Je respecte les films bourrins, nerveux, qui jouent seulement la carte du pur divertissement. Après tout c’est un exercice pas si simple que cela. Uwe Boll m’a parfois agréablement surpris avec certains de ses films, mais là il faut être honnête, House of the Dead, malgré de bonnes intentions est d’un ridicule rare.
Une réplique je crois synthétise parfaitement l’absurdité à laquelle on est parfois confronté dans ce film. Un type déclare : « Pourquoi faites-vous ça pour devenir immortel ? ». Le méchant lui répond logiquement : « Pour vivre éternellement ! ».
Les dialogues sont globalement de ce niveau, ce qui fait qu’on ne sait jamais vraiment si le film est sérieux ! Il l’est manifestement, ne serait-ce que par la matière qu’il exploite, mais c’est souvent bouffon, et même dans les situations aussi.
Franchement bidon niveau histoire (on ne comprendra pas grand-chose des explications fournies d’ailleurs), le film est donc mené sur une tonalité bouffonne qui lui a acquis à juste titre sa réputation de nanar. Car, même si le film est mauvais, Boll a le mérite de vouloir nous divertir, et du coup on assiste tout de même à un film généreux, autant en action qu’en monstre. House of the Dead est un film nerveux, plein d’action, bourrin à souhait, et qui du coup parvient malgré sa débilité marquée et l’impossibilité totale de le prendre au sérieux, à être un spectacle assez fun avec un paquet de chips et une bière. Pour cela House of the Dead mérite, à mon sens, d’éviter la note la plus faible.
Le casting regroupe pas mal de jeunes acteurs plutôt inconnus, à l’exception de Tyron Leitso. Dotés des pires clichés possibles (la blonde imbécile qui montre ses seins sans souci aux inconnus, le beau gosse qui s’inquiète pour sa carrière au pire moment, la brune sérieuse qui devient la meneuse avec le beau gosse moins « égocentrique », on a une galerie de clichés, qu’on a au moins le plaisir de voir se rapetisser au fur et à mesure que le film avance. Sont venus se perdre au milieu du marasme deux acteurs plus connus, surtout des amateurs de films de genre : Jurgen Prochnow, qui impose une « gueule » parcheminé et semble beaucoup s’amuser en capitaine inquiétant, et Clint Howard, qu’on verra pas trop mais qui lui aussi nous livre un numéro cabotin. Ils sont ici pour assurer peut-être la caution sérieuse du produit, c’est oublié qu’on retrouve ces deux acteurs autant dans du bon que de la daube de premier ordre.
Formellement c’est très foutraque. Même si les maquillages sont globalement corrects (le grand méchant est assez ridicule cependant), même si le cadre forestier et le manoir n’est pas mauvais et aurait pu offrir de quoi composer une ambiance prenante, le résultat est vite planté par une mise en scène aberrante de Boll. Des incrustations de jeux vidéos subliminales absolument pathétiques (on dirait que Boll veut montrer ce qui l’a inspiré dans son matériau d’origine, c’est-à-dire mis bout à bout 5 secondes !), des effets de style pléthoriques qui débouchent sur un véritable catalogue de tous les pires tics possibles (tournoiement au ralenti autour des personnages, ralenti sur les balles, accélération soudaine…). La mise en scène est un grand bazar, dont le meilleur restera quand même cette séquence vers le milieu du film où en dix secondes Boll nous balance facile 30 images différentes. Ne surtout pas être épileptique ! La réalisation est donc franchement médiocre. Elle se veut nerveuse et stylée, mais elle n’est en vérité qu’un gloubi-boulga clipesque tellement excessif que c’est impossible de ne pas rire. Quant à la bande son, c’est du rock métal bruyant et punchie. On aime ou on n’aime pas, mais à la limite pourquoi pas, si le reste suit.
Je conclurai malheureusement en disant que ce House of the Dead est un film pour le moins risible. Risible, mais au moins dynamique, nerveux, et pour le coup on peut s’amuser malgré tout, même si ¾ des effets, et je suis gentils, sont loupés. 1.5