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tuco-ramirez
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4,0
Publiée le 4 octobre 2018
Trois hommes dans la ville plutôt ? Gabin-Bouquet-Delon s’affrontent durant 1h35 d’un film concis, dynamique, et surtout terriblement d’actualité en 1973… et peut être encore aujourd’hui. Ce film prend position sur de nombreuses questions : la justice, la vie en prison, la réinsertion des taulards, l’impartialité des forces de l’ordre ; et dans son final, sur l’inhumanité de la peine de mort. José Giovanni réalise un film partial, mais quoi de plus légitime en tant qu’ancien taulard. Son scénario est un réquisitoire ; et en 1973, il fallait être courageux pour s’engager fermement contre les violences faites aux prisonniers et aux condamnés. Giovanni n’est pas un grand metteur en scène, son film souffre d’un discours très manichéen ; mais le rythme et le message diffusé l’emportent largement sur la forme. Aujourd’hui encore, la société valide largement les conditions de détention ignobles dont sont victimes les prisonniers sous couvert d’un « ils l’ont bien mérité ». Gros succès populaire à sa sortie, ce film ne joue pourtant pas une gamme consensuelle dans son final. La fin est courageuse et nous prend encore bien aux tripes 45 ans après. A voir absolument. tout-un-cinema.blogspot.com
Le film est un peu une ode a l'orientation contre la peine de mort. Et avec un tel sujet et un parti pris flagrant du réalisateur, il aurait fallu surement un autre discernement. C'est a dire que tout s'acharne sur le pauvre repris de justice. Entre la mort de sa femme, ses amis qui reviennent a la charge (cela est plausible). Mais aussi un inspecteur qui passe son temps a le harceler, jusqu'a ce qu'il craque, sans aucune raison, a part le fait qu'il n'aime pas sa tete. Ce policier n'a t-il pas des comptes a rendre a ses supèrieurs et rien d'autres a faire de ses journées, dans une grande métropole comme Montpellier. Cela est nettement moins plausible. Du coup, on a vraiment du mal a y croire, et cela a du mal a prendre.
Grands acteurs. Vibrant plaidoyer pour améliorer la reinsertion des prisonniers et contre les dérapages de l'état policier et la machine judiciaire. Nous sommes dans les annees 70, quelques annees avant l'abolition de la peine de mort. Certains aspects du scénario (rôles secondaires) laissent un peu sur leur fin.
Gabin n’aura décidément fait que du cinéma de transition à la fin de sa vie. Transition dans un style de plus en plus cru, qui caractérise la vraie émancipation du cinéma après le succès abstrait et relatif de la nouvelle vague. On n’hésite plus à tourner la scène très noire de l’exécution à la guillotine, histoire d’être plongé avec vivacité dans cette actualité médiévale par quelqu’un de très bien placé pour en parler, puisque le réalisateur José Giovanni a connu le couloir de la mort avant d’être finalement condamné à de la prison. Transition aussi dans la représentation des sentiments, où l’on reste coincé dans la forme mondaine de l’amour et celle des mauvais sentiments, alors que le bonheur va avoir droit à une ambiance aux petits oignons et en musique, qui rend l’ensemble inégal d’une manière qui déconcentre un peu.
Un policier tendre et mélancolique, une amitié entre un ancien grand bandit sorti de taule (Delon) et un éducateur droit dans ses bottes (l'ami Gabin). Au départ, j'avais quelques à priori car je ne suis pas un grand fan de ces films au casting trop séduisant, façon Blockbuster français où l'on place deux grosses têtes d'affiche et on se dit, de toutes ça ne peut pas être mauvais. Enfin c'est une très bonne surprise, le scénario est net et sans bavure. Les dialogues sont décapants, le thriller devient haletant et on ne sait quelle position adoptée.
Mention spéciale à M.Bouquet, en inspecteur qui ne démord jamais, il est tout bonnement géniale.
Un film puissant et dur avec son fabuleux trio d'acteurs et le machiavélique Bouquet qui engendre le drame au-delà de l'apaisement. Ici s'exprime avec douleur le "fatalitas" de Chéri-Bibi
Gabin le vieux lion fatigué abandonne pour un temps son habituel rôle de truand pour celui d'éducateur rédempteur de taulards !... Soit, Gabin pourrait même faire le curé qu'on ne moufterait pas, bien au contraire : sa bonhomie et son charisme naturel font le reste.
