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Kiwi98
263 abonnés
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4,5
Publiée le 10 septembre 2014
Puissant, inoubliable, indémodable, le classique assez méconnu de Vittorio De Sica "Le Jardins des Finzi Contini" peut se qualifier de cette manière. Le film décrit plusieurs personnages, deux familles juives entre autre sous le temps de Mussolini quand le parti fasciste est au pouvoir. La chute tragique est imminente est pourtant elle est repoussée jusqu'au bout du film le temps de faire vivre leur derniers instants de liberté à Giorgio et Micol dans l'immense jardin des Finzi Contini ou ils donnent des parties de tennis pour les juifs du quartier qui n'ont plus accès à ce genre de privilège en publique. Dès les premières minutes le charme opère avec ces plans paysagiste d'une incroyable beauté, d'ailleurs le film lui même est paysagiste en mettant en valeur ses magnifiques décors des fleurs du jardin aux rues urbaines. Une fulgurance visuelle à laquelle s'ajoute cette sublime histoire dramatique à la fois naïve et incroyablement réaliste et intimiste avec un ton monotone et singulier. La magnifique Dominique Sanda est envoutante tout comme son partenaire Lino Capolicchio, les deux jeunes explosent un talent comique incroyable et chacun de leur face à face est d'une puissance inouï sachant que ce sera peut être le dernier avec des dialogues reversants. Oscar du meilleur film étranger et Ours d'Or à Berlin, le film ne méritait pas moins, du très beau cinéma.
Vittorio de Sica n'avait pas la maestria d'un Luchino Visconti quand il s'agissait de filmer des riches dans des salons luxueux ou dans la banalité de leur quotidien, il était bien supérieur quand il filmait les gens des classes populaires dans leur environnement, mais il a su capter l'esprit d'une des époques les plus terribles de toute l'Histoire de l'Italie, quand la putain d'Hitler Mussolini s'est mis à faire appliquer des lois anti-juives, et il était imbattable quand il fallait capter une émotion sur un visage à un moment précis, je pense surtout à celui, sublime, de Dominique Sanda... Et puis le symbolisme du jardin est subtilement utilisée, fausse protection contre les réalités du monde, faux Jardin d'Eden ; ceux qui y restent sont irrémédiablement condamnés, ceux qui le fréquentent peu ou l'évitent ont une chance de s'en sortir... De plus, le réalisateur n'essaye jamais de toucher gratuitement la corde sensible chez le spectateur. Les persécutions contre les juifs ne sont suggérées que peu à peu et par petites touches et l'issue inévitablement tragique est retardée au maximum et filmer avec une grande sobriété. "Le Jardin des Finzi-Contini" est un drame terrible qui sait lier l'intimisme à la Grande Histoire...
Cette adaptation cinématographique du roman de Giorgio Bassani est considérée comme un des chefs-d'oeuvre du néoréalisme italien dont de Sica est le principal représentant-artisan. Le film a remporté des récompenses prestigieuses dont l'Ours d'Or à Berlin et l'Oscar du Meilleur film étranger. L'histoire se déroule à Ferrare en 1938, dans le jardin en question, les interdictions et restrictions appliquées aux juifs se multiplient dont l'accès au clubs sportifs. Dès lors, les Finzi Contini frère et soeur vont inviter leurs amis à venir jouer chez eux dans leur magnifique jardin...l'ambiance est romantique sur un fond de guerre, l'image traitée de même (vous vous rappelez ces couleurs un peu pastels floues des années 70??). Le propos est intéressant et le sujet sérieux, certes, mais il faut bien dire que le tout a vieilli, et pour tout vous avouer, je me suis copieusement ennuyée (sacrilège, oser critiquer un chef-d'oeuvre, quel toupet)...même été soulagée que tout cela se termine. Je suppose qu'il faut l'avoir vu...voilà, c'est fait, on ne m'y reprendra plus!
Vittorio De Sica était un géant, et il le prouve une nouvelle fois avec ce "Jardin des Finzi Contini" du plus bel effet. Relatant en effet aussi bien la montée du fascisme qu'une histoire d'amour difficile, De Sica réussit à trouver un équilibre parfait entre cet aspect historique et le drame amoureux, l'un et l'autre se complétant en définitive admirablement. Il est de plus rare de voir un film traiter autant de sujets avec toujours la même délicatesse et talent (l'amitié, l'amour, la famille, la guerre...) sans jamais qu'une seule goutte de pathos n'apparaisse ici ou là. Mais le film sait également poser des questions essentielles, et ce notamment en nous offrant quelques scènes littéralement déchirantes... Bref, en deux mots : sublime et bouleversant : un grand film.
