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mazou31
98 abonnés
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4,5
Publiée le 23 octobre 2024
Un vieux monument du film noir français. Il y a du Jean Valjean dans ce plaidoyer contre la peine de mort, avec ce rachat d’un truand qui a payé qui devient impossible par la cruauté obsessionnelle et le harcèlement d’un flic - fort improbable au demeurant. Le film est bien monté et magnifiquement interprété par un Delon au jeu discret et un Gabin assénant des sentences hugoliennes contre la justice, qui pratiquait alors le raccourcissement assez facilement ( Buffet et Bontemps par exemple). C’est sobre, bien réalisé et très émouvant. On est content que Badinter soit passé après !
La peine de mort est un sujet qui fait debat ds les annees 70 et qui est tabou. Ce film porte sur les injustices et la peine extrêmement lourde prononcée à l’encontre d’un homme où la malchance et le hasard l’ont poussé à commettre l’irréparable. La dernière scène est pesante, glaçante, poignante, marquante.
Un chef d'œuvre du cinéma dramatique Franco Italien , ce film , sur la justice , la prison , la reinsertion professionnelle aprés la prison , et l' acharnement moral d' un mauvais inspecteur de police .
Un bon scénario , une bonne histoire , avec beaucoup d'émotions intenses .
Un des meilleurs films de José Giavanni , un des meilleurs films avec Alain Delon , et également un des meilleurs films avec Jean Gabin .
L'on ne peut s'empêcher de songer aux Misérables de Hugo avec un décalque du couple Valjean/Javert incarnés ici par un surprenant Delon et un implacable Bouquet. Réquisitoire contre la peine de mort, l'intrigue dénonce d'abord la difficulté pour ne pas dire l'impossibilité réelle de réinsertion pour les anciens détenus que défend un Gabin fatigué mais souverain. Au sein d'une mise en scène classiquement efficace se croisent des personnalités clairement individualisées par la pertinence d'un casting fort plaisant. Rapide, le rythme ne faiblit guère jusqu'à une glaçante séquence finale dont la force est raffermie par l'humanité évidente du héros, dont le crime rencontre (trop?) des circonstances atténuantes. Didactique mais digne.
J'ai travaillé 7 ans au ministère de la justice pour l'élaboration et la mise en œuvre d'un important schéma directeur du si et des Telecom de fin 1987 à mai 1995. Pui j'ai rejoins France Telecom pour 27 ans. Je ne connaissais rien au droit mais j'ai été briefé par une jeune magistrate ma collatéral. En gros c'est un monde où domine le corps des magistrats très politisé comme toute la justice dans le meilleur sens du terme mais de culture littéraire quota peur de la technologie et de l'informatique et des réseaux en particulier. Quand je suis arrivé ils avaient unr informatique de l'âge des cavernes. En 5 ans le nouveau schéma directeur les à fait progresser de 25 ans. Mais ensuite je pense qu'ils ont dû replonger dans les ténèbres. La jeune magistrate avec qui j'ai travaillé dont le père était très haut magistrat à la cour de cassation m'a expliqué les us et coutumes du ministère. Ainsi certains postes de magistrats étaient toujours réservé aux nobles pour certaines villes (Fontainebleau, Versailles, Compiègne, Amboise, etc.Jr pense sur c'est toujours le cas. Il y avait 3 syndicats de magistrats qui se partageaient le pouvoir au ministère : un au centre majoritaire,un à l'extrême droite déjà très influencé par le FN et un à gauche le fameux syndicat de la magistrature. Contrairement à ce que raconte la droite led magistrats les plus sévères sont au SM. Le domaine certainement le plus progressiste de la justice la PJJ (la protection judiciaire de la Jeunesse) les fameux éducateurs qu'incarne le très grand Gabin dans le film. J'ai été heureux de découvrir de fond en comble ce monde de la justice de l'intérieur mais aussi heureux de le quitter au bout de 7 ans de bons et loyaux services pour répondre France Telecom un monde 1000 fois plus dynamiques en 1995 certainement l'entreprise publique la plus moderne du monde juste avant sa privatisation qui l'a conduit yune lente déchéance. Il faut dire que j'avais choisi le poste d'ingénieur de la commission informatique de la justice assez mal payé après avoir refusé un poste de responsable du domaine financier de la ville de Paris 3 fois mieux payé mais c'était à l'époque où Chirac était maire et on m'obligeait d'adhérer au RPR vu les secrets politiques et financiers sur je devait garder. A la justice j'ai aussi eu à garder des secrets encore plus grands et je n'ai pas été déçu de mon choix. Ainsi par exemple le président de la commission informatique où je travaillais était le procureur de Paris le magistrat le plus politique de France à l'époque de droite et qui avait couvert le faux passeport de Pasqua entre autres.... Bref cet excellent film nous donne une image vraie de ce qu'est la justice en France. Je pourrais vous raconter certains secrets de France Telecom mais c'est une autre histoire et je n'ai vu de film sur ce sujet tout aussi politique.
