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Plume231
3 887 abonnés
4 639 critiques
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5,0
Publiée le 29 septembre 2009
Si ce n'est pas la meilleure oeuvre de Billy Wilder, c'est sans conteste la plus belle. Ce n'est pas tant l'extrême raffinement au niveau des costumes et des décors, ni la superbe photographie, ni les magnifiques paysages écossais, ni le jeu des comédiens formidables, ni le scénario plein de rebondissements et de subtilités, ni la finesse des dialogues étincelants, ni l'humour à froid pleinement maîtrisé qui m'a fait la plus forte impression. C'est en fait la mélancolie et la tendresse, accentuées par une très belle BO de Miklós Rózsa, qui, sous un fin vernis de cynisme, se dégage du film. Donc si vous aimez l'oeuvre de Billy Wilder, vous aimerez ce film, si vous aimez le mythe de Sherlock Holmes, vous aimerez ce film qui est certainement le meilleur sur ce dernier, et si vous aimez le Septième art dans toute sa noblesse, alors c'est sûr vous aimerez ce film.
Dans leur appartement de Baker Street, Holmes et Watson voient arriver une jeune veuve sauvée des eaux de la Tamise. Se nommant Gabrielle Valladon, cette dernière semble amnésique mais va vite retrouver la mémoire. Le fin limier et son équipier vont être entrainés dans une enquête hors du commun, où ils croiseront Mycroft Holmes, le frère de Sherlock, la reine Victoria et le monstre du Loch Ness. Le génial Billy Wilder s'attaque au mythe de Sherlock Holmes et signe un scénario original où tout l'esprit des romans de Conan Doyle est préservé. Dès l'introduction avec la mallette contenant les souvenirs de Watson, Wilder pose les éléments distinctifs du personnage et fait d'une scène apparemment banale une véritable leçon de mise en scène avec notamment la partition illustrée par un changement de musique qui dévoile le son d'un violon. Les références aux romans sont multiples et guetter ces différents oeufs de Pâques est un vrai bonheur pour tout fan des aventures du célèbre détective. Les dialogues sont parfaitement écrits et d'une grande subtilité, le scénario original et brillant et les acteurs, Robert Stephens, Colin Blakely, Geneviève Page, Christopher Lee sont tous d'une grande justesse. Un monument de la comédie policière et une des plus belles adaptations de l'oeuvre de Conan Doyle au cinéma.
Non ce n'est évidemment pas le meilleur film de son auteur, cependant malgré ses défauts c'est un film très intéressant de par la façon dont Wilder va décortiquer le mythe de Sherlock Holmes.
Je n'ai pas vu beaucoup d'adaptations du personnage (le chien des Baskerville et les navets de Ritchie), cependant j'ai cette impression qu'avant le dépoussiérage vulgaire initié par Ritchie Holmes avait une image très propre, le mec qui réussit tout, qui comprend tout tout de suite, un vrai petit génie en somme.
Et justement Wilder va déjà écorner cette image (qui n'est pas il me semble celle des bouquins), en lui rendant son addiction à la cocaïne, en expliquant pourquoi il paraît si malin (c'est avant le fait de Watson qui le met en valeur), mais surtout en lui accordant une peur certaine des femmes.
C'est ça qui va être intéressant, voir ce personnage d'habitude si brillant, être pas bête, mais disons plus humain. Il y deux ou trois fois dans le film où le point de vue va changer, on va passer à quelque chose de plus omniscient, on n'est plus centré sur Holmes, c'est-à-dire que le spectateur en sait plus que Holmes et ici pas de twist te faisant croire qu'il savait tout dès le début, du coup on le voit tâtonner alors que nous on connaît la solution. Dans d'autres film ça aurait pu m'énerver car on sait où l'intrigue va en venir, sauf que là ce n'est pas l'intrigue qui est intéressant, c'est la vie privée de Holmes qui l'est.
Je ne suis pas forcément fan du casting pour Holmes et Watson (même s'il faut noter l'excellent second rôle de Christopher Lee), l'intrigue met du temps à se mettre en place (faut dire qu'on a une longue intro qui n'a que peu à voir avec le reste du film (même si indispensable), du coup le film opte pour un rythme assez lent et je pense que ça joue en sa défaveur, malgré les bonnes idées.
Cependant le film, comment souvent avec Wilder est totalement rattrapé par sa fin qui est vraiment magnifique.
