Ce qui est assez étonnant c’est que Coscarelli a disparu des écrans radars après ce film qui a été son plus reconnu par la critique en général et par les spectateurs. Dommage sans nul doute. En tous les cas un métrage plaisant, mais qui ne tient pas tout à fait du chef-d’œuvre que j’espérai.
Le casting tient la route, mais repose quand même essentiellement sur le duo Campbell-Davis. Les deux interprètes s’en donnent à cœur joie dans ce métrage, Campbell trouvant surement l’un des rôles les plus marquants de sa carrière dans la peau de cet Elvis vieilli et dépassé. Solides prestations des deux acteurs entre rire et mélancolie, que des seconds rôles un peu trop en-deçà ou pas très exploités complètes. Il y avait peut-être de quoi mieux utiliser les seconds rôles truculents qui apparaissent quelquefois mais furtivement et amènent un humour noir agréable.
Le scénario souffre relativement de ne pas trop savoir sur quel pied danser. Pas horrifique, le film ne développe pas non plus énormément la dimension fantastique de son histoire, un peu discrète, et l’humour, présent, n’a pas la folie que le scénario semble vouloir mettre en avant avec son concept aux limites de l’absurde. En fait Bubba Ho Tep est presque davantage une réflexion sur la vieillesse, sur la déchéance, la décrépitude, avec tout ce que cela implique. C’est plus une discrète nostalgie qui émerge dans ce métrage, mais cela affadi un peu tout le reste. Pas très nerveux, pas très drôle, pas très fantaisiste, Bubba Ho Tep reste finalement un peu au milieu du gué, par rapport à ce que son titre et son idée de départ semble vouloir donner.
Visuellement ça sent le petit budget, mais j’attendais là aussi un peu plus de vivacité, quelque chose de plus baroque, dans le respect du concept de base. Coscarelli est un peu fade dans sa réalisation, notamment sur le final, et si le métrage peut compter sur des effets visuels de qualité, cela n’enlève pas une impression de demi-mesure relativement préjudiciable au film. Les décors et la photographie se contentant de faire ce qu’il faut pour être convenable, mais peinant à instaurer une véritable ambiance. La musique heureusement est au point, mais trop discrètement utilisée.
Non, Bubba Ho Tep n’est pas un mauvais métrage, loin de là, et c’est surement le film le plus ambitieux de Coscarelli. Mais il faut avouer que l’ensemble souffre d’une certaine indécision dans sa tonalité et son style, et ne parvient pas à développer une vraie esthétique et à exploiter totalement son concept original. J’accorde 3.