Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
coperhead
24 abonnés
474 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 30 octobre 2018
Avec ce film Verneuil s’attaquait à un sujet polémique et ambitieux qu'il a d'ailleurs réussi malgré quelques petites incohérences . Verneuil dénonce donc l’univers sans pitié et cupide d'une multinationale des années 80 appelée GTI à travers l’enquête d'un journaliste tenace qui remontera jusqu'aux années 30 en démontrant la participation de cette entreprise à l'effort de guerre nazi . Le réalisateur semble s'inspirer du parcours des sociétés IBM et Ford dont les PDG ont reçu à l'époque les décorations de la Croix du Mérite de l'Aigle allemand pour les efforts fournis. Il en fait un thriller politico-économique captivant de bout en bout avec un scénario très pointu et des dialogues aboutis jouées par une pléiade de bons acteurs Patrick Dewaere en tête.
Henri Verneuil n'a pas fait que des polars populaires.Il s'est aussi parfois essayé à des sujets plus mabitieux et polémiques."Mille milliards de dollars"(1981)donne à réfléchir sur le capitalisme sauvage et sur le pouvoir incommensurable des grandes multinationnales,tel le GTI fictif.Patrick Dewaere,pour une fois très sobre,tellement qu'il en paraît emprunté,incarne un journaliste à la recherche de sa grande affaire,qu'il trouve sur les magouilles d'un ponte de l'électronique français.Son enquête le mènera bien plus loin que ce qu'il avait imaginé,avec une référence saisissante à la collaboration des entreprises alliées avec les nazis.Intéressant,solidement charpenté,et finalement toujours d'actualité,ce drame politique est par ailleurs excessivement didactique et figé.Les situations n'en sont que plus artificielles.Cela traîne en longueur,et la fin est un peu trop positive après un tel réquisitoire.Verneuil avait le bon scénario,mais n'a su l'exploiter avec doigté.Il peut tout de même compter sur une distribution prestigieuse,à sa place,avec Jeanne Moreau,Charles Denner,Caroline Cellier,Annie Duperey et même Mel Ferrer.
C'est vrai qu'on pourrait lui faire des reproches à ce "Mille milliards de dollars" : en particulier sur sa durée, sur son rythme ou sur sa complexité, mais pour autant, près de 35 ans après sa sortie, le film a bien vieilli et son sujet est plus encore d'actualité aujourd'hui qu'à l'époque où il est sorti, tant notre monde est aujourd'hui aux mains des grandes multinationales. Le long-métrage suit les pérégrinations d'un journaliste nommé Paul Kerjean (campé par un Patrick Dewaere sobre mais talentueux comme d'habitude) qui met le nez dans un scandale politico-financier. Mais comme son article entraîne le suicide d'un politicien, Kerjean se prend de remords et décide de tout tirer au clair, ce qui lui vaudra plusieurs tentatives de discrédit et de meurtre. Le scénario ressemble à un cas typique de plongée dans l'univers trouble des grands groupes, avec un climat de tension permanente dès lors que l'on touche le coeur de l'affaire ou à l'approche de la révélation. Verneuil réalise donc ici un bon thriller dont on ne voit pas défiler les deux heures. A voir.
Bonne efficacité pour ce thriller économico-politique avec un Patrick Dewaere excellent et une mise en scène au savoir-faire certain. L'on peut constater que le sujet abordé en ce début des années 80 n'a fait par la suite que s'emplifiait. Ce sujet étant bien sur le pouvoir des multinationales et leurs nombres de plus en plus restreint mais aux pouvoirs de plus en plus importants.
« Je vous trouve tout à fait charmant M.Kerjean ». Je trouve en effet charmante cette remarque Jeanne Moreau à Patrick Dewaere au début de Mille Milliards de Dollars. Certes Mme Benoit-Lambert que joue Jeanne Moreau est en permanence « complètement paf », comme dit Rose. Certes c’est une femme au bout du rouleau qui n’a même plus l’ambition de nuire à son ex mari le grand industriel Benoit-Lambert : il est au bout du rouleau, a dit un informateur à Kerjean, « grand reporter » au mensuel La Tribune, malgré son aura médiatique Benoit-Lambert n'a plus d'argent et, on l'apprendra vite, GTI, la grande multinationale américaine le tient dans sa main. Mais tout de même, ce Kerjean, quelle énergie pour réussir à dévoiler les manigances de la multinationale embringuée dans mille machination politiques et dirigée par le machiavélique Mel Ferrer (extraordinaire !). Est-ce bien l’image d’ITT qui est mise en scène : comme GTI, ITT a soutenu Hitler tout en fournissant l’armée US ? En tout cas, le film nous fait voir de l’intérieur ces machines infernales que sont les trusts mondiaux. Il nous rappelle qu’ils ne sont pas d’hier. Ils n’ont qu’un seul objectif : leur propre profit, objectif qu’ils dissimulent le mieux qu’ils peuvent. Ils n’ont qu’une seule morale : leur propre croissance. La fable est d’actualité mais évidemment, c’est hélas du Verneuil ; ce n'est pas du Costa Gavras et encore moins du Pakula ou du Lumet (on croit rêver en touchant les différences) : dialogues lourds, découpage sans rythme, prise de vue ultra plan-plan, scénario trop long (2h). La musique éléphantesque de Sarde n'améliorer rien. Les excellents acteurs n’y peuvent mais : Kalfon, Caroline Cellier, Fernand Ledoux, Michel Auclair, Charles Denner, Annie Duprey etc - excusez-du peu – tous s’enferrent dans la gangue du texte et de la mise en scène sans punch de Verneuil. Seul Kerjean s’en tire. Dewaere avec son jeu sobre et net, maîtrisant totalement ses effets, calculant pour dépasser le texte par son corps vif et tendu, est magistral. Il porte tout le film et comme toujours il nous fascine. Tout film de Dewaere est bon à revoir.
