Donner une suite à un film qui faisait office de chef d’œuvre n’est pas une tâche aisée. Le premier "Rocky" était un film extraordinaire, mélangeant avec bonheur émotion, humanité et admiration. "Rocky II " est la suite logique du précédent effort, qui malgré ses grandes qualités, n’arrive pas à au même niveau que son grand frère. Mais il ne fait pas tâche en comparaison, bien au contraire.
"Rocky II" n’essuie pas de grandes modifications, les personnages centraux sont les mêmes : le charismatique Mickey, l’amusant Paulie, le furieux et impressionnant Apollo Creed, la timide et réservée Adrian et bien sûr, le magnifique Rocky Balboa. Dans le film, on assiste à « l’après-combat », le retour à la vraie vie. L’idée est plutôt bonne, au lieu d’enchaîner directement sur le fameux match, le spectateur est témoin des inconvénients et des opportunités de la célébrité, donnant des scènes à mourir de rire (la publicité) et d’autres plus touchantes (le travail dans l’usine). L’aspect humain de Rocky n’en est que renforcé, il est comme Mr. Tout le Monde à vrai dire : un homme qui souhaite nourrir sa femme et vivre tranquillement, en mettant de côté son amour pour la boxe. Le personnage d’Adrian prend aussi plus d’ampleur ici, on sent l’amour qui unie les deux même si elle n’arrive pas à vraiment s’imposer dans le cocon conjugal (contrairement à son frère Paulie qui n’en rate pas une). L’entraînement que subit Rocky est assez différent de celui qu’il opère dans le premier, ce qui est une bonne chose car la routine aurait pu pointer son nez. Toujours aussi impressionnant, il donne un sacré coup de jus. D’ailleurs, l’image de Balboa dans le coucher du soleil est sublime.
Le fameux combat est assez similaire au précédent, ce qui gâche un peu le plaisir. Non pas que les coups portés soit les mêmes, mais l’adrénaline n’est plus aussi omniprésente. La faute, en grande partie, à un manque d’ingéniosité et de suspens (même si les dernières secondes sont intenses). Mais il reste tout de même d’une grande qualité.
Sylvester Stallone, quant à lui, est encore une fois excellent. Tour à tour drôle, émouvant, prodigieux et j’en passe, il porte le film sur ses épaules musclés. Un rôle qui lui colle au poil ! On sent bien qu’il prend le film sous son bras, en le réalisant et produisant à la fois. C’est son bébé maintenant.
"Rocky II" n’est pas une déception, le pari était difficile mais il fut tenu avec brio. On ne change pas une équipe qui gagne, hein !