Une pure perfection dans son genre que ce film de Jacques Deray. Bien entendu, le duo d'acteurs fait tout. Même s'il y à eu des tensions (Delon, en plus, produisait, imposait des choses, Bébel se sentait sans doute un peu négligé parfois, mais au final, le temps de présence de l'un et de l'autre est sensiblement le même), la rencontre entre les deux plus grands acteurs populaires français (enfin, deux des plus grands, n'oublions pas Ventura, Gabin...) est à la hauteur des attentes.
Film majeur doté d'une musique inoubliable de Claude Bolling, adapté d'un roman d'Eugene Saccomano plus connu pour son métier de journaliste sportif que pour autre chose, "Borsalino" est culte, monumental, réjouissant, parfois drôle (la baston homérique entre Belmondo et Delon au début du film), parfois dramatique, toujours classieux. On comparera difficilement ce film avec "Le Parrain", vu qu'il a été réalisé deux ans avant le film de Coppola. Au moins un grand film de gangsters français qui ne souffre pas de la comparaison avec le Coppola, justement, contrairement au pourtant très bon "Le Grand Pardon" d'Arcady.