Le souci c'est que malgré sa démystification d'Holmes, d'excellentes idées, il reste néanmoins la plupart du temps que "Holmes fait du tourisme" et c'est pas ce qu'il y a de plus palpitant à voir, dommage. Cependant il reste intéressant à voir si on aime le personnage, si on aime Wilder et le cinéma. D'ailleurs on sent que c'est un film assez personnel qui fait de Holmes un héros pas si loin que ceux de ses comédies romantiques. Sans parler d'un peu goût pour le "scandale", très beau dos nu !
Après une visite au Loch Ness je me suis décidé à mater ce film. 1ère surprise : Billy Wilder en réalisateur, sur un sujet si sérieux je ne m’y attendait pas, et je voyais encore moins un quelconque côté comique pouvoir ressortir ici. Quand arrive Christopher Lee (qui a part Watson aura tout joué chez ce héros), en Mycroft cette fois, on doute vraiment de la direction prise. Une fois qu’on voit un peu le scénario on comprend mieux : Wilder s’est aventuré dans un domaine trop éloigné du sien et s’y perd, d’où le bazar ambiant et la trame inégale (on passe de danseuses à des nains, au Loch Ness sur fond de complot européen sous-marin contre les nazis, en passant par une passade pitoyable sur l’homosexualité latente des héros). On a l’impression ensuite que tout le monde y va de sa touche personnelle et que rien n’est encadré. Par-delà le casting bancal, représenté par un Watson exalté à fond et un Mycroft qui s’anime (respect des persos je te cherche toujours), on a une histoire chaotique et inintéressante s’attardant trop sur le graveleux, aucun liant, un montage erratique sans lien logique entre les scènes, des longueurs (l’enquête ne commence qu’à la 47è minute et on reste trop sur le ballet), aucune déductions n’est faite mais des dialogues tendancieux au mieux, une vf très médiocre, des décors plus que moyens, une musique moche ou trop grandiloquente, un Loch Ness utilisé juste pour tenter de relancer l’intrigue Hormis la narration par Watson, pas nouveau mais ça passe, et quelques clins d’œil aux histoires canons (les écrits de Watson, les études de clopes d’Holmes) on n’a qu’une comédie bizarre et bas de gamme. On sent que Lee est encore là pour sauver une production minable juste avec son nom. Quant au titre si vous avez trouvé le rapport avec le sujet vous m’appelez. En fait il ne reste de ça qu’une maquette au fond du lac, bonjour la pollution et les croyances sur le monstre relancées.
Quand Billy Wilder s'attaque au personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle à travers "La vie privée de Sherlock Holmes", ça donne un beau récit teinté de romantismes, d'enquêtes ou encore d'humour tout en subtilité et intelligence. On y suit une enquête casse-tête du détective Britannique, associé au fidèle Watson ainsi qu'une femme mystérieuse, qui l’emmènera jusqu'au lac du Lock Ness. Le scénario est intelligent, malin et passionnant, tout comme les dialogues ainsi que la galerie de personnages qui nous est proposé, allant d'un Sherlock apeuré par les femmes jusqu'à un égrillard Watson. C'est une aventure originale, Wilder ne reprend que le personnage et co-écrit cette histoire et c'est vraiment inventif, avec même un suspense tenant de bout en bout. La reconstitution est formidable, que ce soit les costumes, les décors ou encore les monuments, les paysages sont magnifique et ne fera qu'augmenter la qualité de cette belle photographie. La bande-originale est superbe et rajoute de la mélancolie au récit. A la base Peter O'Toole et Peter Seller devaient incarner les deux protagonistes, mais Wilder opta pour des comédiens moins célèbres et le résultat est parfait, Robert Stephens et Colin Blakely sont impeccable, tout comme les seconds rôles tels que Christopher Lee. Un film brillant à tout point de vue.
Un "Sherlock Holmes" divertissant et pas dénué d'un certain humour, qui nous balade tranquillement entre l’Angleterre et l'Ecosse. Un peu d'originalité et de surprise n'aurait cepandant pas fait de mal au film.
Certes, le personnage de Sherlock Holmes est une star de la littérature mondiale. Mais il ne m'intéresse pas. Ou peu. En tout cas, de moins en moins. Je n'adhère pas complètement au style de sir Arthur Conan Doyle et les adaptations cinématographiques que j'ai pu voir ne me plaisent pas totalement (voire pas du tout). Mais Billy Wilder m'a pris à contre pied dès le début de son œuvre. En effet, en quelques secondes il met à la poubelle tout ce qu'on sait, ou ce qu'on croit savoir sur lui. Ainsi, il est dit que c'est Watson qui en relatant les aventures du détectives de Baker Street exagère sur certains points. D'un seul coup, Billy Wilder s'approprie ainsi le personnage. Il n'est plus dans une adaptation d'un Sherlock Holmes mais dans sa version de Sherlock. C'est d'autant plus probant lorsqu'on sait que le scénario est original. Le film se suit sans déplaisir, on retrouve l'humour de Billy Wilder, son élégance, son style raffiné. Mais le scénario tourne assez vite court. On a beau m'expliquer que c'est super intéressant, je ressens un manque d'enjeux là dedans. Ca tourne assez vite à plat. C'est pas désagréable mais quand on sait que c'est un film de Billy Wilder, on peut être un peu déçu.
