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Hotinhere
551 abonnés
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3,0
Publiée le 9 février 2021
Pour sa premier long, Claude Miller met en scène un film audacieux (à l’époque), subtil et sensible sur la relation violente et ambiguë entre deux hommes que tout semble opposer, sublimé par l’interprétation folle de Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey.
Un film évoquant le début des années 60, tourné au milieu des années 70 et évalué au début des années 2020, n'est pas facile à critiquer, car on peut le lire avec les yeux de 3 époques différentes. Le scénario du film développe différentes phases de la rivalité-attirance-fascination-domination entre 2 moniteurs de colo, l'un doux et introverti, l'autre dur et extraverti avec un arrière blanc qui reste toujours ambigu à savoir les tendances peut-être homosexuelles qui habitent les deux hommes. Du coup l'atmosphère est souvent malsaine, elle met le spectateur mal à l'aise, car chacun des protagonistes force son trait dominant de caractère : effacé et soumis pour l'un, exubérant et dominateur pour l'autre, d'autant plus qu'ne fille qui représente l'équilibre et la détermination, l'ouverture d'esprit et la tolérance se glisse entre les deux . les acteurs jouent le plus souvent bien : excellent Patrick Dewaere, bon Claude Piélplut, médiocre Michel Blanc qui est dans la caricature des rôles de râté qu'il tiendra avec plus de réussite par la suite
Deux jeunes moniteurs d'une colonie de vacances, Marc, le sportif à la grande gueule, et Phil, l'intellectuel compliqué qui se travestit de temps en temps, entretiennent une relation ambigüe, teintée de sadomasochisme. Pervers, plein de désirs réprimées, violent, 'La Meilleure façon de marcher' donne une représentation terrible de la culture viriliste dans laquelle tous les hommes de ce film baignent - il n'y a qu'une seule femme : les conflits se règlent par la bagarre, les blagues sont obscènes, l'art est systématiquement moqué, méprisé. Si la résolution semble bien faible et convenue, le film tient toutefois presque jusqu'au bout sur la corde raide. On pense même à une sorte de 'Furyo' avant l'heure. Et quels acteurs !
« La meilleure façon de marcher » de Claude Miller (1976) est un film difficile car il traite de l’homosexualité refoulée. Dans une colonie de vacances durant l’été 1960, Marc (Patrick Dewaere), viril, amateur du foot et du poker, et Philippe (Patrick Bouchitey) préférant le théâtre. Un soir, Marc surprend Philippe habillé en danseuse de flamenco et dès lors une relation ambigüe, avec de la vénération refoulée de la part de Philippe et du sadisme de la part de Marc va s’instaurer entre les 2. Le fait que le père de Phillipe soit le Directeur de la colonie (un excellent Claude Piéplu) et la venue de Chantal, la petite amie de Philippe vont faire empirer la situation jusqu’au bal masqué donné pour fêter la fin de la colonie. A noter parmi les moniteurs, Michel Blanc – intellectuel qui comme Philipe regardera « Les fraises sauvages » de Bergman au début du film -et qui sera viré après que le Directeur ait trouvé dans sa chambre des photos pornographiques. Un film qui ne fait pas dans la dentelle mais reste subtil, révélateur de l’état d’esprit des années 70 avec une mise en scène qui semble de nos jours un peu trop « explicative » mais…
Débuts très difficiles, voire impossibles, d' un jeune chubby "encadrant" et de son "chaser efféminée" amouraché, dans une colonie de vacances française des années 60. Miller signe un film parfait sur la meilleure conduite à tenir en cas de 'litige amoureux homosexuel, entre le code d'honneur de l'homme, dans toute son intégrité d'homme, jusqu'à son stéréotype d'"homme", face a un Patrick Bouchitey en "drag queen flamboyante" a ses heures éperdues et transies d'amours perdus pour le très mâle et très testostéroné Patrick Dewaere. A voir comme une "colonnie de vacances aux effluves perverses (mais n'est-ce pas le parfum doux-amer de toutes bonnes colonies qui se respectent..?), avant la "déflagration"..