Recommandé par certains lors de la disparition de A. Delon, ce film est aujourd'hui plus méconnu que les grands chefs-d'œuvre auquel a participé cet acteur, voilà un film militant contre la peine de mort, à laquelle avait échappé le réalisateur. Le film est produit par Delon (!) et met à mal le jugement manichéen que certains portent sur lui. La mise en scène est plus que moyenne, les personnages sont sans nuance, mais le casting est relevé. Gabin aux cotés de Delon, pourchassé par un Bouquet cynique à souhait. et des jeunes tels Giraudeau et ...Depardieu, en jeune voyou tout fou, capable de tenir tête à Delon! IL y a des relents de la lutte entre Javert et Jean Valjean, la justice en prend pour son grade, autant que l'obstination de la police. Petite pépite qui fut un grand succès commercial à l'époque. streaming - aout 24
Le chef-d'oeuvre qui parle d'un Homme à un Homme... Le film d'un grand amour humain... Je ne peux pas regarder les derniers instants de ce film... La justice, existe-elle?...
La musique est belle, parfois larmoyante, le film aussi. Quel magnifique plaidoyer, avec Gabin et Delon comme défenseur du droit à l’erreur et surtout à la vie.
Pour bien l'apprécier, il faut remettre ce film dans son contexte. Sorti en 1973, soit huit ans avant l'abolition de la peine de mort en France, il argumente contre cette peine en montrant comment les circonstances d'un crime et le jeu des égos des juges et des jurés, sèment le doute. Notons que le taux de criminalité à l'époque était nettement moins fort qu'en 2024. Les avis étaient forcément différents d'aujourd'hui, ce qui donne tout son intérêt à ce film, même plus de cinquante ans après sa sortie. Il serait intéressant de voir si la thèse soutenue par les protagonistes à l'époque serait la même de nos jours. Le rôle d'éducateur des prisonniers, incarné ici par Jean Gabin, serait d'ailleurs nettement moins reposant avec les condamnés actuels qu'avec un Alain Delon qui porte un costume et fait des liaisons. En revanche les reproches de Germain Cazeneuve à l'appareil judiciaire restent d'actualité : "Les écrits restent" dit le juge, "Et les fonctionnaires passent" répond Gabin. Laquelle justice, s'apparente à un véritable théâtre. Enfin pour l'anecdote, on notera les petits rôles de Gérard Depardieu et Bernard Giraudeau. Il faut bien commencer un jour ! À (re)voir pour réfléchir.
