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bobmorane63
197 abonnés
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3,0
Publiée le 2 décembre 2024
Un film assez étrange que nous propose le cinéaste Claude Miller mais sauvé par le jeu des comédiens ! Tout se passe dans une colonie de vacances avec des éducateurs assez farfelus dans leur métier dont l'un d'eux se fait choper par un collègue un soir se travestir en femme. Les jours qui suivront seront sous tension entre les deux hommes dans leur job entre par exemple pratique de sport pour l'initiative de l'un et atelier théâtre pour l'autre, des échanges physiques et verbales pour un final un peu bizarre à mon goût. J'ai pas trop adhéré à l'histoire mais j'ai par contre bien aimé l'interprétation des acteurs comme le survolté Patrick Dewaere face à l'introverti Patrick Bouchitey remarquables tout les deux. Dans les seconds rôles, on reconnaît Michel Blanc sans moustache avec des cheveux ou Claude Pieplu en directeur du centre, "La meilleure façon de marcher " est à voir pour eux.
Premier long métrage de Claude Miller, La Meilleure Façon de marcher pose les bases d’un grand cinéma à venir, axé sur l’obsession et la monstruosité que les individus et la société font peser sur elle. L’écriture des dialogues privilégie la cruauté feutrée, composée de jeux de mots, de boutades et de provocations a priori amicales, que concurrence progressivement une mise en scène qui dévoile, qui met à nu lorsque les personnages ne parlent pas ou pas assez. Le point de non-retour se voit atteint quand spoiler: Marc manque de noyer Philippe dans son propre vomi , rencontre entre le verbal et le physique proche en cela de l’esthétique de Bertrand Blier. La thématique de l’humiliation, issue notamment d’une interview du cinéaste Ingmar Bergman – dont un des films est diffusé à la télévision, Smultronstället (1957) –, est appliquée à l’intolérance sexuelle source de solitude. Le cinéaste crée ainsi un profond sentiment de malaise dans la relation spoiler: homoérotique entre bourreau et victime , attirés l’un l’autre sans en connaître les raisons ; il sonde ainsi la nécessité du conflit au sein des rapports humains et l’attirante répulsion qu’exerce la différence sur une prétendue normalité. Cette intelligence de propos n’est pas sans lourdeurs d’exécution : les protagonistes restent enfermés dans des fonctions scénaristiques et ne disposent pas d’un espace de jeu suffisant à la construction d’un trouble véritable. Dit autrement, le long métrage force ses situations et cultive les tensions avec une certaine complaisance ; nous sommes loin de la virtuosité de Mortelle Randonnée (1983) ou de Dites-lui que je t’aime (1977), deuxième réalisation bien plus aboutie.
très déçu par ce film considéré comme un chef d'oeuvre. Aucune situation entre ces deux hommes n'est vraiment réaliste et je n'ai du coup pas réussi a rentrer dans le film.
Derrière un contexte simple, Claude Miller s’aventure avec franchise et liberté sur un terrain peu emprunté, celui d’une exploration de la masculinité et de ses doutes. Chacun des deux protagoniste se retrouve dans l’interrogation de sa nature d’homme et celui qui a l’air le plus perdu n’est pas forcément celui que l’on croit. Si Philippe a une passion un peu dérangeante (surtout pour l’époque), rien ne nous dit qu’il en souffre. Il peut très bien l’assumer, du moins tant que cela se passe en privé. Sa difficulté serait plutôt de ne pas pouvoir en parler ou de penser que Marc ( qui représente la masculinité idéale), seul témoin et donc juge de sa « déviance «, se fasse de fausses idées sur, notamment, son orientation sexuelle. D’un autre côté, Marc, on peut le comprendre, reste dans le doute. Au delà de ce thème d’une éventuelle homosexualité latente, j’ai l’impression que Miller voit quelque chose de plus universel et de plus proche qui serait le thème de la fragilité du masculin et de sa construction. En effet, chacun des hommes en vient à réaliser qu’il lui manque quelque chose, quelque chose qu’il identifie chez l’autre : Philippe aimerait posséder l’assurance et la virilité de Marc alors que celui-ci semble envier voire jalouser Philippe pour sa richesse intérieure et le fait qu’il ait une intimité inhabituelle ou simplement une vie intime. Quand Philippe propose à Marc de faire jouer leurs mômes ensemble, il ne lui propose rien de moins que ce deal : donne moi un peu de ta virilité et je te donnerai un peu de ma sensibilité. Voilà, bon c’est sûrement un peu trop psychologique pour une analyse cinéma mais à vrai dire, le film est tellement bien fait qu’on en arrive à oublier qu’on voit un film ;), la réalisation laissant toute leur place au développement de la thématique et des personnages.
