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Charlotte28
127 abonnés
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4,0
Publiée le 6 novembre 2024
Sur un scénario solide, complexe mais aisément compréhensible, se dessine une dénonciation tant socio-économique que politique (à travers la seconde révélation des collusions des multinationales) dans une mise en scène classiquement efficace, liant avec fluidité les différents espaces de l'enquête menée par un pugnace journaliste auquel Patrick Dewaere confère plus de froide maturité qu'en d'autres rôles, prouvant à nouveau sa nuance interprétative! Pamphlet contre la minorité richissime, prête à toutes les compromissions, le récit épouse habilement les codes de son genre, servi par une impeccable distribution et un propos terriblement moderne. Prenant!
C'est la traditionnelle histoire de l'individu confronté à une organisation puissante, l'histoire de toujours du juste, de l'intègre, se battant pour la vérité. En l'occurence, le journaliste Paul Kerjean prétend dénoncer les méfaits d'une multinationale dont la puissance financière, influente et corruptrice, menace les Etats et le citoyen. Sur le mode du polar et de l'enquête journalistique, Henri Verneuil instruit le procès d'une organisation tentaculaire et quasi mafieuse. Le cinéaste semble vouloir s'inspirer du style américain et, peut-être, de l'efficacité des "Hommes du Président" d'Alan J. Pakula. Il en est hélas bien loin. Parce que son récit est démonstratif et simpliste, parce qu'il ne croit pas le public assez adulte pour pouvoir soutenir un propos plus rigoureux et plus subtil, parce qu'il n'est pas et n'a jamais été un cinéaste original ou inspiré. Le film accumule les évidences avec des accents volontiers sentencieux. En somme, il enfonce des portes ouvertes. La mise en scène s'octroit, malgré un rythme qui n'est déjà pas haletant, de vaines respirations sous la forme tout à fait commune de l'existence familiale du héros, qui est indifférente. Peu ou mal dirigés, les interprètes jouent sans beaucoup de sincérité. Ce n'est pas le genre qui a mal vieilli, mais le film de Verneuil.
Un film en avance sur son temps : on parle de la toute-puissance des multinationales ou de "mondialisation" en 1982 ! On peut croire au début en une farouche satire du journalisme avec un Patrick Dewaere véreux à la recherche d'un grand scoop (ce qui mènera au suicide d'un millionnaire), mais au fil de l'histoire on comprend mieux qu'il s'agit davantage d'un éloge aux journalistes d'investigation qui dénoncent les scandales au risque de leur vie. L'enquête est ici rondement menée avec des flash backs et de très bons dialogues, à la fois complexe mais restant accessible. L'emprise tentaculaires des multinationales sur les gouvernements et chaque individu est bien démontrée. Toutefois, on peut reprocher à ce long métrage un côté froid et cynique, voire terne et "administratif"... C'est vrai qu'il y manque des sentiments d'humanité, d'humour, de spontanéité comme le rappelle la dernière phrase du film. En même temps, difficile d'aborder le monde financier avec joie et candeur. Par conséquent il aurait peut-être fallu raccourcir le film, ou y insérer davantage de scènes d'action. Mais c'est tout de même une réussite.
J'ai passé un très bon moment sur ce film (quelques longueurs par moment il est vrai mais le scénario est d'enfer!). Au delà de la fiction cinématographique qui date de 1982 , posons-nous la question si de nos jours: Google, Microsoft, Apple, etc... ne sont-ils pas la société GTI du film...? A méditer.
Un vieux film sur les manipulations et les bas fonds du monde du journalisme qui ne prend pas trop aux tripes. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 2/5
Avant-dernier film de Dewaere (et dernier sorti de son vivant), "Mille Milliards de Dollars" est aussi un de ses meilleurs avec "Série Noire", "Le Juge Fayard dit Le Shériff" et "Les Valseuses". Et un des meilleurs films de cet excellent faiseur très décrié par la presse à l'époque, Henri Verneuil. Pas un réalisateur de la carrure "cahiersducinéma-esque" du style Truffaut, certes, mais un excellent réalisateur de cinéma populaire qui était à l'époque dans un Âge d'Or et une période quelque peu dénonciatrice : deux ans après "I...Comme Icare" (son chef d'oeuvre) dans lequel il abordait le thème du complot d'Etat, il aborde ici une autre sorte de machination, financière celle-là. Un journaliste du genre franc-tireur et intègre (travaillant dans un journal fictif qui apparaît dans "I...Comme Icare" d'ailleurs, je crois) reçoit d'une mystérieuse source une information comme quoi le patron d'une importante société française aurait touché des pots-de-vins monumentaux de la part d'une société américaine mondialement implantée (un vrai empire financier), GTI. Peu de temps après l'article, le PDG impliqué est retrouvé mort, suicidé. Kerjean, le journaliste, contre l'avis de ses supérieurs, continue l'enquête... C'est le point de départ d'un film passionnant doté d'un casting totalement à la hauteur : Patrick Dewaere, Charles Denner, Caroline Cellier, Michel Auclair, Jeanne Moreau (rôle court, ceci dit), Mel Ferrer (acteur américain qui a souvent joué en Europe, et parlait un français impeccable), Anny Duperey, Jean-Pierre Kalfon... Excellente musique de Philippe Sarde, scénario superbement bien cousu, interprétation à la hauteur, sens du suspense, flash-backs intelligents servant bien l'intrigue, ce film, le pendant financier de "I...Comme Icare" (bien que présentant des histoires différentes avec des personnages différents, les deux films, pour moi, vont parfaitement ensemble, comme un diptyque dans la filmographie de Verneuil), est une totale réussite, un des meilleurs films français de son époque. A voir absolument. Je dis bien : absolument.