Je n’avais pas anticipé la puissance que déploie progressivement le film. Ça commence comme n’importe quel petit drame gay d’aujourd’hui : désir contrarié, désir refoulé, doute sur la réciprocité, montée en puissance. Sauf qu’ici, une fois la tension sexuelle à son comble, le film se refuse à la relâcher par des facilités de scénario. Au contraire, il tient cette note et l’étire jusqu’au point où le désir devient une violence presque insoutenable. Pour réussir ce petit exploit, il fallait deux ingrédients qui sont heureusement réunis ici: un scénario parfait et deux comédiens exceptionnels (Dewaere!). Un coup de maître et un coup de cœur inattendu pour moi.
« La Meilleure façon de marcher » est un film de Claude Miller réalisé en 1976. Il ressort en 2019 dans une version restaurée. L’action se déroule dans une colonie de vacances dans la campagne auvergnate en 1960. Marc et Philippe sont moniteurs avec d’autres hommes. Le premier fait surtout pratiquer du sport aux enfants tandis que le second préfère les activités culturelles comme la pratique du théâtre. Leurs personnalités les opposent. Un soir Marc surprend Philippe maquillé et habillé en femme. Bien qu’il ne le dise pas à ses collègues, Marc va constamment le harceler. Il semble en plus jaloux de la fiancée de Philippe. Pour son premier long-métrage, Claude Miller signe une œuvre pleine d’ambiguïté sur la relation entre deux hommes. Derrière la violence des mots et des gestes, les non-dits sont exprimés avec une sensibilité subtile. Les comédiens s’insufflent une tension presque érotique à leurs personnages. Pourtant, il ne se passe rien et c’est ça la force de l’œuvre. On regrettera juste des personnages secondaires mal travaillés comme celui de Michel Blanc. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Ce film décrit un rapport de force entre le fort et le faible, le moniteur de colo sur de lui et grande gueule, P Dewaere et le fils du directeur, le moniteur sensible incarné par P. Bouchitey. Le contraste entre les 2 se reflète aussi qu niveau des enfants et leurs activités: l'un est militaire et c'est les jeux d’extérieur qui prédominent. L'autre est littéraire et c'est le théâtre qui est le cœur des activités. Un étrange rapport va se créer entre les 2, l'un rabaissant l'autre et l'autre se laissant faire par admiration, respect et manque de confiance en soi. Le sensible se cherche, il lit, explore tandis que le fort lui sait déjà ce qu'il pense être juste et sain. Il essaie de transformer ce compagnon par le mépris, les insultes et autres. Ce n'est que finalement après plusieurs années que le sensible semble avoir trouvé la paix intérieur. Il n'a plus peur.
D'excellentes critiques, des recommandations d'amis, mais au final le film de Claude Miller ne m'a pas du tout accroché. Malgré de très bons acteurs cette histoire de rivalité masculine sur fond de colonie de vacances m'a laissé froid.
Un film qui a un peu vieillit quand on le regarde aujourd'hui. Le thème n'est pas très clair, et pas toujours très crédible. Le film doit beaucoup à l'interprétation du trio de choc. Dewaere au top, mais complétement speedé, qui donne son max en jeune macho, antipathique , mais dont on devine bien la fêlure, dans le scénario et dans la vraie vie. Bouchitey qui tient là le meilleur rôle de sa carrière, apportant beaucoup de subtilité à son personnage. Et la radieuse Christine Pacal , dans un de ses quelques rares rôles, qui malheureusement disparaitra très vite. Le film aurait gagner à plus de subtlité, mais on est dans un certian esprit d'un cinéma " corrosif" et incisif des années 80.