Plaidoyer pour la réinsertion des délinquants et plaidoyer contre la peine de mort, " Deux hommes dans la ville " peine à convaincre car bien trop manichéen et caricatural. Le gentil gangster repenti face à l’acharnement du méchant flic ; tel est le pitch du film qui ne nous épargne aucun cliché comme aucune invraisemblance manifeste. Le discours en devient rapidement indigeste, bien que Delon, dans un rôle à contre-emploi, tient bien son personnage face à un Gabin inspiré mais peu crédible en pourfendeur de la justice. Mais tout s’explique puisque le réalisateur, un ancien repris de justice et ancien collabo, fut lui-même condamné à mort et gracié. Du point de vue cinématographique " Deux hommes dans la ville " a mal vieilli . ( évidemment, c ' était il y a plus de 50 ans . ) A l' époque, il fallait sûrement multiplier ces plaidoyers afin d’abolir la peine de mort. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’agissait d une bien malhabile manière pour vendre cette idée. La dernière scène est , quant à elle , intéressante, mais comporte elle aussi son lot d’excès… Mais ne boudons pas finalement la meilleure partie du film. Ma critique peut sembler rude ; mais peut-on comparer José Giovanni à Julien Duvivier ? A éviter !
Empêché de se réinserer à cause d'un policier psycho-rigide et harceleur (Michel Bouquet, dans un second rôle mémorable) l'ex-truand Gino Strabliggi devenu honnête travailleur, tel que nous le présente José Giovanni, est poussé à bout spoiler: jusqu'à commettre l'irréparable . On la connait par coeur cette histoire tragique où le cinéaste prend fait et cause pour un voyou sur le chemin du rachat -l'éducateur joué par Jean Gabin y veille - contre l'institution policière et judiciaire implacable. La musique de Philippe Sarde, le regard désespéré d'Alain Delon spoiler: au moment de se présenter à l'échafaud sont gravés dans nos mémoires. Moment d'émotion intense. José Giovanni, comme le réalisateur André Cayatte avant lui ("Nous sommes tous des assassins"), fustige la société répressive et plus loin la peine capitale. On connait la bienveillance de Giovanni à l'égard des voyous. Aussi, si la dénonciation est fondée, la dramaturgie et l'intrigue sont moins satisfaisantes au sens où leur partialité et leur caractère trop démonstratif introduisent un manichéisme si peu convaincant qu'il finit par desservir le propos du cinéaste. Ce manque de finesse est symbolisé par la composition monolithique de Jean Gabin, le porte-parole de Giovanni dans le film.
Revoir aujourd’hui « Deux hommes dans la ville » de José Giovanni sorti sur les écrans en 1973, il y a exactement 50 ans peut déclencher des sentiments ambivalents ou contradictoires. On peut bien sûr apprécier de voir Jean Gabin dans son antépénultième rôle être produit par Alain Delon qui lui portait tout autant un immense respect qu’une amitié sincère. Les deux hommes avaient déjà partagé la même affiche dans « Mélodie en sous-sol » (1963) et « Le Clan des Siciliens » (1969) tous deux réalisés par Henri Verneuil. Gabin visiblement très fatigué par un long parcours de vie durant lequel il ne s’est pas ménagé est particulièrement touchant dans ce rôle d’éducateur complètement investi (sans doute trop pour être totalement impartial et efficace) dans sa mission qu’il vit quasiment comme un sacerdoce après une carrière de flic. Alain Delon de son côté, au sommet de son art et de sa beauté, démontre avec ce chef de gang en quête de reconversion après dix ans de prison, qu’il est capable d’insuffler émotion et nuance à son jeu parfois jugé par une critique tatillonne un peu mécanique et dénué d’affect. Les regards échangés entre les deux hommes toujours signifiants sont chargés d’émotion, peut-être conscients qu’il s’agit de leur dernière rencontre sur l’écran. Les efforts communs de l’ancien détenu et de l’éducateur en attente de sa retraite pour trouver le chemin qui mènera à l’inversion d’une trajectoire jusqu’alors marquée du sceau de la violence se teintent d’un rapport père/fils particulièrement convaincant. Toute cette thématique sans doute un peu utopique développée par José Giovanni fait mouche. Le flic obsessionnel aux penchants sadiques incarné par un formidable Michel Bouquet espoiler: n Javert des temps