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Bertie Quincampoix
103 abonnés
1 825 critiques
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4,0
Publiée le 17 novembre 2024
Tournée dans l’immédiate après-guerre (1944-1945), cette œuvre pionnière du néo-réalisme italien nous plonge dans la ville de Rome occupée par les nazis, alors qu’un réseau de résistants constitué de personnalités diverses (des sympathisants communistes, un prêtre,…) tente de se structurer. Tourné avec peu de moyens, dans les décors réels d’une ville profondément affaiblie, Rome, ville ouverte constitue un témoignage précieux des conditions de vie d’un peuple italien tout aussi durement touché par le conflit que ceux des pays alliés : Roberto Rossellini semblait nous rappeler que les petites gens sont toujours les premières victimes de la guerre, quelle que soit leur nationalité. Entre le documentaire et la fiction, un film éclairant et bouleversant.
Il y a au moins deux façon de regarder ce film, la première est de visionner en raison de son importance supposée dans l'histoire du cinéma et c'est apparemment le choix majoritaire. L'autre est de le regarder à l'état but et dans ce cas nous avons une série B avec ses faiblesses et ses quelques moment forts. Des faiblesses ais-je dit ? Oui parce que la première heure est tout sauf passionnante, parce qu'il y a des ellipses impardonnables (et qu'on ne vienne pas me dire que c'est à cause du manque de moyens, par exemple spoiler: lors de scène de la rafle, les allemands cherche Manfredi, on ne trouve pas, on fouille partout, on ne trouve toujours pas et plan suivant voilà Manfredi qui sort de la baraque encadré par deux allemands, en quelles circonstances-a-t-il été capturé, mystère et boule de gomme ! Et puis bon, ce curé, Rossellini n'en fait pas un résistant, mais un saint ! son seul défaut est d'être mal à l'aise avec une statuette callipyge. (la scène est d'ailleurs amusante). On pourrait aussi parler de cet officier allemand qui se met à débiter, sans que personne ne lui demande quoi que ce soit, sa haine des nazis (certains on été jugé pour haute trahison pour moins que ça) Reste quelques scènes fortes comme Anna Magnani courant derrière son mari qu'on emporte et tuée par les allemands, ou ce plan atroce de quelques petites secondes ou l'on voit Manfredi torturé au fer a souder. Et puis question subsidiaire ? Où sont donc passés les fascistes italiens ? Ils avaient piscine ?
Il convient de replacer cette réalisation dans son contexte pour pouvoir pleinement l’apprécier. Sorti en 1945, ce long-métrage de Roberto Rossellini constitue le premier hommage effectué à la résistance italienne contre l'idéologie fasciste et nazie après une décennie de cinéma mis au service de la propagande de Mussolini. Tourné seulement deux mois après la libération de Rome, le film possède un regard cru sur la tragédie historique de cette période, pouvant presque être assimilé à celui d’un documentaire. Même si le récit demeure profondément dramatique (trahison, torture, exécution, etc.), il contient plusieurs touches d’humour venant atténuer son caractère sombre. Bref, une œuvre notoire.
Un film mythique, pour être l’un des (le ?) premiers films du néoréalisme Italien et l’un des (le ?) premiers films d’après-guerre sur la résistance. Sa force se développe progressivement. La première partie du film, qui présente trop longuement les personnages qui se croisent et s’entrecroisent dans une Rome occupée par les nazis, n’est pas passionnante ; mais elle se clôt par l’illustre et mémorable scène de l’assassinat de Pina, campée par une Anna Magnani au charisme déjà impressionnant. La seconde partie est d’un tout autre calibre, tant par la dénonciation du système nazi et de ses méthodes que par l’hommage rendu aux héros de la résistance. Aucun manichéisme pour autant dans ce tableau : chez les Italiens existent l’héroïsme des membres de la résistance, mais aussi la vénalité ou l’inconscience d’autres qui profitent ou accompagnent le régime oppresseur. Et chez les Allemands, des signes d’humanité et de conscience morale sont présents, avec ces soldats qui ne peuvent exécuter un ordre au-dessus de leurs forces où cet officier nazi ivre qui dresse un tableau lucide de la culpabilité du régime, en annonçant en quelque sorte son inéluctable fin. La dernière scène est, quant à elle, véritablement d’anthologie, par sa puissance dramatique et symbolique.
Un film majeur de Rossellini qui a gardé toute sa puissance. C’est bien un des films phare et pilier du néo-réalisme italien, filmé dans l’immédiate après-guerre. Il dresse un portrait très fort de l’ Italie , la fin de l’ère fasciste, les résistants et leur réseau, la collaboration , le rôle du clergé ambigu, la vie des petites gens , montrés de manière réaliste, les tournages dans la rue , en vie réelle. Témoignage fort, esthétique, d’un moment historique filmé d’une nouvelle manière. Bien sûr un marqueur important est le rôle joué par Anna Magnani , formidable, qui dégage une aura exceptionnelle. Elle est souvent réduite à la fameuse scène de course derrière le camion et de la fusillade, qui n’est pourtant sa meilleure, peut-être un peu surjouée , alors qu’elle est beaucoup plus en finesse dans tout son jeu..
Difficile de parler de ce film qui m'a beaucoup touchée. Rien n'est de trop le scénario progresse de façon implacable. La beauté d' Anna Magnani fait oublier la mauvaise qualité de la bande son au début du film surtout.