Henri Verneuil est sans doute le plus "américain " des réalisateurs français et est, en tout cas, celui qui reçut au cours de sa carrière, la plus forte audience auprès du public hexagonal (si l'on se réfère au nombre d'entrées).
Sa filmographie est vaste et un peu trop " grand public " auprès des revues de la cinéphilie pour avoir rencontrer un soutien et une distinction de leur part.
Pourtant, lorsqu'on se penche sur certains de ses opus ( à cet égard "mille milliards de dollars" est un bon exemple), son ambition n'est pas un vain mot.
Mis en scène à la fin de sa carrière ( 1982), il se propose de regarder de plus près le sujet des multinationales, l'origine parfois douteuse de leur émergence et de leur pérennité, de l'immoralité et surtout du danger quelles font peser sur les démocraties.
Verneuil prend prétexte d'une enquête journalistique qui va peu à peu dévoiler certains pans du passé d'une multinationale américaine, qui rachète pour des motifs obscurs un entreprise française déficitaire.
Proche de l'univers de Costa Gavras, " mille ..." est un opus politique qui décrit un univers des affaires économiques sous leur aspect Kafkaïen et inquiétant.
Si le film n'obtint pas un succès à la hauteur des plus grands obtenus par le cinéaste, il permet de retrouver Patrick Dewaere dans une de ses dernières apparitions à l'écran, avant sa disparition tragique.
Le relatif insuccès du film, tient sans doute au degré d'attention qu'il demande au spectateur pour suivre le scénario dans ses détails et au manque de scènes d'actions, pourtant marque du cinéaste.
La distribution est remarquable et permet de retrouver moults acteurs français des années 80 et aussi Mel Ferrer - acteur hollywoodien qui fut marié avec Audrey Hepburn- connu notamment pour sa maîtrise de la langue française à la ville.
On peut juste regretter le manque de scènes en extérieur et des décors pas très au point.
De son côté, le montage ne laisse place à aucun temps mort et permet au film de se suivre avec intérêt.
Certes, Verneuil fit montre de plus de panache dans certains de ses opus précédents. Les aficionados de Patrick Dewaere ne le manqueront pas, même si sa prestation est ici plus lisse que dans ses rôles de personnages déchirés.
Un magnifique et fantastique brulot contre la capitalisme sans humanité. Tiens, un pléonasme! Tout est traité à la façon d'un thriller économique voire politique. Le scénario est parfait, parfaitement crédible, et qui parait tellement d'actualité, encore aujourd'hui. Par exemple, prendre une usine d'un groupe mondial, et lui faire payer une matière première au-dessus du prix réel à une entreprise du même groupe logée dans un pays fiscalement attrayant permet de délocaliser les bénéfices et diminuer les taxes. Cette pratique est toujours appliquée dans bon nombre de grand groupe. Voire tous? Patrick Dewaere explose à l'écran, bien entouré par pas mal de très bons seconds rôles. A voir par tous, essentiellement ceux qui veulent comprendre ce que le capitalisme peut avoir d'exécrable.
Bon film thriller suspense de Henri Verneuil avec un Patrick Dewaere en pleine forme qui joue le grand reporter curieux et détective..très bon jeu des acteurs actrices Caroline Celier (jeune et jolie) et le méchant à souhait Jean Pierre Kalfon...Le film date de 1982 et sur certains plans de la narrative çà se sent un peu..mais l'intrigue dans la deuxième partie va plus vite..à redécouvrir donc..toujours un peu d'actualité...Les rouages de la politique, de l'économie et de la presse...