modernes, renforce encore par contraste la sympathie qui émane de Gino Strabliggi (Alain Delon). C’est en grande partie sous cet angle humaniste que l’on pouvait voir « Les deux hommes dans la ville » jusque dans les années 1990, sorte de version simplifiée des « Misérables » proposée par José Giovanni avec Delon dans le rôle de Jean Valjean . Mais depuis le contexte ambiant a profondément changé qui amène à voir le film comme un très pesant portrait à charge sans nuance aucune des institutions judiciaires et policières. À l’époque, le film sorti cinq ans après 1968, s’inscrivait dans une volonté rousseauiste de bannir toute forme de répression dans un pays qui pratiquait encore, certes de manière très exceptionnelle, la peine de mort et qui en l’absence de preuves laissait toujours s’exercer le jugement sur la base d’une intime conviction hasardeuse. Le militantisme de réalisateurs et d’intellectuels tels André Cayatte, José Giovanni, Costa-Gavras, Yves Boisset, Robert Badinter et beaucoup d’autres a heureusement contribué à la disparition de ces deux dispositions sans aucun doute incompatibles avec un régime démocratique accompli. Mais comme souvent avec les mutations sociales, les choses continuant d’avancer parfois mues par un jusqu’au boutisme non tempéré, peuvent conduire à des conséquences négatives contraires à l’effet initial recherché en toute bonne foi. Ainsi de fil en aiguille l’individualisation de la peine et la prise en compte du parcours du prévenu érigées en dogme séduisant et valorisant ont conduit à une réduction drastique des peines d’incarcération dont Germain Cazeneuve (Jean Gabin) explique dans le film qu’elles sont la plus sûre fabrique à récidive. spoiler: Giovanni tendu vers son objectif ira même jusqu’à laisser penser que c’est le plus souvent la police, ici par le biais de l’un de ses hauts représentants, qui ramène les anciens détenus à leur condition. Pire, l’inspecteur principal ira jusqu’à la fabrique de faux et le soudoiement de témoin pour faire replonger Strabliggi dans le cercle infernal de la violence . Lino Ventura, fidèle compagnon d’armes de Giovanni (déjà sept films en commun) avait refusé le rôle de l’éducateur, arguant du fait que celui du policier joué par Michel Bouquet trop caricatural desservait la force du propos. Inflexible, Giovanni fera appel à Yves Montand puis enfin à Gabin. Avec le recul on peut tout de même se dire que le constat fait par Giovanni dans son film ne peut être totalement détaché de son passé criminel qui à la relecture fait froid dans le dos avec au menu collaboration avec les nazis, antisémitisme, torture et participation à un assassinat. Un très lourd passif qui ne peut s’expliquer comme Giovanni tente de le faire par une enfance défavorisée, le réalisateur issu d’un milieu très bourgeois étant lui-même le contre-exemple de sa démonstration. Il faut toutefois comme on le fait trop souvent de nos jours ne pas oublier de détacher l’œuvre et l’artiste de l’homme en constatant que Giovanni savait raconter une histoire mais aussi diriger les acteurs, permettant aux deux monstres sacrés qu’étaient Gabin et Delon de livrer une performance à la hauteur de leur réputation qui n’était à l’époque plus à faire. C’est donc en revoyant « Deux hommes dans la ville » quarante ans plus tard que l’on peut mesurer le temps qui a passé. On remarquera enfin la courte apparition de Gérard Depardieu débutant, lui aussi futur monstre sacré, descendu depuis de son piédestal.
« Deux hommes dans la ville » est une analyse peu flatteuse du système judiciaire français, une réflexion convenue sur la difficulté de la réinsertion et un plaidoyer contre la peine de mort. Le tout est assez caricatural et le scénario peu développé. Les interprétations sont cependant excellentes : Gabin et Delon campent assez bien leur personnage respectif, mais aussi Michel Bouquet, incroyablement vicieux dans le rôle de policier soupçonneux et cynique. Les intentions sont tout à fait louables mais elles sont plombées par les bons sentiments. L’approche est naïve, peut être est-elle le reflet de cette époque ? Ne boudons pas notre plaisir, ce film a le mérite de nous permettre de revoir deux monstres sacrés du cinéma, même si Gabin semble un tantinet fatigué.