On ne peut pas nier que le film a une certaine patine, comme un film des années 70, le grain de la première scène nous mène droit dans cette décennie. Ensuite, il y a là, un film qui joue sur une fracture, celle d'un homme, mais celle aussi d'une ville, qui se remet lentement du 11 septembre. Le film est tellement empreint par cet évènement, qu'il ose une scène qui plonge deux protagonistes au centre de ground zero, vue d'un appartement en surplomb.
Ici Spike Lee, ne vient pas nous montrer le fossé qu'il y a entre les blancs et les afro-américains, ce n'est plus le temps des règlements de compte, c'est le temps du pardon, de la rédemption, de l'unité; et à travers son personnage, la caméra se promène dans New York, s'offrant une scène hallucinante où Edward Norton fait face à son reflet et débite tout ce qui fait cette ville, d'abord pour lui cracher dessus, puis d'un geste, lui redonne sa bénédiction.
Film assez bavard, sans vraiment savoir où il veut en venir, il nous ballade, nous offre des scènes assez fortes, qui mis bout à bout semble faire un film cohérent.
On a déjà devant nos yeux, à travers quelques scènes, le Norton qui sera choisi pour le rôle de Fight Club.