« La Meilleure Façon de Marcher » est un film subtil qui explore la complexité des relations humaines à travers l'ambiguïté et l'intolérance. Dans cette colonie de vacances, les personnages de Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey incarnent une tension palpable mêlant répulsion et attirance, chacun luttant contre ses propres démons intérieurs. Ce drame psychologique, enrobé d'une atmosphère estivale et champêtre, met en lumière les jugements hâtifs et les non-dits qui peuvent être destructeurs. La performance de Dewaere, tout en nuances et en intensité, contribue à donner une profondeur rare à son personnage. Ce film, qui navigue entre comédie et tragédie, reste pour moi une œuvre marquante qui révèle avec pudeur les facettes sombres de l'âme humaine. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
En 1960, dans une colonie de vacances, deux monos entretiennent entre eux une relation ambigüe et conflictuelle. Patrick Bouchitey et Patrick Dewaere trouvent ici deux rôles nuancés et contrastés. Sur le ton de la comédie amère, Claude Miller expose deux tempéraments qui se rejoignent dans une attirance homosexuelle non-dite, non assumée et différemment ressentie par Marc et Philippe. D'autant que ce milieu de garçons, de moniteurs potaches et volontiers graveleux n'est pas de ceux ou peuvent s'afficher sans honte des amitiés particulières. Philippe (Bouchitey), sensible, féminin, est attiré par Marc, son contraire, sportif et viril, et doit subir de sa part ses sarcasmes. Si le personnage de Bouchitey est relativement évident, celui de Dewaere apparait un peu plus complexe. Où, insensiblement, le mépris homophobe, l'injure parfois, dont Marc accable Philippe, semblent s'appliquer à lui-même. Tel qu'en témoigne clairement le dénouement. Sur fond de France rétro, Miller réalise un film attachant et humain, fort d'un duo cohérent d'acteurs complémentaires au sein duquel Dewaere, comédien hors norme et extraverti, "domine" Bouchitey, conformément aux rôles.
Ce film de 1976 qui tient à rien est bien représentatif d'un cinéma français "classique" dans une sorte de quotidien légèrement décalé dans le temps et ce qui fixe la caméra ce sont des comportements particuliers indigestes et toute une forme de psychologie autour de cela spoiler: qui n'aboutit qu'à des excès d'abords par de la violence ensuite dans une situation apaisée quelques années après . Les deux principaux personnages sont surtout névrosés et semblent portés à exprimer à travers le film des choses intenses qui consistent en une forme d'humanité qui serait sensée être utile ou intéressante ? mais cette humanité est juste délirante ou décadente ou les deux.
C'est terrible d'tre l'enfant harcelé, des l'adultes emmerdés par le groupe de mono également. Marc est dur avec Phillipe, ça fait mal surtout la scène du diner et de la blague ou l'on pense qu'il a dévoilé le secret dérobé. Je ne me suis pas empêchée de rire pour autant. Par je n'ai pas compris la fin, c'est Tenet.