Mais tout de même, entendre un tel discours gauchiste dans sa bouche, celui en filigrane de l'abolition de la peine de mort tout au long du film, celui de l'angélisme forcené totalement ravi de la crèche, c'est un peu fort de café ! Au moins le vilain flic obsessionnel qui cherche des poux à l'ex-taulard s'avère-t-il aussi drôle que remarquablement campé par un Michel Bouquet sardoniquement menaçant, maigre consolation en l'occurrence mais consolation quand même.
Le repris de justice est donc la victime -comme dans les Misérables- qu'Alain Delon se fait une joie de mal incarner comme tout ce qu'il incarne ou tente d'incarner en règle générale. Je crois que même pour une chèvre, il aurait du mal à être convaincant : il ne bêlerait pas correctement. Non, à part Gabin, les seuls qui s'en sortent sont dans leurs petits rôles le sacré Lanoux dans son registre coutumier et... un certain Depardieu !
Quoi qu'il en soit, le film sonne faux et rame sensiblement et de façon répétée jusqu'à sa fin en forme de plaidoyer de bisounours caliméreux (c'est trop injuste !) qui termine de nous achever.
Quand on voit les noms de Jean Gabin et Alain Delon orner une affiche portant le titre de "Deux hommes dans la ville", on s’attend à un bon polar des années 70 comme les français et les italiens savaient les faire à l’époque. Oui et non. Oui parce qu’on a bien l’aspect policier, et non parce que cet aspect amène principalement une dimension dramatique. Un savant mélange des deux concepts. En fait, cette nouvelle association Gabin/Delon est assez éloignée des précédentes ("Mélodie en sous-sol" et "Le clan des Siciliens") de par son sujet, car ce dernier est ici plus ciblé, plus engagé, avec une prise de position du réalisateur-scénariste contre la peine de mort. Chacun ses idées, les uns les ayant par pure conviction, les autres parce qu’ils ont de vraies raisons (il suffit d’une seule). Et apparemment, José Giovanni fait partie de ceux qui ont une vraie raison (allez jeter un œil sur les anecdotes de tournage et sur le site Wikipédia), une raison qui marque le point de départ cinglant de son film avec une narration en voix off opérée sous la voix savoureusement grave de Jean Gabin. Le sujet porté à l’écran est profond, traité avec une juste et néanmoins remarquable sobriété dans la réalisation. Mais résumer la qualité de ce film au duo en tête d’affiche et au seul réalisateur serait injuste. D’abord parce que certaines répliques font penser au génialissime Michel Audiard, notamment lors de la confrontation de l’éducateur avec l’administration pénitentiaire ; certes ce n’est pas du Michel Audiard, bien que les dialogues de Daniel Boulanger soient bien écrits, mais on sent bien l’influence audiaresque dès lors que Gabin prend la parole. Ensuite parce que Michel Goitreau fait un beau commissaire de police spoiler: particulièrement (trop ?) tenace , premier emblème de la justice spoiler: qui va être montré du doigt pour son zèle exagéré du simple fait qu’il ne croit nullement à la rédemption des truands . Et pour finir parce que nous avons la présence de seconds couteaux, comme Bernard Giraudeau, Victor Lanoux qui fait un truand bien convaincant et qu’on repèrerait à des dizaines de mètres à la ronde, et enfin Gérard Depardieu qui va nous offrir un sacré face à face avec Alain Delon, comme si ces deux comédiens savaient qu’ils allaient se mener mutuellement une concurrence rude et acharnée dans les années à venir. Un affrontement par le biais de regards digne des plus grandes scènes d’affrontements que le septième art ait pu nous offrir. Mais déjà, quelle présence de Depardieu ! En plus d’accompagner efficacement l’histoire, la musique de Philippe Sarde embellit le propos et le rend plus politiquement correct. "Deux hommes dans la ville", c’est une accusation portée sur certaines facettes du système judiciaire, c’est une dénonciation sur la fragilité des limites de ce même système et sur les partis pris spoiler: (entre l’obsession viscérale du commissaire et les jurés qui s’endorment en plein procès…) . Et là où "Deux hommes dans la ville" est remarquable, outre le réquisitoire contre la peine capitale, c’est qu’il réussit la prouesse à nous faire prendre en sympathie le truand spoiler: repenti (on a tellement peu d’occasions de voir Delon sourire) et à détester le commissairespoiler: , tellement qu’on se surprend à penser que l’officier n’a eu que ce qu’il méritait . Et c’est sans aucune euphorie, avec l’esprit grave, que nous ressortons de ce film au parfum de scandale soigneusement (pour ne pas dire honteusement) "caché".