Patience de rigueur pour cette aventure du célèbre détective. Il faut en effet laisser passer une longue première partie avant d’arriver au coeur du sujet, première partie qui présente un Holmes blasé, misogyne, peu sociable et cocaïnomane à ses heures, affublé en plus d’un Watson plein d’entrain pour ne pas dire un brin agité. D’autant plus dommage qu’une fois lancée, l’intrigue, rondement menée, se révèle pleine de mystères et de rebondissements. On regrettera d’autant plus le déséquilibre du scénario que l’esthétique est particulièrement soignée, et les personnages assez travaillés.
L’enquête manque d'élan,elle ne démarre que trop tardivement. Billy Wilder choisit de montrer un Sherlock perfectible ce qui n'est pas une mauvaise chose en soit,mais la première partie manque cruellement d’intérêt,et pour la seconde il lui manque le rythme nécessaire pour en faire une enquête haletante. On retrouve cependant l’esprit et l'humour de Wilder,2 h de films c'est trop pour ce qu'il contient. L'image quant à elle est obsolète.
J'en gardais un souvenir émerveillé, au point de le considérer comme un des mes films préférés. Il est toujours risqué de revoir certains titres dans ce cas de figure, ce qui a légèrement été le cas concernant « La Vie privée de Sherlock Holmes ». J'ai bien écrit « légèrement » car l'on est évidemment toujours plus exigeant avec les œuvres dont on attend beaucoup. Parce que le regard de Billy Wilder sur le mythe du célèbre détective privé, c'est quand même la grande classe. Projet de longue haleine, reporté à de nombreuses reprises, celui-ci a la marque de son réalisateur : drôle, intelligent, fin, volontiers sarcastique par moments, porté par de belles prestations d'acteurs incarnant des personnages aimés avec beaucoup d'élégance, la qualité des dialogues et des relations entretenues par les uns et les autres. Même le scénario, mis à mal par les producteurs et devant être à l'origine beaucoup plus long, montre beaucoup de richesses et de scènes merveilleusement construites, la musique ample et majestueuse de Miklos Rosza accentuant encore cette remarquable impression. Et pourtant, je ne mets « que » quatre étoiles. Comment l'expliquer. Je n'ai pas été ébloui, bouleversé comme j'avais pu l'être la première fois. Si l'ensemble reste remarquablement cohérent, je n'ai pas ressenti la jubilation que j'ai si souvent lorsque je regarde un film de Wilder. Certaines scènes m'ont laissé un peu de marbre, et j'ai légèrement décroché à une poignée de reprises. Maintenant, c'est vraiment parce que j'en gardais un souvenir ébloui que je me permets ces quelques menues réserves, de nombreux moments restant exceptionnels (pour ne citer qu'elles, les scènes avec Clive Revill, immense second rôle malheureusement passé à côté d'une grande carrière), la « Wilder touch » restant suffisamment présente pour que l'on se réjouisse d'avoir assisté à un si beau spectacle. Un lourd échec financier qui n'a d'égal aujourd'hui que sa réussite formelle.
Un des plus mauvais Billy Wilder. Tout est très convenu, c'est trop lent, on s'ennuie beaucoup. L'humour est distillé au compte-gouttes. Un film extrêmement banal à tous points de vue.
De la part de Billy Wilder (Le Poison - 1945, Oscar du Meilleur Film), on était en droit de s’attendre à autre chose que cela, en effet, cette énième histoire narrant les aventures de Sherlock Holmes et de son compère John Watson déçoit et ne laisse au final, qu’un avis très mitigé. En effet, il faut patienter pendant les quarante-cinq premières minutes avant que la suite devienne intéressante. A partir de la deuxième partie, le film prend réellement de l’ampleur (et surtout de la consistance) avec une enquête passionnante et un voyage au fin fond de l’Ecosse à la rencontre du monstre du Loch Ness. Mise à part cela, on pourra aussi féliciter l’agréable casting, avec dans les rôles principaux : Robert Stephens & Colin Blakely, accompagnés de Geneviève Page & Christopher Lee. En fin de compte, La Vie privée de Sherlock Holmes (1970) est une œuvre mineur dans la filmographie du cinéaste, pas décevante mais en deçà de ce à quoi nous nous attendions.
