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Lotorski
17 abonnés
588 critiques
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3,5
Publiée le 15 octobre 2012
Mille milliards de dollars remplis assez bien sa mission de divertissement. Il propose aussi une caricature plutôt pertinente est intéressante de la globalisation et des multinationales. Néanmoins, Henri Verneuil n'atteint en l'occurrence pas les mêmes sommets qu'avec "I comme Icare".
Trois ans après l’excellent I Comme Icare Henri Verneuil remet le couvert pour un nouveau polar politique, Mille Milliards De Dollars. Bien moins réussi que sont prédécesseur le film compte de nombreux défauts et un manque d’intensité certain. Certains dialogues sonnent faux et l’ambiance paranoiaque pourtant souhaité pour ce genre de film ne se ressent à aucun moment ici. La bande originale très dépouillée (du piano seulement) est trop peu utilisé, elle aurait pu rendre certains passages plus prenants. Reste le sujet du film plutôt intéressant et étrangement actuel avec son fond de mondialisation, même si contrairement à I Comme Icare le film ne pose pas de réelles question et se contente de jouer la carte du thriller. Les acteurs ne semblent pas tous bien en place à l’exception faite de Patrick Dewaere plutôt bon dans ce rôle de journaliste perspicace et débrouillard. Mille Milliards Dollars semble bien terne par rapport à d’autres films de Verneuil ou du même genre mais reste cependant honorable.
Verneuil n'a jamais été le plus subtil des réalisateurs. D'où le fait que ses meilleurs films sont dans la plus pure veine policière ("Mélodie en Sous-Sol" et "Le Clan des Siciliens"). Mais, donnez à l'homme un bon casting et un scénario marrant même si invraisemblable, et vous avez un parfait film du dimanche soir, dans le genre politique-fiction un peu caricatural mais fort sympa. Revu aujourd'hui, certains diront le film prophétique sur les méfaits de la mondialisation. D'autres vous diront que cela prouve qu'elle était déjà là à l'époque et que, justement, ce film ne montre que l'absence d'analyse en profondeur des "anti-", "alter-" et consorts.
une lucidité extraordinaire pour l'époque de la production de ce film sur la mondialisation et sur les spéculateurs financiers. Depuis 1981, l'écart entre les riches et les pauvres a été multiplié par 3 en faveurs des riches. C'est pratiquement plus un documentaire qu'une fiction.
Excellente enquête journalistique ! Film parfaitement rythmé sur la mondialisation. Ah cette put… de mondialisation, autant présente aujourd’hui qu’hier… Un film qui parle donc de la quête du bénéfice avant tout et forcément d’humanité au passage. Film rempli de rebondissements, on ne s’ennuie pas. C’est également très appréciable de revoir Patrick Dewaere et Charles Denner dans ce Paris des années 80 !
Je n'ai pas vu ce film depuis de nombreuses années mais je l'avais adoré et l'avais revu plusieurs fois. J'aimerais pourvoir le regarder à nouveau et je pense qu'il serait toujours d'actualité malgré un côté certainement vieillot aujourdh'ui.
Une mise en image sans fard de la situation des entreprises qui ont participé à l'effort de guerre côté allemand et qui ont prospéré par la suite sans qu'aucune sanction ne soit prise. Intéressant et très actuel aussi dans certaines scènes comme la réunion entre le patron, les actionnaires et les dirigeants des différentes filiales du groupe. Le casting est inpressionnant Deweare, Cellier, François, Denner... Un seul petit bémol concernant le rythme vraiment très lent y compris dans les dialogues mais là c'est une affaire d'époque et de mode plus que de choix. Curieusement il se regarde bien mieux et plus confortablement en vitesse 1,5x voire même 2x, étonnant. Un très bon film.
Dewaere se retrouve au centre d'un scandale politico-financier de grande ampleur qui le dépasse mais dont il tient à comprendre les enjeux. Un film toujours autant d'actualité: "Une puissance aussi colossale concentrée dans aussi peu de mains, ça fait peur...." Le héros est déterminé à aller jusqu'au bout même si il doit craindre pour sa vie. L'exercice est sobre et sans effets à outrance mais efficace et consternant sur son propos.