Un sujet fort et déconcertant pour plusieurs raisons à l'époque. Tout semble graviter autour de Gabin tandis que Delon, ou son personnage tout du moins, insupportable désamorce constamment le propos. D'un intérêt peu évident.
Je n'irais vraiment pas jusqu'à qualifier ce film de chef-d'oeuvre, car il est long et pas très dynamique. Le casting est bon certes, mais cela ne suffit pas et le scénario a beau décrire la peine de mort, il ne m'a pas emballée. Si vous aimez le duo Gabin-Delon et ne connaissez pas encore "Le Clan des Siciliens", tourné 4 ans plus tôt, ruez-vous sur ce dernier, grandiose.
Un drame aux intentions tout à fait louables, où les acteurs sont tous excellents dans leur différents registres. Cependant, cet ensemble se retrouve quelque peu plombé par trop de bons sentiments et par un soupçon de manichéisme.
Il ne se passe presque rien durant le film... Un petit accident et le reste est d'un ennui... Le scénario avait de l'allure mais le duo Gabin / Delon est sans saveur. Il n'y a pas assez d'émotion, le jeu est neutre, les dialogues sont plats... Et le plaidoyer final est facile, manque de subtilité.
Un José Giovanni classique, efficace, avec un bon sujet. Du cinéma simple et un peu caricatural certes, mais qui se laisse voir avec un certain plaisir, en dépit de ses lourdeurs. Le casting évidemment est pour beaucoup dans l’attraction du métrage. Gabin, Delon, Bouquet, et quelques seconds rôles prestigieux, le film frappe fort, et on sent le métrage à thème qui a attiré des acteurs probablement engagés sur le sujet. Gabin est vieillissant et on peine un peu à croire qu’il soit toujours un actif en le voyant, mais sa prestance est toujours là, et il s’en tire bien face à un Alain Delon surprenant et très juste, plein de sobriété. Michel Bouquet est un commissaire particulièrement détestable, et il le campe bien, tandis qu’on s’amusera aussi de voir Mimsy Farmer, une petite lueur de charme dans un film assez dur et viril, caractéristique du cinéma de Giovanni. Le scénario est évidemment emmené par son thème : la peine de mort. Le film souffre d’une narration un peu chaotique, et de certaines lourdeurs, assez caricatural, qu’au demeurant j’ai vu plusieurs fois dans le cinéma du réalisateur. C’est traité avec un côté brut et assez empesé, qui pourra laisser parfois dubitatif, reste que la dernière partie est meilleure, revenant à une certaine sobriété de ton et s’avérant plus subtile. Du coup on garde quand même une bonne image finale du film. L’ensemble paraitra tout de même un peu longuet et forcé, mais ça reste plutôt agréable à suivre. Visuellement je souligne un travail sobre, un peu pépère il faut être franc. Giovanni reste tout de même un artisan un peu limité, et son film s’en ressent : la mise en scène manque d’imagination, les décors restent corrects mais ne sont pas super bien exploités, la photographie n’a pas de relief particulier. C’est un cinéma un peu lourd, brut de décoffrage, pas désagréable certes, mais avec un film sur la peine de mort, des séquences de procès… une mise en scène plus recherchée aurait pu apporter plus de relief au propos. Heureusement il y a quand même l’excellente partition de Philippe Sarde, pointure dans le domaine. Deux hommes dans la ville est donc un film à voir, pas désagréable, mais qui manque un peu d’envergure pour le sujet traité. C’est proprement fait, mais il manque ce grain de force, de vigueur, qui aurait pu donner un résultat beaucoup plus puissant. 3.
Un grand classique des années 70, la confrontation de Delon et Gabin. Ce dernier est absoluemnt magistral et impeccable. Que de beaux rôles dans sa fin de carrière, souvent en patriarche. Delon lui offre une belle réplique .A noter la très bonne prestation de Michel Bouquet en commissaire , obsétionnel. Giovanni sait bien tirer les ressorts du polar à la française.
Le réalisateur caricature beaucoup ces personnages et les enjeux. Cette exagération permet néanmoins d'appuyer fortement les propos louables du metteur en scène. Il dresse un piètre portrait de la justice française qu'il descridibilise totalement !