Ce film de Vittorio De Sica des années 70 est bouleversant pour la tragédie que l'on connais. Il montre l'évolution du fascisme en Italie. Il a été à l'époque bien accueilli, récompensé à juste titre. Personellement, je l'ai vu avec un oeil d'aujourd'hui comme un peu dépassé, à vrai dire je me suis un peu ennuyé. Je m'attendais à mieux.
Grand fan du Vittorio De Sica des grandes années du néoréalisme italien avec des films comme « Le voleur de bicyclette » ou « Umberto D » ; ce film est déstabilisant à plus d’un titre. Lui qui décrivait très bien les classes populaires s’intéresse ici à la bourgeoisie de Ferrara et plus particulièrement de riches familles juives. La guerre gronde, les juifs commencent à être persécutés ; mais les riches familles vivent dans une forme d’insouciance coupable dans leurs propriétés aux allures de jardin d’Eden. L’Histoire va les rattraper, l’histoire quant à elle est plate et sans guère d’intérêt ; les personnages sont froids et distants ; leurs histoires de cœur ne me touchent guère. Et si on parle d’esthétisme ; nous sommes ici au début des 70’s ; et De Sica filme à la mode David Hamilton. Je trouvais ses flous et ses lumières moches à l’époque ; passé de mode, c’est encore plus moche. On suit cette histoire sans déplaisir mais avec guère d’intérêt ; çà ressemble à un film de vieux monsieur n’ayant pas grand-chose à dire et à montrer. TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
Il y a le charme des images très 70. L'amour de l'étudiant poète sur de nombreuses années. Après, sur un sujet aussi costaud, pourquoi pas plus de profondeur ? Tout est axé sur la vie bourgeoise, ses manières et légèretés. À aucun moment les personnes évoluent alors que le fachisme est au plus haut. Film qui n'accroche pas...d'où le fait qu'il passe peu à la télé 2,3/5
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Vittorio de Sica sait filmer ! En atteste cette superbe séquence dans laquelle se cache un raccord qui fait forte impression : Alberto, le fils de la famille Finzi-Contini, fiévreux, est sur son lit de mort. Il est entouré de quelques proches et de médecins qui l’auscultent. Sa vue est troublée comme nous le montre la caméra - qui adopte donc un point de vue subjectif, celui d’Alberto. Il regarde son père, qui reste à distance. Celui-ci lui fait un signe mystérieux de la main et lui dit quelque chose qui pourrait être "au revoir" ou "adieu". Alberto lui répond tant bien que mal par un sourire. A nouveau la caméra adopte son point de vue et nous montre l’image du père qui se trouble. Puis, on voit Alberto tourner la tête vers sa droite. Son regard semble aller vers les médicaments posés sur sa table de chevet mais la caméra s’en détourne brusquement pour se diriger vers la fenêtre donnant sur le fameux jardin. C’est là que De Sica décide d’effectuer un raccord tout juste perceptible et très surprenant : depuis ce qu’on pense être la même fenêtre (et ce qu’on pense appartenir au même plan), un zoom arrière nous ramène bizarrement dans la pièce d’à côté, où se trouve le reste de la famille en attente du diagnostic du médecin. Dans ce nouveau décor, on voit le père d’Alberto (qu’on vient tout juste de quitter) sortir de la chambre de son fils en ôtant son chapeau. Suit le médecin de famille qui, d’un signe, annonce la mort du jeune homme. Ce qui est étonnant avec ce vrai faux-raccord, c’est qu’on passe d’un point de vue subjectif (ce que voit Alberto : la fenêtre) à un point de vue objectif (ce que De Sica veut nous montrer : les personnages dans la pièce d’à côté), ce qui est, par définition, impossible sans un raccord clairement visible et identifiable par le spectateur. Le choix de l’endroit où se loge le raccord n’est pas anodin non plus : précisément dans l’axe de la fenêtre. Ainsi, le temps de ce drôle de raccord, Alberto aura peut-être rendu son dernier souffle, les dernières pensées tournées vers ce Jardin des délices où chacun tâche d’oublier la montée du fascisme. Du grand cinéma !