Personnellement cette relation sado-masochiste m'a vraiment laissé de marbre et presque mis mal à l'aise. Je n'aime pas du tout cette soumission à l'autre et le fait que celui qui se fait humilier revienne à la charge sans cesse, c'est dégradant au possible. Je vois bien évidemment le parallèle avec les moniteurs qui cherchent à soumettre leur autorité à de jeunes enfants qui "rentrent dans le rang" car l'éducation est sévère avec Dewaere et on apprend justement à marcher droit........ J'ai trouvé par contre la dernière scène salvatrice et comme une bouffée d'air pur.
Oui, bon ben il n’y a pas de quoi se relever la nuit comme dirait l’autre ! La meilleur façon de marcher est un film moyen et assez caricatural sur le thème du travestissement ! Le casting est plutôt attrayant, avec Patrick Dewaere dans le genre de rôle un peu sombre et tourmenté qu’il affectionne. Il impose un charisme et une force à son personnage assez difficile à cerner néanmoins. Face à lui Patrick Bouchitey est peut-être plus convaincant en fait, plus sobre et juste, et moins caricatural sans nul doute. Les seconds rôles n’ont pas une grande place, vu que le film se cantonne quand même à son duo principal, mais on retrouve des noms plutôt rassurant, comme Claude Piéplu ou Michel Blanc. Le scénario est faible. Il y a de l’idée, le cadre n’est pas désagréable et surprend même, mais le traitement ce n’est pas cela du tout ! Le film démarre bien mais s’enlise ensuite dans un propos assez caricatural qui culminera dans un final foutraque vraiment pas attrayant. C’est empesé, parfois presque ridicule, et je me demande où est toute la finesse du réalisateur de Garde à vue qui traite son sujet à la serpe, en faisant pourtant preuve d’un dépouillement qui caractérise son œuvre ! Je m’attendais à de la subtilité, ce que promettait le début du film en fait, mais non, c’est balourd. Excessif et caricatural, vraiment le terme colle à merveille. Formellement le film peut compter sur une mise en scène proprette et efficace d’un Claude Miller qui ne manque pas de talent et l’affirme ici dans sa première grosse réalisation. Pour le reste, la photographie assez grisâtre et les décors plutôt vilains rendent certes bien compte d’une colonie de vacance à cette époque, mais on ne peut pas dire que ce soit très recherché. Le film reste curieusement beaucoup plus terre à terre dans sa forme que dans son fond, exubérant. Décalage forcément assez déconcertant et peu pertinent. Je suis peut-être un peu sévère avec ce film, peut-être davantage que pour d’autres car je suis plutôt du genre à apprécier le cinéma de Claude Miller, mais là c’est foiré. Toute la force de son cinéma réside dans la finesse d’analyse de son sujet, de ses personnages, et là c’est tout sauf fin ! Surtout sur un sujet comme celui-là. Audacieux peut-être à l’époque, mais sûrement plus aujourd’hui. 2.5 quand même, pour cela et les quelques qualités notées.
Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey à la colo, l'un est sportif et grande gueule, l'autre est taciturne et apprend le théâtre aux enfants. Les deux vont vivre une amitié ambiguë. La dernière minute du film est difficile à croire, elle me laissa bien perplexe... et gâche tout l'ensemble.
Premier film de Claude Miller et probablement son meilleur, « La Meilleure façon de marcher » a tout bon : une réalisation nette et précise, un scénario à la fois simple et subtile, des situations troublantes sans jamais être malsaines... On sent beaucoup d'intelligence et de finesse dans le portrait des deux héros, leur relation échappant à toute outrance, Miller parvenant à saisir la complexité de chacun derrière leur dimension faussement stéréotypée, à laquelle Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey apportent toutes leurs nuances. Du très bon cinéma français, bel équilibre entre œuvre populaire et intimiste : une réussite.
Très bon dans le fond et la forme. De bons acteurs pour incarner brillamment des personnages intéressants et complexes qui mènent le film, avec un Patrick Dewaere excellent dans le rôle d'un salaud brutal, mais aussi un surprenant Patrick Bouchitey, à ses débuts. Bref un agréable moment de grand cinéma.