Les Dents de la Mer 3 était le film qui commençait à accuser le coup dans la saga, offrant certes quelques scènes violentes mais baissant qualitativement a beaucoup de niveau.
Le casting est finalement assez moyen, voir pas très concluant. La faute en vient surtout à des personnages très peu consistant, ce que le dernier épisode avait eu tendance à rattraper, et ce qui faisait l’atout des deux premiers films. Il y avait un côté attachant, et dramatique à voir mourir certains personnages clés, là, on s’en fiche un peu, car finalement aucun personnage n’est réellement structuré, et surtout pas le duo de héros, fadasse, que sauvent un peu au contraire quelques seconds rôles plus piquants. Dennis Quaid n’est pas très à l’aise, Gossett Jr en revanche et Simon MacCorkindale sont plus performant, globalement je n’ai pas été très convaincu. Bess Armstrong côté féminin ne joue pas mal, et son personnage est peut-être un peu mieux travaillé que celui de Quaid.
Le scénario est finalement assez médiocre. Le film est mal construit, et on a le sentiment, à la fin du visionnage d’un ensemble finalement bien creux, dans lequel il n’y a pas réellement de gradation. On a même le sentiment dans la deuxième partie d’assister à une succession de court métrage qui serait des attaques de requins variées (le requin qui mange des skieurs nautiques ; le requin qui mange des acrobates ; le requin qui mange un documentariste ; le requin qui mange un assistant…), toutes très mal reliées entre elle. L’histoire en fait tient à cela : un bébé requin récupéré meurt dans un parc d’attraction, sa mère débarque et elle a envie de tout casser ! Le problème c’est que malgré quelques passages funs, le film est nettement en dessous des deux précédents films. Je relève aussi des incohérences (le type qui crie sous la mer !).
La réalisation en effet est loin de décaper. Si on sent de bonnes idées pour l’exploitation 3d (mais qui nous gratifie d’effets aujourd’hui très moche à l’écran), en revanche pour le reste ça ne tient pas. Le réalisateur est incapable de faire monter la tension, et dès qu’il essaye ça devient ridicule (la vue dans l’intérieur du requin). S’il y a quelques plans sous-marins convaincants, et une ou deux bonnes idées gores (gros plans sur les cadavres pourris), Alves n’est qu’un artisan qui cherche à se débrouiller autant que faire se peut, mais c’est là où l’on voit la différence avec des réalisateurs de qualité (Szwarc n’était pas Spielberg mais avait livré un travail très soigné). Reste des décors plutôt sympathiques et qui introduisent une atmosphère originale par rapport aux deux précédents films. Cependant la photographie accuse l’âge du film, qui parait aussi vieux si ce n’est plus que ses deux prédécesseurs. On a le droit aussi à des effets visuels inégaux. Si côté sanglant, ce film propose toujours quelques bonnes scènes, avec des effets réussis, en revanche le requin est déjà moins convaincant, et surtout il y a des trucs totalement improbables qu’on aurait préféré ne pas voir. C’est le cas du défonçage de vitre sur la fin, qui fait vraiment série Z de chez Z. Dommage. Enfin la musique est un peu trop remisée ici. Ça se sent, et c’est regrettable avec un tel thème.
Ainsi pour ma part Jaws III mérite assez sa note basse. Après de là à dire qu’il en mérite une très basse, c’est un autre problème. Pour ma part je trouve quand même que le divertissement est assez bien assuré, et qu’il reste encore des bribes de l’efficacité des deux premiers épisodes. Toutefois ça ne tient pas réellement la route, faute à un scénario brinquebalant, des acteurs aux personnages pas assez construit, à une réalisation pâlichonne, et à une allure générale qui a mal vieilli. 2.