Un mélodrame historique bouleversant, à la mise en scène sublime et à l'atmosphère oppressante d'une époque où grandit le fascisme et l'antisémitisme. Ours d'Or à Berlin.
C'est un film formellement très beau, dont les scènes tournées dans le jardin semblent provenir d'un rêve : la caméra flottante de De Sica donne à ce décor un air de Paradis perdu, un havre de paix sur le point de s'écrouler au moment où le fascisme gagne en férocité et où les juifs commencent à être déportés. Pour autant, toute la dimension politique est traitée de manière très générale et les personnages manquent tous de complexité. Il y a un attrait indéniable à filmer leur peau, leur corps mais pas à les explorer en profondeur : c'est un film de surface à l'écriture inégale qui peine à rendre possible l’identification aux personnages. Il est d'ailleurs probable que la splendeur visuelle de l'ensemble nuise à une émotion qui finit pourtant par surgir. Il est étrange que ce film très froid, plus intéressé par l'élégance de ses travellings que par l'intériorité de ses personnages, finisse par bouleverser lors d'une dernière scène sublime. Il fallait donc passer ces séquences regardées avec un ennui poli et attendre la toute dernière minute qui donne au drame une ampleur opératique. Il fallait que De Sica brise sa froide beauté et signe un enchaînement de plans vertigineux : la musique et les ralentis disent l'absolue nécessité de se raccrocher aux plus forts moments de bonheur d'une existence avant, bientôt, que ces souvenirs ne disparaissent dans la destination qui attend tous les personnages : les camps de concentration et la mort. Il fallait donc attendre ces derniers plans à couper le souffle pour dire que ce film mérite tout de même d'être vu.
Les hautes classes sociales juives aussi ont souffert du nazisme. Sans doute pas davantage, et sûrement moins que les autres, pourtant elles ont vécu quelque chose de pire : la chute.
La privation brutale de leur statut amenant à la prise de conscience de droits qui sont en fait depuis longtemps bafoués, on n'est déjà pas loin de ce que De Sica dépeint comme la pire épreuve de toutes : la perte de la dignité. Il arrive un moment où c'est tout ce qui reste à cette bonne famille au nom composé dont le joli jardin a brièvement servi de "terrain d'entente", dans tous les sens du terme, avant le durcissement du régime.
La dignité en temps de guerre et de scissions morales, c'est tout ce qui peut encore servir à un père, un peu borné mais de bonne volonté, pour parler à son fils. C'est avec de la dignité qu'on soigne un cœur brisé : la guerre approchant, la souffrance grandissant partout, on se sent bête avec son chagrin d'amour ; alors on tourne la page. Un beau récit de famille dissimulé au fond du jardin de l'histoire.
Puissant, indémodable, intemporel, le film de Vittorio De Sica est une merveille cinématographique. Le réalisateur tourna ce film pour rappeler aux Italiens ce que représentait le parti fasciste de Mussolini. Il décrit ainsi plusieurs personnages, deux familles juives, l'une très riche et insouciante, l'autre très pauvre et consciente du danger qui les menace. Le film raconte une romance compliquée entre un homme pauvre et une femme riche, lui sait qu'il est amoureux d'elle, il désire partager son amour qu'il éprouve depuis des décennies. Il lui court après, il l'aime, il ne veut entendre parler d'aucune autre femme, c'est un grand romantique. La femme interprétée par Dominique Sanda, se montre très hautaine envers lui, le fait patienter, le repousse, l'attire, elle ne sait pas vraiment si elle veut s'engager avec lui. C'est donc une relation qui tourne à la perversion car l'attitude de la jeune femme pousse cet homme à flirter vers la dépression et la dérive. Jalousie, amour, violence, haine, nostalgie et dégoût sont les ingrédients de ce film très porté sur la psychologie de tous ses personnages chaque fois parfaitement analysée. Face à eux, un même ennemi, le parti fasciste qui veut montrer à l'égard de l'Allemagne d'Hitler qui est son alliée politique que l'Italie pratiquera la même politique antisémite. C'est donc au fur et à mesure que le film avance, la descente aux enfers pour les deux familles. Ainsi, on apprend que les étudiants juifs ne bénéficient plus le droit d'étudier à l'université, que tous les juifs italiens sont mis sur une liste, que même les juifs qui avaient soutenu le parti fasciste qui leur avait promis une politique de conservation des biens et du travail continu bien payé sont à leur tour mis dans la liste noire. Le réalisateur donne une leçon de vie, il veut prouver que les opportunistes sont toujours un jour ou l'autre punis et méprisés. Il montre également le dédain des familles riches envers les familles pauvres, il montre que l'amitié est tangente, qu'un amour peut la briser quand le désespoir et le malheur la reconstruisent. Film riche en profondeur sur tous les sujets, brillant, engagé, il permet de montrer l'humanité sous son plus mauvais jour avant et pendant l'antisémitisme. Au final, Vittorio De Sica signe un chef-d'oeuvre monumental!
