Titre fabuleux, mais le film l’est beaucoup moins. Malgré Verneuil, malgré Dewaere, malgré un sujet taillé sur mesure, cela s’essouffle assez vite. On a la désagréable impression d’assister à un réquisitoire contre le capitalisme sauvage,( par principe j’ai rien contre), mais cela se fait au dépend de la narration, ça se fait lourd, en cassant le rythme, et les images d’archives qui envahissent l’écran n’aident pas à y voir plus clair. Beaucoup de dialogues à une voix, où l’acteur fait semblant de parler à son partenaire, mais en fait c’est au spectateur qu’il s’adresse, pour mieux le convaincre, c’est presque de la propagande déguisée et inesthétique. Le scénario tellement embrouillé qu’on y comprend plus rien, et la crédibilité tombe par terre, Dewaere en rajoute, sur joue, joue souvent à côté, et n’a même, pas l’air d’y croire lui-même, trop bouillonnant pour ce rôle de journaliste sans histoire. Il se transforme soudain en une sorte de James Bond sur la fin, ça m’a pour ainsi dire réveillé de ma léthargie de surprise! Tout ça ne vaut pas le précédent film du même auteur, sur le même sujet à peu de détails près, le surprenant et baroque "I comme Icare". Là il hésite entre le divertissement et le discours économique pur et dur, ça ne va pas.