Un polar franchouillard sur le mode amerloque. On se prend au jeu malgré une mise en scène plan plan et une narration pas toujours judicieuse. Heureusement une belle brochette d'acteurs de Dewaere (pas à son meilleur pour ce dernier grand rôle) à Jacques François en passant par Jeanne Moreau et Mel Ferrer (La grande classe). La dénonciation d'un système politico-financier est jouissive et n'est pas sans nous interpeler. Rien ne change... Si ce n'est pour empirer. L'histoire est fictive, ce qui l'a rend bien moins redoutable. Et avouons que la démonstration n'est pas toujours convaincante et est même simpliste.
Mille milliards de dollars est avant tout une critique de la mondialisation et des multinationales. Le film est raté : L'histoire est inintéressante et mal amenée. C'est surtout très mal joué : on a l'impression que les acteurs (surtout Patrick Dewaere) récite son texte.
Un Thriller, parfaitement écrit et mis en scène par Henri Verneuil. Sous forme d'enquête, son scénario (toujours d'actualité) évoque la guerre économique livrée par les grandes sociétés multinationales. Il dénonce leur immense pouvoir et leur domination sur les institutions politiques. Après un début procédurier assez laborieux, le déroulement de l'histoire s'oriente ensuite vers un polar palpitant. Outre les participations des icônes comme Jeanne Moreau ou Charles Denner (que l'on voit trop peu), nous avons pu apprécier les belles prestations des comédiennes Caroline Cellier et Anny Duperey. Dans la peau du personnage principal, Patrick Dewaere est presque convaincant dans ce rôle inhabituel d'homme sérieux, journaliste d'investigation. Il est entouré de comédiens prestigieux comme Michel Auclair, Jean-Pierre Kalfon ou Fernand Ledoux ...
Avec ce film Verneuil s’attaquait à un sujet polémique et ambitieux qu'il a d'ailleurs réussi malgré quelques petites incohérences . Verneuil dénonce donc l’univers sans pitié et cupide d'une multinationale des années 80 appelée GTI à travers l’enquête d'un journaliste tenace qui remontera jusqu'aux années 30 en démontrant la participation de cette entreprise à l'effort de guerre nazi . Le réalisateur semble s'inspirer du parcours des sociétés IBM et Ford dont les PDG ont reçu à l'époque les décorations de la Croix du Mérite de l'Aigle allemand pour les efforts fournis. Il en fait un thriller politico-économique captivant de bout en bout avec un scénario très pointu et des dialogues aboutis jouées par une pléiade de bons acteurs Patrick Dewaere en tête.
« Je vous trouve tout à fait charmant M.Kerjean ». Je trouve en effet charmante cette remarque Jeanne Moreau à Patrick Dewaere au début de Mille Milliards de Dollars. Certes Mme Benoit-Lambert que joue Jeanne Moreau est en permanence « complètement paf », comme dit Rose. Certes c’est une femme au bout du rouleau qui n’a même plus l’ambition de nuire à son ex mari le grand industriel Benoit-Lambert : il est au bout du rouleau, a dit un informateur à Kerjean, « grand reporter » au mensuel La Tribune, malgré son aura médiatique Benoit-Lambert n'a plus d'argent et, on l'apprendra vite, GTI, la grande multinationale américaine le tient dans sa main. Mais tout de même, ce Kerjean, quelle énergie pour réussir à dévoiler les manigances de la multinationale embringuée dans mille machination politiques et dirigée par le machiavélique Mel Ferrer (extraordinaire !). Est-ce bien l’image d’ITT qui est mise en scène : comme GTI, ITT a soutenu Hitler tout en fournissant l’armée US ? En tout cas, le film nous fait voir de l’intérieur ces machines infernales que sont les trusts mondiaux. Il nous rappelle qu’ils ne sont pas d’hier. Ils n’ont qu’un seul objectif : leur propre profit, objectif qu’ils dissimulent le mieux qu’ils peuvent. Ils n’ont qu’une seule morale : leur propre croissance. La fable est d’actualité mais évidemment, c’est hélas du Verneuil ; ce n'est pas du Costa Gavras et encore moins du Pakula ou du Lumet (on croit rêver en touchant les différences) : dialogues lourds, découpage sans rythme, prise de vue ultra plan-plan, scénario trop long (2h). La musique éléphantesque de Sarde n'améliorer rien. Les excellents acteurs n’y peuvent mais : Kalfon, Caroline Cellier, Fernand Ledoux, Michel Auclair, Charles Denner, Annie Duprey etc - excusez-du peu – tous s’enferrent dans la gangue du texte et de la mise en scène sans punch de Verneuil. Seul Kerjean s’en tire. Dewaere avec son jeu sobre et net, maîtrisant totalement ses effets, calculant pour dépasser le texte par son corps vif et tendu, est magistral. Il porte tout le film et comme toujours il nous fascine. Tout film de Dewaere est bon à revoir.