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4,5
Publiée le 5 octobre 2019
Adaptè du magnifique roman de Giorgio Bassani sur des juifs italiens pendant la montèe du fascisme, "Le jardin des Finzi Contini" repousse jusqu'au bout sa chute tragique mais son ombre plane tout au long tandis que les personnages s'abandonnent à leurs derniers plaisirs! Vittorio De Sica bloque intelligemment sa camèra en gros plan sur les visages d'Helmut Berger, Fabio Testi et surtout de la contemporaine et èvanescente Dominique Sanda! Oscar du meilleur film ètranger et Ours d'or à Berlin, De Sica signe un chef d’oeuvre à la nostalgie passèe, qui rèussit à restituer parfaitement l'atmosphère à la fois singulière et captivante de Ferrare, ville natale du grand Michelangelo Antonioni! C'est donc un film envoûtant aux images d'une grande beautè, qui dècrit admirablement les ravages insidieux du fascisme! De plus, la montèe du drame est assurèe avec une lenteur calculèe, sans effets de style et avec beaucoup de pudeur! Du très beau cinèma...
1938 : L'État italien fasciste, devient peu à peu antisémite et les mesures anti-juives se multiplient. Dans l'immense jardin des Finzi-Contini, grande famille aristocrate, on ne se soucie guère de cette menace et plusieurs parties de tennis y sont organisées. Et c'est dans ce milieu-là que l'on suit Giorgio, venant d'une famille plus modeste et qui est amoureux de Micol, la fille des Finzi-Contini mais qui elle, mène une vie personnelle et sentimentale compliquée...
C'est au cœur de cette aristocratie vivant dans le luxe et l'insouciance, et ne se rendant pas compte de la menace qui l'entoure et tout simplement de la situation politique mondiale, que **Vittorio De Sica** nous immerge. Pourtant, plus les années passent, plus l'antisémitisme est présent et devient même impossible à ignorer. C'est toute cette atmosphère d'angoisse sourde que **De Sica** retranscrit, mais c'est aussi la façon dont le fascisme s'est imprégnée au cœur des familles et des mœurs qu'il montre et finalement une horreur qui devient banalité.
C'est dans ce contexte-là que **De Sica** met peu à peu en place d'intéressants personnages et des relations souvent ambiguës qu'ils vont entretenir. Entre adolescence et amour impossible, il dresse une chronique délicate, cruelle et juste et donne un ton plutôt mélancolique à son oeuvre. Entre autres, il aborde aussi la famille, la religion et l'amitié entre les divers personnages, il les met en scène au quotidien entre partie de tennis et moment plus intimes, ignorant ce qu'il se passe et se croyant protégé dans ce jardin qui va devenir leur tombeau.
Sobrement réalisé, il braque souvent sa caméra au plus près des protagonistes, permettant de mieux nous immerger à leurs côtés et captant à merveille leurs sentiments. Ce qui frappe aussi d'emblée, c'est la qualité visuelle du film où il sublime ce magnifique et lumineux jardin, ainsi que les intérieurs, tout aussi admirable et luxueux. Devant la caméra, il dirige les jeunes acteurs avec brio, où chacun se fond dans son personnage pour mieux en faire ressortir la richesse, les symboles ou les sentiments, notamment l'inoubliable **Dominique Sanda**.
Tout en captant le contexte de l'époque, **Vittorio De Sica** livre un film juste et touchant et dresse une chronique tendre, cruelle et mélancolique de cette jeunesse insouciante au cœur d'une Italie fasciste.
N’en déplaise à Georges Brassens qui assure que le temps ne fait rien à l’affaire, Le Jardin des Finzi Contini a bien subit la patine du temps : langueur, bavardage, gros plans démodé. A voir, pour sa culture cinéphilique uniquement.