La Vie d'Oharu, femme galante a reçu le lion d'argent au Festival International du film de Venise en 1952, ex-aequo avec L' Homme tranquille de John Ford. Le succès ouvrit de nouveaux horizons pour le cinéma japonais en Europe tout comme l'avait fait Rashomon l'année précédente et relança la carrière de Kenji Mizoguchi. Au Japon, l'accueil public fait au film fut plutôt timide.
On retrouve dans La vie d'Oharu, femme galante deux fidèles collaborateurs de Kenji Mizoguchi à savoir le scénariste Yoshikata Yoda et l'actrice Kinuyo Tanaka. Cette dernière a rencontré le cinéaste pendant la guerre et joué sous sa direction dans de nombreux films comme Musashi Miyamoto (1944), Flamme de mon amour (1949), Les Contes de la lune vague après la pluie (1953) ou L' Intendant Sansho (1954). Yoshikata Yoda a commencé à travailler avec le réalisateur japonais en 1936. Il collaborera sur 22 scénarios du cinéaste dont Les Soeurs de Gion (1936), Les Amants crucifies (1954) et L' Imperatrice Yang Kwei Fei (1955).
La Vie d'Oharu, femme galante est le portrait d'une noble déchue qui tombe dans la prostitution. Le choix d'un tel sujet n'est par surprenant de la part de Kenji Mizoguchi. Le cinéaste japonais est surtout connu pour ses portraits de femmes comme dans La Rue de la honte (1956), Le Destin de madame Yuki (1950), Cinq femmes autour d'Utamaro (1946) ou L' Elegie d'Osaka (1936).
La Vie d'Oharu, femme galante est l'adaptation d'un roman populaire japonais écrit au XVIIe siècle par Saikaku Ihara. Kenji Mizoguchi avait le projet de l'adapter dès la fin des années 1940 quand il quitta le studio Shochiku. Ce dernier avait refusé de le financer.
La Vie d'Oharu, femme galante marque la seule intrusion du célèbre acteur japonais Toshirô Mifune dans l'univers de Kenji Mizoguchi. Le comédien reste surtout célèbre pour ses collaborations avec Akira Kurosawa.
La Vie d'Oharu, femme galante aurait été tourné par Kenji Mizoguchi avec pour but de faire mieux que Rashomon d'Akira Kurosawa. Le cinéaste expérimenté aurait été jaloux du succès international rencontré par son jeune compatriote au point d'être obsédé par l'idée de tourner un chef-d'oeuvre.
Pour reconstituer le Kyoto du XVIIe siècle, Kenji Mizoguchi a dépassé le budget restreint qui lui était alloué. Il aurait même menacé la finition du film avec ses dépenses excessives.