Un scénario original, tout en finesse, une réalisation presque sans fautes (quelques longueurs vers la fin tout de même), L'interprétation de Sherlock Holmes et de Watson est éblouissante, on aussi notera la sublime prestation de Geneviève Page et la présence de Christopher Lee. Il est étonnant qu'un américain d'origine allemande ait réalisé un film d'une élégance aussi british, ça se déguste !
Quand il met en chantier "La vie privée de Sherlock Holmes" avec son fidèle scénariste I.A.L Diamond, Billy Wilder n'est plus au zénith de sa gloire. Son dernier grand succès remonte à 1960 et à "La garçonnière" qui avait raflé cinq oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. "La grande combine" son dernier film pourtant de très bonne tenue n'a pas rencontré le succès, comme si brutalement, le style pourtant si prisé jusque-là du réalisateur de "Certains l'aiment chaud" ne répondait plus aux attentes des spectateurs. Le réalisateur seulement âgé de 60 ans en a conçu une réelle amertume. Il faudra attendre quatre ans pour qu'il envisage cette variation sur le célèbre détective de fiction dont avec Diamond il sonde les tréfonds de l'âme à travers cette enquête créée de toute pièce. Le film tel qu'on le connait aujourd'hui devait en réalité durer plus de trois heures et comporter plusieurs épisodes successifs. Craignant que cette durée habituellement réservée aux films à grand spectacle comme '"Ben Hur" (William Wyler en 1959) ou "Cléopâtre" (Joseph Mankiewicz en 1963) ne rebute le public, L'United Artists qui devait distribuer le film imposa des coupes qui ne pouvaient convenir à un Wilder persuadé d'avoir le final cut. Quelque peu renié par son auteur et ne répondant pas aux attentes du moment, ce film en costumes ne fut donc pas un succès et ce n'est qu'avec le temps et les passages télévisés qu'il fut réévalué à sa juste valeur au sein de l'imposante filmographie du cinéaste. Cette plongée fantasmée dans la psyché dévoilée du grand détective pour iconoclaste qu'elle soit, laissant à supposer un instant que Holmes serait homosexuel, n'en demeure pas moins complètement fidèle aux canons qui se sont imposés au fil du temps souvent même à l'insu des écrits de Doyle. C'est au cœur même du générique en faisant défiler lentement tous les attributs de la panoplie du parfait Sherlock Holmes que Wilder prend soin de ne pas fâcher les exégètes de l'œuvre auxquels il impose une enquête originale. Le casting initial qui prévoyait Peter O'Toole et Peter Sellers est remplacé par un duo moins prestigieux mais qui s'avèrera parfaitement assorti et efficace, composé de Robert Stephens (Sherlock Holmes) un acteur de théâtre anglais et de Colin Blakely (Watson), acteur irlandais au jeu roboratif. Watson et Holmes sont ici placés sur un pied d'égalité contrairement aux célèbres versions hollywoodiennes des années 30 et 40 où Nigel Bruce amenait parfois le personnage à la limite de la niaiserie. C'est bien grâce au docteur Watson, en réalité alter ego de Conan Doyle que la légende s'est emparé de Holmes. Un Holmes qui reproche à son fidèle compagnon de l'avoir enfermé dans une image qui ne reflétant pas l'exacte vérité, lui amène plus de déboires que d'avantages. Le Holmes de Wilder est un donc être torturé et mal dans sa peau que seule la cocaïne parvient à sortir de son spleen quand celui-ci devient trop envahissant. Tous ces sujets intimes sont parfaitement traités dans les nombreuses scènes entre les deux hommes dont les plus jouissives se situent bien sûr dans l'antre de Baker Street à l'atmosphère parfaitement restituée par Alexandre Trauner le grand chef décorateur. Ce portrait doux amer est relevé à doses savamment distillées de moments cocasses du meilleur effet. L'intrigue assez filandreuse qui n'est certes pas l'essentiel du propos, aurait tout de même gagné à être étoffée. On appréciera aussi les prestations subtiles de Christopher Lee dans le rôle de Mycroft et de la française Geneviève Page dans celui de la jolie Gabrielle Valladon, élément déclencheur de l'enquête. Au final Wilder est parvenu de manière très subtile à bousculer le mythe sans trop le faire vaciller de son piédestal. Une performance à saluer mais l'enthousiasme de certains qui placent "La vie privée de Sherlock Holmes" parmi les chefs d'œuvre de Wilder doit être malgré tout tempéré.