Le premier long-métrage de Claude Miller, sorti en 1976, évoque la relation ambiguë entre deux hommes que tout oppose. Au sein d’une colonie de vacances, un moniteur arrogant et macho (Patrick Dewaere) rencontre un collègue réservé dont la part de féminité s’exhibe avec sensibilité (Patrick Bouchitey vraiment impressionnant dans un rôle complexe). Entre harcèlement moral et violence physique, leur rapport ne cesse d’évoluer jusqu’à une confrontation finale renversante. En abordant un sujet tabou pour l’époque (l’homosexualité refoulée), l’histoire n’évite pas les stéréotypes mais demeure néanmoins intelligente. Bref, une œuvre portée par d’excellents acteurs (dont l’hilarant Claude Piéplu) malgré un scénario sans grande surprise.
Il y'a des silences intérieurs cadenassés par les attentes et conventions du à la norme, aux autres, dans l'idée d'appartenir et d'être conforme à celle-ci, intégré pour ainsi dire. La Meilleure façon de Marcher en cela est une démonstration qui surine le bide !
Loin de définir l'enjeu du film dans un canevas scénaristique, Claude Miller conduit sa comptine dans l'inscription des caractères, dans le trait, dans le tréfond. Des lignes qui donnent à ses protagonistes des boulevards pour faire trembler les murs.
Patrick Bouchitey et Patrick Dewaere ont des gueules pour la postérité ! Un immense film.
Revu sur Ciné +. Un film qui m’avait marqué à sa sortie dans les années 70 et qui aujourd’hui m’émeut et m’éblouit. Eh oui, la masculinité toxique cela existait déjà , et un cinéaste en faisait l’objet de son premier long métrage : Claude Miller qui nous a depuis livré tant de chefs d’œuvre, et que l’on regrette, et dont on attend avec impatience l’intégrale en vidéo. Au delà du propos et de la description subtile et non manichéenne de l’ambiguïté de la relation entre un mono de colo macho mais finalement fragile, et un mono sensible et démuni mais finalement solide, Miller nous sert sur un plateau un casting bouleversant ; découverte de Patrick Bouchitey, confirmation de la sensibilité à fleur de peau de Christine Pascal, étoile filante et lumineuse trop tôt disparue, Claude Pieplu impérial et surtout, surtout Patrick Dewaere que je viens de redécouvrir et me laisse sur le c.. Quelle présence, quelle audace, quelle intelligence des situations, quelle liberté C est un bonheur de le coût défendre à corps perdu son personnage pourtant peu aimable. Il est inouï, on pourrait le regarder pendant des heures. Bref un film à voir et à revoir !
Premier long-métrage de Claude Miller, sorti en 1976, La meilleure façon de marcher est porté par deux acteurs éblouissants – Patrick Dewaere, incroyable dans son rôle de moniteur de colo viril et machiste, et Patrick Bouchitey, superbe dans celui du moniteur sensible et plus en retrait – mais aussi par des seconds rôles délicieux (Claude Piéplu, Christine Pascal, Michel Blanc). Face-à-face psychologique impressionnant de puissance, le film raconte l’histoire d’un rapport ambigu entre ces deux personnages que tout oppose, entre désir homosexuel refoulé, rapport de dominé/dominant, humiliation et violence, rapport de classe, jalousie, hypocrisie et non-dits. Un scénario solide, des personnages très bien écrits, des dialogues intelligents : malgré une économie de moyens évidente, Claude Miller et son co-scénariste Luc Béraud ont su construire un récit trouble, sophistiqué et intemporel sur la complexité des rapports humains, et la difficulté de s’affirmer et s’épanouir dans sa différence et son rapport à l’autre.
Le thème du harcèlement déjà en 75. Belle distribution, belle pléiade d’acteurs au jeu parfois appuyé, mignonne histoire d’amour, retournement final vengeur mais peu crédible. Avec Christine Pascal, Claude Piéplu.
Film insipide où il n'y a pas d'action. Une histoire entre personnages enfantins et abrutis. Je ne comprends pas la note correcte. A pu être original à l'époque mais à la nôtre, le scénario ne vole pas bien haut et manque cruellement de matière ! 1,9/5
Pour sa première réalisation, Claude Miller disserte sur la nature humaine de manière aigre-douce en mettant face-à-face Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey dans la peau de deux moniteurs de colo aux personnalités diamétralement opposées. Intéressant.