Enquêtant sur la mort d’un industriel qui semblait financièrement aux abois, le journaliste Paul Kerjean (Patrick Dewaere) découvre qu’une multinationale tire les ficelles. D’une réalisation technique sans reproche, le film souffre d’un manque de clarté dans sa définition : est-ce un thriller, comme le début peut le faire croire ? Un documentaire sur la collaboration de firmes américaines avec les Nazis avant et pendant la guerre (le cas d’IBM est célèbre) ? Une charge contre les multinationales américaines ? Le récit d’une enquête journalistique façon « les trois jours du Condor » (réalisé six ans auparavant), comme les scènes finales le laissent penser ?... C’est un peu tout cela à la fois, et cette dispersion nuit au projet. Un projet qui comporte pourtant de belles séquences, prenantes, donnant à penser sur le poids et l’attitude des firmes multinationales. Un projet dans lequel le jeu de Dewaere n’est guère convainquant, mais dont les autres rôles sont tenus excellemment, une palme pouvant être donnée à Charles Denner et Jean-Pierre Kalfon, respectivement détective privé et tueur à gages. Une production qui se regarde avec plaisir, plaisir pourtant altéré au plan formel par le manque de cohérence et un didactisme irritant et, concernant le propos, par un manichéisme certain.
Un énième très bon film d'Henry Verneuil, voilà comment présenter Mille milliards de dollars. Polar à la trame "classique", mais diablement efficace. Dewaere y campe un journaliste intègre et obstiné, qui tente de mettre un jour un scandale sur une multinationale. Pas toujours très fin, et un poil naïf, ce film s'avère tout de même intéressant.
Après I comme Icare Verneuil nous redonne un film politique rempli de magouilles et bien que l'histoire soit passionnante et la distribution d'acteurs impressionnante cette fois-ci c'est beaucoup moins emballant. Ce film d'une durée de 2 heures est un peu trop calme, on a connu Verneuil plus dynamique dans sa mise en scène.
Mille milliards de dollars est avant tout une critique de la mondialisation et des multinationales. Le film est raté : L'histoire est inintéressante et mal amenée. C'est surtout très mal joué : on a l'impression que les acteurs (surtout Patrick Dewaere) récite son texte.
Un cours sur la corruption politique. Les arcanes secrètes des grandes firmes américaines sont décortiquées et expliquées par Verneuil. Si la réalisation a vielli, le très bon jeu des acteurs en fait un film intrigant, qui se veut exempt de toute scène d'action qui aurait été inévitablemnt rajoutée au scénario actuel, en dépit d'une inutilité flagrante et d'un risque d'incompréhension, car cette scène réduirait le cours si utile de Verneuil.
Ce film devrait être un sujet d'étude et d'apprentissage dans les écoles de journalisme. Au même titre que "Pretty Woman" devrait l'être dans les écoles de vente. Hormis l'interprétation exceptionelle de Patrick Dewaere d'un grand-reporter tel que l'on aimerait en croiser plus souvent (mouillant la chemise et misant sa vie, plutot que faire 35 heures...), ce film dénonçait déjà en son temps les magouilles économiques auxquelles se livrent certaines entreprises,(toute honte bue de leur passé pas trés clair),avec comme seul objectif totalement denué de la moindre humanité : Le profit. Le dénouement final constitue un pur fantasme dont même les journalistes du Canard Enchainé n'osent rêver, tant on touche au paroxysme et à l'apogée de la jouissance d'avoir... juste informé...
Le film a plus de 35 ans et pas grand chose n’a changé dans ce qu’il dénonce. Peut être les choses se sont justes complexifiées. Mais le fait que des multinationales de plus en plus grandes contrôlent la plus grosse partie des richesses produites sur la planète en s’affranchissant des lois presque aussi facilement de la morale est très bien décrit. Le fait que le journal où travaille le personnage principal appartienne à la firme sur laquelle il enquête et qui souhaite étouffer son histoire rappelle d’ailleurs ironiquement notre actualité avec quelques fortunés qui détiennent la plupart des organismes de presse est assez frappant. Qui mieux que Patrick Dewaere pouvait incarner ce journaliste en quête de vérité, jouant à la fois l’intransigeance et en même temps l’incrédulité devant les énormités qu’il découvre. Les seconds rôles sont eux aussi brillants. Alors même s’il est par moment austère, même s’il paraît aussi par moment simpliste voir naïf par certains aspects c’est une bonne approche de l’aspect négatif de la mondialisation alors qu’elle n’avait à l’époque aucune mesure par rapport à celle d’aujourd’hui.
Neuf ans après « Le Serpent » (complexe film d'espionnage d'ailleurs) et deux ans après comme « I comme Icare » (brillant thriller), Henri Verneuil réalisait à nouveau un film au sujet pour le moins sensible. Ici, le cinéaste fourre sa main dans ce panier de crabes qu'est le monde de la finance. Le personnage principal du film (joué par un excellent Patrick Dewaere) est un journaliste enquêtant sur les agissements d'une firme internationale et vient à découvrir des pratiques assez louches durant la seconde guerre mondiale. Il y découvre également l'implication des services secrets américains. Contrairement à ces deux prédécesseurs, cités au dessus, « Mille Milliards de Dollars » manque de puissance et de tension. Cette ambiance paranoïaque, celle qui doit te faire redouter le moindre fait et geste est ici quasi absente. Ce qui est regrettable pour un film s'attaquant à un sujet aussi épineux. Venant de Verneuil, on pouvait s'attendre à quelque chose de mieux. Mais le résultat est tout de même efficace et professionnel.