L'illustration par touches habilement liées des diverses individualités et réactions à une situation dramatique de souffrances, de privations, de menaces à travers un récit inspiré de faits divers avérés de la Résistance italienne. Sans fioriture, didactisme ni pathos la mise en scène et les dialogues exposent simplement, efficacement, l'horreur banalisée du meurtre, notamment à travers celui de la femme enceinte, traité avec un choquant dédain exprimant pleinement le déni ou le mutisme nécessaires. Portée par un casting pudiquement impliqué, l'intrigue s'attache autant aux héroïsmes anonymes qu'aux relations humaines, brossant un tableau complet d'une époque en crise dans une atmosphère de dignité patriote. Saisissant.
Film majeur du néoréalisme italien, un hommage plein d’authenticité mais un peu austère à la Résistance et à son armée de héros ordinaires, porté par l’iconique Anna Magnani.
Une œuvre impactante et cruel qui n'hésite pas a partir dans une conclusion pessimiste et aussi d'une profonde tristesse. Les acteurs sont très bons et le montage réussi à trouver sa fluidité qui lui permettra d'être efficace dans le traitement qu'il offre a ses images. C'est un film sans pitié qui montre bien les tentatives désespéré des résistants qui cherche un maigre espoir de gagner la guerre. Mais la fin les rappels a leur tristes réalités, à leur tristes sort. La mort. Pour une fois les méchants gagnes malgré les efforts de la résistance.
La dernière partie du film est la plus puissante, en particulier le prêtre catholique face à la torture et à la mort. cette vision italienne de la 2ème guerre mondiale est particulièrement intéressante. 8
4 527 abonnés
18 103 critiques
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2,0
Publiée le 23 juin 2021
Rome, ville ouverte est un film médiocre néoréaliste maintenant élevée au rang des grands films en raison de sa conformité à certaines techniques de l'époque mais qui n'a rien à offrir si ce n'est des méchants rigides et clichés les Allemands et des nobles nés opprimés les Italiens. C'est du sentimentalisme à outrance. J'ai trouvé particulièrement faible le portrait du commandant allemand qui ressemblait ou ne semblait pas très apte ou capable de faire quelque chose. Il y a très peu d'histoire et la brutalité attendue des Allemands est ce qui occupe la plus grande partie du temps à l'écran comme c'est prévisible. C'est le sentimentalisme à son pire j'ai trouvé particulièrement faible la représentation des soldats allemands qui ne semblaient pas très aptes ou capables. Il y a très peu d'histoire et la brutalité attendue des Allemands est ce qui occupe la plus grande partie du temps de l'écran comme tous ca est prévisible. C'est peut-être un film néoréaliste mais c'est aussi un film ennuyeux...
Tourné sans moyens un an après les évènements décrits, ce premier film néo-réaliste italien a reçu le Grand Prix à Cannes. Il oppose avec talent les faiblesses de la vie, de l’amour, de l’enfance aux idéaux de l’homme supérieur nazi. Si le début est un peu brouillon, la troisième partie à la Gestapo où les insoutenables scènes de torture côtoient un salon mondain (piano, femmes, jeux de cartes) est magnifique : « Nous sommes une race de seigneurs ! » « Ah bon ?
« Rome, ville ouverte » de Roberto Rossellini est sorti en 1945. L'ingénieur Manfredi (Marcello Pagliero), communiste, traqué par la Gestapo se cache chez un imprimeur, Francesco (Francesco Grandjacquet) qui va se marier avec Pina (Anna Magnani) dont le petit Marcello issu d’un premier mariage, participe déjà, avec des gamins de son âge à des actions de résistance spontanées. Pina les fera rentrer en contact avec Don Pietro (Aldo Fabrizi), le curé de la paroisse, résistant lui aussi. Le film comporte 2 scènes très fortes : la torture de Manfredi sous les yeux de Don Pietro et l’exécution de ce dernier qui juste avant de mourir entendra siffler par Marcello et ses camarades, le signe de ralliement des résistants … et les enfants de redescendre ensuite vers Rome, annonçant la renaissance de la ville ! Ce film qui n’est pas le premier long-métrage de Rossellini et avec « Allemagne, année zéro » (1947), considéré comme un des films phares du néo-réalisme italien avec Vittorio DeSica, Luchino Visconti ou Giuseppe De Santis… qui avec des petits moyens (cf. la sortie de la guerre), des décors naturels et des acteurs non professionnels, prône à travers des images filmées de façon simple et linéaire la volonté de raconter la réalité, la « vraie vie », en filmant l'individu qui regarde la collectivité mais avec une certaine neutralité.
Primé à Cannes, le film marque la révélation en France du cinéma néo-réaliste italien, tourné en décors réels, avec des acteurs inconnus et des non-professionnels. Son influence se fera profondément sentir sur la Nouvelle-Vague française, une douzaine d'année plus tard.
Tourné dans les ruines encore fumantes de l’Italie à la fin de la seconde guerre mondiale, l’histoire de la création de ce Rome ville ouverte est presque aussi intéressante sinon plus que le film en lui même. Le fait qu’il soit si proche de ce qu’il raconte en est à la fois sa grande qualité et son principal défaut. S’il est une formidable illustration de la situation sociale de l’Italie à la fin de la guerre avec une population exsangue et une jeunesse prête à tirer un trait sur le fascisme, il manque évidemment de recul sur les événements; le fascisme paraît justement déjà balayé, seuls les nazis (assez peu crédibles dans ce film) semblent responsables de la situation. Ce manque de recul et son immédiateté montre en revanche des situations de manières très épurées mais du coup très brutes et donc extrêmement fortes comme les scènes de tortures qui sont glaçantes. Œuvre fondatrice d’un courant du cinéma italien, c’est un film qui mérite d’être découvert si l’on s’intéresse à l’histoire du cinéma plus que pour ses qualités personnelles.