C'est très beau, presque trop. On est dans la période hyper-esthétisante du cinéma italien, Helmut Berger joue même un rôle comme il le fera dans plusieurs œuvres de la même veine de Visconti. Il y a de superbes images dont de gros plans de visages comme on en faisait dans le cinéma français dans les années 1930 et à Hollywood dans les années 1950. Dominique Sanda ne sera jamais aussi superbement photographiée que dans ce film. Le film suit la trame d'un roman éponyme de Giorgio Bassani et c'est peut-être ce qui fait qu'il ne parvient guère à passionner, un film ne fonctionne pas comme un roman.
Entre 1938 et 1945, dans la paisible et provinciale Ferrare, les premières lois et interdictions antisémites promulguées par le régime de Mussolini sèment le trouble dans la communauté juive locale. Les temps insouciants dans le jardin des Finzi Contini, riche et érudite famille juive, où se retrouvait la jeunesse dorée de Ferrare, touchent à leur fin. A travers une poignée de personnages -principalement des jeunes gens et filles naguère à l'abri et rattrapés aujourd'hui par les tourments de l'époque- Vittorio de Sica relate une page sombre de l'Histoire italienne suivant un point de vue intimiste et confiné qu'invoque le titre du film. Encensé et récompensé à sa sortie, "Le jardin des Finzi Contini" me semble néanmoins avoir bien mal vieilli sur la forme comme sur le fond.
Le style du film, avec sa photographie voilée et ses zooms typiquement italiens (Je pense à Visconti notamment), n'est pas si élégant que ça, exprime un romantisme ostentatoire et suranné, en même temps que le sentiment déjà nostalgique qui envahit les jeunes protagonistes. Le déclassement de la bourgeoisie juive, relatée en douceur, de l'intérieur, manque de densité et d'intensité dramatiques. Au même titre que l'insipide histoire spoiler: d'amour avortée entre la fille des Finzi Contini (Dominique Sanda) et son camarade d'enfance. Le formalisme du film reflète, aujourd'hui, moins de sensibilité que d'affectation.
Une oeuvre dont Vittorio De Sica, démontre le développement du fascime de Mussolini durant le début de la Seconde Guerre Mondiale, avec comme point de vue, deux familles juives différentes par certains aspects. Par la romance, ces deux points de vue ont une conscience plutôt "réaliste" (d'où le "Neo Realisme) de la situation. Malgré un rythme assez monotone, et un manque de développement sur la condition Juive de l'époque, on est pris par son histoire et cette injustice humanitaire. Et avec une mise en scène magnifique de son réalisateur, les plans sont signes d'espoirs dans un monde rempli de désespoir
Cette tragédie montrant l'antisémitisme sous le régime fasciste de Mussolini me semble manquer d'énergie et ne contenir aucun sentiment de révolte face aux actes commis par la police fasciste. La réalisation est trop neutre et traite sur le même plan les rapports amoureux et le actes antisémites.
Oeuvre magistrale. Une romance nostalgique avec en toile de fond la lente et sournoise montée de la repression fasciste sur la communautée juive, y compris celle de l'élite. Un film qui ressemble, par certains aspects, au "Monsieur Klein" de Joseph Losey. Entre le froid détachement de Micol (Dominique Sanda) et la fragilité de son frère Alberto (Helmut Berger), Giorgio (Lino Capolicchio) se révolte des exactions subies sur sa communauté. Mais c'est se battre contre sa destinée. Le portrait psychologique du personnage de Micol est poignant: elle semble connaître d'avance son sort. Le final est douloureusement splendide.
Ce film, sorti en1970, est une absolue merveille, qui n’a pas pris une ride en 50 ans. L’histoire raconte la vie de l’aristocratie juive de Ferrare jusqu’à l’arrivée des fascistes, avec une reconstitution impeccable de l’époque, la passivité résignée avec laquelle les familles se laissent arrêter, sans opposer aucune forme de résistance à la police laisse songeur ;-(. Dès la première image du jardin, nous sommes enveloppés dans ce climat imperceptible de mélancolie, de ce monde à tout jamais perdu, autour d’une Dominique Sanda, dans un de ses plus beaux rôles, De Sica traite de grands thèmes tels que l’amitié, l’amour, la famille, l’arrivée au pouvoir du fascisme avec une totale délicatesse et sans une larme de pathos Il réussit à trouver un parfait équilibre entre l’avancée historique et le drame amoureux spoiler: (dont l’éconduit se sortira à temps) , Ces prises de vue « fondues », l’enchainement de ces nombreux gros plans et travellings, la beauté crépusculaire des images sont exceptionnelles et merveilleusement accompagnées de la musique de Manuel De Sica Une des plus beaux Films de Vittorio De Sica et un Oscar incontournable
Les jeunes gens de la bourgeoisie italienne sont très bien filmés . Jeunesse éduquée qui semble désinvolte au début du film mais qui comprends rapidement la privation progressive des droits des juifs dans une Italie fascisante dont on ressent la montée jusqu'à l'épisode final de la rafle . Il y a même dans les amours dépeintes des leurres, des restrictions à aimer , la déception cuisante des premièrs élans
Il y a tout d'abord une esthétique bourgeoise. Un lieu clos. Une villa, un jardin. Le soleil qui fige ses rayons dans les feuilles des arbres, qui les transpercent, parfois, et viennent caresser la pâle et fine peau des personnages. La famille Finzi-Contini, de la haute bourgeoisie juive de Ferrare, ne sort guère. Leur parc est un royaume fragile où ils règnent en maître, loin des classes populaires, de la saleté et du monde réel. Loin du fascisme, qui, dehors, dicte ses règles. Ce film est l'histoire d'un huis clos. Ou presque. Car il nous offre quelques embardées dans le monde réel, chaque fois plus angoissantes. La pression s'accentue sur tous ceux que le pouvoir exclut. Les juifs, en premier lieu. Tous le ressentent, sauf les Finzi-Contini, qui vivent dans leur monde, loin des autres. Parfois, ils ouvrent les portes de la demeure, alors c'est tout un pan de la jeunesse de Ferrare qui arrive, de blanc vêtu, immaculé, pour jouer une partie de tennis. Alberto est si fragile, on dirait un cristal qui pourrait se casser à tout moment. Sa sensibilité à fleur de peau contraste avec le monde extérieur, brutal. Micol, elle, est digne, plus forte. Elle a ses envies, ses ambitions. Comme une belle fleur, elle grandit, devient une femme. Ses tourments amoureux accaparent son esprit, loin de la guerre qui approche. Giorgio, lui, la sent venir. Il a peur, se révolte, mais il est impuissant. Chez les Finzi, c'est un monde à part. Les parents de Giorgio le savent bien, ils sont coupés du monde, hors du temps. Ce sera leur chute. Eux, ne sont pas plus lucides, auront le même sort. Malgré ses engagements, le régime fascite causera leur perte. De Sica filme la maison et la nature avec maestria. Les gros plans sur les personnages filment les émotions avec finesse. La sobriété du film est aussi son bémol. Sans doute un manque d'action qui conduit à quelques longueurs. Mais le tout reste extrêmement digne et maitrisé.
