser qu'à la beauté. En rencontrant Sophie, il va tout de suite la trouver belle, mais pas uniquement : "vous êtes courageuse". C'est lui qui va lui redonner confiance et l'amour dont elle a besoin. Le troisième personnage a en être la preuve est la sorcière des landes. Elle est vu au début comme une sorcière invincible, capable même de terroriser Hauru, mais elle est en fait également amoureuse et est beaucoup plus veille. On le comprend après que Sulimane lui ai enlevé ses pouvoirs.
Ensuite, l'amour est un point clé du film. A plusieurs reprises durant le film, Sophie parvient à surpasser son maléfice grâce à l'amour qu'elle a pour Hauru, dès qu'elle vit un moment fort avec lui ou parle de lui devant Sulimane par exemple, elle retrouve sa jeunesse. Hauru de son côté, grâce à l'amour parvient à surpasser ses peurs, à faire face aux dangers, ne plus fuir et a même trouvé un sens à tout cela : "J'ai enfin trouvé quelqu'un à protéger,... toi". Assez vite, Calcifer prévient à Sophie au début du film, que s'il meurt Hauru mourra avec lui. Les deux ont passé un accord, et Calcifer est en fait le coeur d'Hauru. Mais quand Sophie va jeter un sceau d'eau sur Calcifer pour sauver la grand mère (sorcière des landes), aucun des deux ne meure. Encore une preuve d'amour qui se confirme à la toute fin quand elle lui rend son coeur alors que Calcifer la prévient qu'il peut en mourir.
Du côté de l'animation, on est sur du classique de Miyazaki, de l'animation extrêmement maîtrisé, sans aucune fausse note, sans jamais en faire trop au niveau du fantastique mais en trouvant un bon équilibre. Les plus belles scènes du films sont celle où Sophie retourne dans le passé et celle où Hauru se bat contre Sulimane dans les airs en plein illusion avec Sophie dans ses bras.
Tout est bien sûr sublimé par les musiques absolument magnifique du grand Joe Hisaishi. Chaque scène a sa touche musicale venant accompagner parfaitement l'action et Miyazaki sait également quand laisser place au silence comme il l'avait super bien fait dans Princesse Mononoke. On a un thème principal qui revient en ayant quelques variantes tout au long du film et on a aussi des musiques propres aux scènes comme "Secret cave" qui habille le moment où Sophie retrouve Hauru enfant, et le préviens de l'attendre dans le futur. Je n'ai pas les mots pour expliquer à quel point tout est absolument parfait à ce moment là, et je pense que la musique en ai vraiment pour beaucoup.
Pour Conclure, le château Ambulant est un énorme chef d'œuvre signé Hayao Miyazaki avec une histoire complexe, qui demande plusieurs visionnages, qui a son lot de mystère, il met en scène des personnages complexes, ni tout blancs ni tout noir, avec une vrai morale, un film qui utilise l'amour avec une grande maîtrise, une certaine justesse et une certaine finesse. Comme tous les autres films de Miyazaki (sauf Le château de Cagliostro), on a le couple compositeur, réalisateur avec Joe Hisaishi qui harmonise parfaitement la création du réalisateur.
Bref, un film à voir et à revoir.