Avant-dernier film de Dewaere (et dernier sorti de son vivant), "Mille Milliards de Dollars" est aussi un de ses meilleurs avec "Série Noire", "Le Juge Fayard dit Le Shériff" et "Les Valseuses". Et un des meilleurs films de cet excellent faiseur très décrié par la presse à l'époque, Henri Verneuil. Pas un réalisateur de la carrure "cahiersducinéma-esque" du style Truffaut, certes, mais un excellent réalisateur de cinéma populaire qui était à l'époque dans un Âge d'Or et une période quelque peu dénonciatrice : deux ans après "I...Comme Icare" (son chef d'oeuvre) dans lequel il abordait le thème du complot d'Etat, il aborde ici une autre sorte de machination, financière celle-là. Un journaliste du genre franc-tireur et intègre (travaillant dans un journal fictif qui apparaît dans "I...Comme Icare" d'ailleurs, je crois) reçoit d'une mystérieuse source une information comme quoi le patron d'une importante société française aurait touché des pots-de-vins monumentaux de la part d'une société américaine mondialement implantée (un vrai empire financier), GTI. Peu de temps après l'article, le PDG impliqué est retrouvé mort, suicidé. Kerjean, le journaliste, contre l'avis de ses supérieurs, continue l'enquête... C'est le point de départ d'un film passionnant doté d'un casting totalement à la hauteur : Patrick Dewaere, Charles Denner, Caroline Cellier, Michel Auclair, Jeanne Moreau (rôle court, ceci dit), Mel Ferrer (acteur américain qui a souvent joué en Europe, et parlait un français impeccable), Anny Duperey, Jean-Pierre Kalfon... Excellente musique de Philippe Sarde, scénario superbement bien cousu, interprétation à la hauteur, sens du suspense, flash-backs intelligents servant bien l'intrigue, ce film, le pendant financier de "I...Comme Icare" (bien que présentant des histoires différentes avec des personnages différents, les deux films, pour moi, vont parfaitement ensemble, comme un diptyque dans la filmographie de Verneuil), est une totale réussite, un des meilleurs films français de son époque. A voir absolument. Je dis bien : absolument.
Sur un scénario solide, complexe mais aisément compréhensible, se dessine une dénonciation tant socio-économique que politique (à travers la seconde révélation des collusions des multinationales) dans une mise en scène classiquement efficace, liant avec fluidité les différents espaces de l'enquête menée par un pugnace journaliste auquel Patrick Dewaere confère plus de froide maturité qu'en d'autres rôles, prouvant à nouveau sa nuance interprétative! Pamphlet contre la minorité richissime, prête à toutes les compromissions, le récit épouse habilement les codes de son genre, servi par une impeccable distribution et un propos terriblement moderne. Prenant!
Un vieux film sur les manipulations et les bas fonds du monde du journalisme qui ne prend pas trop aux tripes. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 2/5
Bon film thriller suspense de Henri Verneuil avec un Patrick Dewaere en pleine forme qui joue le grand reporter curieux et détective..très bon jeu des acteurs actrices Caroline Celier (jeune et jolie) et le méchant à souhait Jean Pierre Kalfon...Le film date de 1982 et sur certains plans de la narrative çà se sent un peu..mais l'intrigue dans la deuxième partie va plus vite..à redécouvrir donc..toujours un peu d'actualité...Les rouages de la politique, de l'économie et de la presse...