En 1938, dans la ville italienne de Ferrare, les jeunes de la bourgeoisie juive se retrouvent dans le grand jardin des plus riches d'entre eux, les Finzi-Contini, pour jouer au tennis. Suite à l'entrée en vigueur de lois raciales, ils sont en effet ostracisés de leur club de tennis habituel. Est-ce l'occasion pour Giorgio de se rapprocher de Micol, la fille Finzi-Contini ? C'est en tout cas ce qu'il espère.
Le film réussit avec beaucoup de finesse à entremêler "grande histoire" et histoire individuelle de quelques personnages. A l'histoire d'amour morte née espérée par le jeune Giorgio avec une fille qui ne le voit que comme un gentil ami, s'ajoute l'aveuglement d'un milieu qui espère que tout continuera comme avant. Le père de Giorgio, juif certes mais surtout commerçant et membre du parti fasciste, mais également la riche famille des Finzi-Contini, osent croire que la situation ne dégénérera pas. Ils sont de bons italiens, ils trouvent des excuses au gouvernement mussolinien pour les diverses lois raciales qui s'ajoutent au fur et à mesure. Giorgio lui-même, pour indigné qu'il soit par la situation politique, dont il discute avec son ami communiste, est avant tout emporté par la mélancolie lorsque Micol le rejette. Est-ce une leçon de morale pour autant ? Il ne m'a pas semblé. C'est aussi avec fatalisme que le film décrit une jeunesse qui veut avant tout vivre et est emportée par des évènements qui la dépassent.
Visuellement, le film est enfoui dans une sorte de flou lumineux, un peu daté, mais reste filmé de manière tout à fait correcte, bien joué, et à un rythme assez soutenu pour un film assez court.
Le film prend tout son sens par le contraste entre 2 univers : celui où la vie continue, et celui dont l'éteau se ressère peu à peu. Une façon inattendue de dénoncer le régime fasciste.
Nous en avions rêvé, Vittorio l'a fait: le film inspiré du livre de BASSANI. J'ai vraimant retrouvé cette atmosphère inoubliable et unique de ce chef d'oeuvre: Le jardin des FINZI-CONTINI. Le raffinement des personnages, la beauté et la tranquilité de la ville de Ferrara, la complexité des sentiments, le court de tennis, le jardin tout y est, puis finalement le regret de ces belles personnes à jamais disparues à cause de la stupidité humaine.
Ce film évoque très bien le basculement d'une Italie fascisante à une Italie qui, devenue vassale de l'Allemagne, durcira sa répression à l'encontre de la communauté juive. Ce drame est vécu au travers de deux familles juives dans lesquelles le spectateur plonge très vite dans l’intimité. La première, aristocratique, les Finzi Contini, va choisir un digne « exil » dans sa propriété et parc de Ferrare, l'autre, appartenant à la bourgeoisie, va croire que l’adhésion du père au parti va les mettre à l'abri des persécutions. Ces deux familles sont liées par leurs enfants, Micol, Alberto Finzi Contini et Giorgio, qui après s’être côtoyés enfants, vont se retrouver après l’exclusion de Giorgio et de plusieurs camarades du club de tennis local car juifs. Les Finzi Contini vont alors les inviter à jouer chez eux. Giorgio va peu à peu dévoiler l’amour qu’il porte à micol : cette dernière, se réfugiant dans la légèreté, ne lui offrira qu'une relation platonique peut-être pour le protéger. Alberto voit naître son homosexualité en même temps qu’il se laisse mourir. Vittorio de Sica a su donner à son film une atmosphère suffocante en confinant cette jeunesse insolente, belle et sportive et ces histoires d’amour inassouvies dans ce parc majestueux encerclé par de solides murs de pierres : ces murs vont se resserrer insidieusement au rythme des lois raciales jusqu’à l’issue fatale, pressentie dès les premières minutes du film. Ce film est d’une extrême richesse, les personnages sont subtilement abordés, le drame est suggéré. Il permet au spectateur qui n’a pas connu cette période de tenter de comprendre comment l’inexplicable a pu arriver avec un point de vue différent de ce que l’on peut habituellement voir sur cette période.