Mon 1er Spike Lee, je me suis dit qu’il valait mieux en mater un avec un acteur que j’apprécie, ce sera donc Edward Norton, d’autant plus que le scénar’ est sympa (et ne tourne pas non-stop autour du racisme).
Déjà l’histoire est originale, pas l’aspect truand repenti mais la dernière journée de liberté. Ce côté plus purgatoire est intéressant, bien plus que le reste, et c’est la 1ère fois que je vois un film de ce genre. Tiraillé entre remords, regrets, les adieux à faire à sa famille et ses amis, comment faire en prison, arranger le quotidien pendant ses 7 ans d’absence, garder le lien avec sa copine, renouer avec son père qui est un peu à l’origine de sa dérive etc que de sentiments et d’inquiétudes que Norton nous fait partager sans nous gonfler. Ajouté à cela la petite « enquête » pour savoir qui est la taupe, les apartés en solo (génial), les réactions de son entourage, la dénonciation des travers de l’Amérique post 11 septembre et une certaine vision de New York aussi, c’est nickel. Certes c’est violent, tout le monde ne kiffera pas le contexte, mais le déroulement des scènes est bon et mène à une réflexion intéressante sur la vie ainsi que la façon de la mener.
Une musique sympa qui colle à son sujet, des dialogues très justes, des flash-backs expliquant bien la situation et l’histoire du héros puis une fin très humaine. Spike Lee montre ici qu’il sait gérer magistralement : les acteurs, les émotions, la psychologie des personnages, le rythme, les plans rapprochés ou New York à différentes heures, un casting balaise, les longueurs et plus rare : la morale tout en évitant le pathos. Chapeau. Mention spéciale pour finir à la fin justement, ouverte et qui se déroule comme dans un songe, laissant différentes interprétations possibles, bravo encore.