C'est la traditionnelle histoire de l'individu confronté à une organisation puissante, l'histoire de toujours du juste, de l'intègre, se battant pour la vérité. En l'occurence, le journaliste Paul Kerjean prétend dénoncer les méfaits d'une multinationale dont la puissance financière, influente et corruptrice, menace les Etats et le citoyen. Sur le mode du polar et de l'enquête journalistique, Henri Verneuil instruit le procès d'une organisation tentaculaire et quasi mafieuse. Le cinéaste semble vouloir s'inspirer du style américain et, peut-être, de l'efficacité des "Hommes du Président" d'Alan J. Pakula. Il en est hélas bien loin. Parce que son récit est démonstratif et simpliste, parce qu'il ne croit pas le public assez adulte pour pouvoir soutenir un propos plus rigoureux et plus subtil, parce qu'il n'est pas et n'a jamais été un cinéaste original ou inspiré. Le film accumule les évidences avec des accents volontiers sentencieux. En somme, il enfonce des portes ouvertes. La mise en scène s'octroit, malgré un rythme qui n'est déjà pas haletant, de vaines respirations sous la forme tout à fait commune de l'existence familiale du héros, qui est indifférente. Peu ou mal dirigés, les interprètes jouent sans beaucoup de sincérité. Ce n'est pas le genre qui a mal vieilli, mais le film de Verneuil.
Un film en avance sur son temps : on parle de la toute-puissance des multinationales ou de "mondialisation" en 1982 ! On peut croire au début en une farouche satire du journalisme avec un Patrick Dewaere véreux à la recherche d'un grand scoop (ce qui mènera au suicide d'un millionnaire), mais au fil de l'histoire on comprend mieux qu'il s'agit davantage d'un éloge aux journalistes d'investigation qui dénoncent les scandales au risque de leur vie. L'enquête est ici rondement menée avec des flash backs et de très bons dialogues, à la fois complexe mais restant accessible. L'emprise tentaculaires des multinationales sur les gouvernements et chaque individu est bien démontrée. Toutefois, on peut reprocher à ce long métrage un côté froid et cynique, voire terne et "administratif"... C'est vrai qu'il y manque des sentiments d'humanité, d'humour, de spontanéité comme le rappelle la dernière phrase du film. En même temps, difficile d'aborder le monde financier avec joie et candeur. Par conséquent il aurait peut-être fallu raccourcir le film, ou y insérer davantage de scènes d'action. Mais c'est tout de même une réussite.
Henri Verneuil est sans doute le plus "américain " des réalisateurs français et est, en tout cas, celui qui reçut au cours de sa carrière, la plus forte audience auprès du public hexagonal (si l'on se réfère au nombre d'entrées).
Sa filmographie est vaste et un peu trop " grand public " auprès des revues de la cinéphilie pour avoir rencontrer un soutien et une distinction de leur part.
Pourtant, lorsqu'on se penche sur certains de ses opus ( à cet égard "mille milliards de dollars" est un bon exemple), son ambition n'est pas un vain mot.
Mis en scène à la fin de sa carrière ( 1982), il se propose de regarder de plus près le sujet des multinationales, l'origine parfois douteuse de leur émergence et de leur pérennité, de l'immoralité et surtout du danger quelles font peser sur les démocraties.
Verneuil prend prétexte d'une enquête journalistique qui va peu à peu dévoiler certains pans du passé d'une multinationale américaine, qui rachète pour des motifs obscurs un entreprise française déficitaire.
Proche de l'univers de Costa Gavras, " mille ..." est un opus politique qui décrit un univers des affaires économiques sous leur aspect Kafkaïen et inquiétant.
Si le film n'obtint pas un succès à la hauteur des plus grands obtenus par le cinéaste, il permet de retrouver Patrick Dewaere dans une de ses dernières apparitions à l'écran, avant sa disparition tragique.
Le relatif insuccès du film, tient sans doute au degré d'attention qu'il demande au spectateur pour suivre le scénario dans ses détails et au manque de scènes d'actions, pourtant marque du cinéaste.
La distribution est remarquable et permet de retrouver moults acteurs français des années 80 et aussi Mel Ferrer - acteur hollywoodien qui fut marié avec Audrey Hepburn- connu notamment pour sa maîtrise de la langue française à la ville.
On peut juste regretter le manque de scènes en extérieur et des décors pas très au point.
De son côté, le montage ne laisse place à aucun temps mort et permet au film de se suivre avec intérêt.
Certes, Verneuil fit montre de plus de panache dans certains de ses opus précédents. Les aficionados de Patrick Dewaere ne le manqueront pas, même si sa prestation est ici plus lisse que dans ses rôles de personnages déchirés.